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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur
Autoren: Lewis Wallace
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ne suis qu’un charpentier et Nazareth est un village, dit Joseph, prudemment. Je n’ai pas le temps de m’occuper des querelles de parti.
    – Mais tu es Juif, dit le Rabbi, et de la lignée de David, il est impossible que tu prennes plaisir à payer une taxe autre que le schekel dû à Jéhovah.
    Joseph resta silencieux.
    – Je ne me plains pas du montant de la taxe, – un denier est une bagatelle – l’offense, c’est l’imposition. La payer, n’est-ce pas se soumettre à la tyrannie   ? Dis-moi s’il est vrai que Juda prétend être le Messie – tu vis au milieu de ses disciples   ?
    – Je leur ai entendu dire qu’il l’est, dit Joseph.
    À ce moment la jeune femme retira son voile et pendant un instant on put voir un visage d’une exquise beauté, sur lequel se lisait une intense curiosité.
    – Ta fille est agréable à la vue, s’écria le politicien, oubliant ses préoccupations.
    – Elle n’est pas ma fille, répéta Joseph, et voyant que sa curiosité était éveillée, il se hâta d’ajouter   : Elle est la fille de Joachim et d’Anne de Bethléem, dont tu dois avoir entendu parler, car leur réputation était grande.
    – Oui, dit le Rabbi respectueusement. Je les connaissais bien, ils descendaient en ligne directe de David.
    – Ils sont morts à Nazareth, continua le Nazaréen. Joachim n’était pas riche, cependant il laissait une maison et un jardin, à partager entre ses deux filles, Marianne et Marie. Celle-ci en est une et la loi exigeait que pour conserver sa part de la propriété, elle épousât son parent le plus proche. Elle est ma femme.
    – Tu étais   ?
    – Son oncle.
    – Et comme vous êtes tous deux de Bethléem, vous allez vous faire enregistrer tous deux par les Romains. Le Dieu d’Israël est vivant, la vengeance lui appartient   !
    Joseph, qui ne désirait pas continuer cette conversation, ne parut pas avoir entendu. Il rassembla l’herbe que l’âne avait dispersée autour de lui, puis reprenant sa bride, il tourna à gauche, et s’engagea sur la route de Bethléem. Silencieusement, tendrement, le Nazaréen veillait sur sa jeune femme, guidant sa monture le long du sentier mal tracé, intercepté ça et là par des branches d’oliviers sauvages, qui descend dans la vallée d’Hinnom. Ils avançaient lentement et quand ils commencèrent à remonter vers la plaine de Rephaïm, le soleil dardait en plein ses rayons sur eux. Marie enleva entièrement son voile, car il faisait chaud, et Joseph, qui marchait à côté d’elle, lui racontait l’histoire des Philistins, surpris autrefois par David en cet endroit même.
    La tradition nous a transmis un portrait charmant de la jeune femme qui se rendait ainsi dans la cité du roi pasteur. Elle n’avait pas plus de quinze ans, son visage était d’un ovale gracieux, son teint plus pâle que rosé, ses traits d’une régularité parfaite. De longs cils ombrageaient ses grands yeux bleus, et ses cheveux blonds, arrangés selon la coutume des mariées juives, atteignaient le coussin sur lequel elle était assise. À tous ces charmes s’en ajoutaient d’autres, d’une nature plus indéfinissable – surtout une expression telle que seule une âme pure peut la communiquer au visage. Souvent ses lèvres tremblaient, elle levait vers le ciel ses yeux bleus comme lui, puis elle croisait ses mains sur sa poitrine et semblait s’absorber en de muettes actions de grâce, ou encore elle paraissait écouter des voix mystérieuses. De temps à autre Joseph interrompait son récit pour la regarder, et voyant son expression, il oubliait de quoi il parlait et se prenait à songer.
    Ils traversèrent ainsi la grande plaine et atteignirent, enfin, l’élévation de Mar Elias, d’où ils purent apercevoir Bethléem, dont une vallée les séparait encore. Ils trouvèrent celle-ci tellement encombrée de gens et d’animaux que Joseph, craignant de ne plus trouver de place pour Marie dans la ville, se hâta d’avancer, sans prendre le temps de saluer aucun de ceux qu’il rencontrait sur son chemin.
    Les caravansérails de l’Orient ne sont souvent que de simples enclos, sans toit, même sans porte, placés en des endroits où l’on trouve de l’ombre, de l’eau, et qui offrent quelques garanties de sécurité. Tels devaient avoir été ceux où s’arrêta Jacob, lorsqu’il se rendit en Padan-Aram, pour y chercher une femme. L’autre extrême était représenté par certains établissements, situés
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