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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur
Autoren: Lewis Wallace
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prière, rassembla les restes de son peuple, fuyant devant les Babyloniens. L’intendant se leva et dit respectueusement   :
    – Rabbi, je ne saurais t’apprendre quand cette porte s’est ouverte pour la première fois devant un étranger, mais, certainement, ce fut il y a plus de mille ans. Si, dès lors, jamais un homme de bien n’a été mis dehors, lorsqu’il s’est trouvé de la place, combien faut-il qu’il en manque pour que je dise non à un descendant de David   ? Quand es-tu arrivé   ?
    – Tout à l’heure.
    L’intendant sourit.
    – Rabbi, la loi ne nous commande-t-elle pas de considérer l’étranger qui demeure sous notre toit comme un frère et de l’aimer comme nous-mêmes   ?
    Joseph restait silencieux.
    – Pourrais-je donc renvoyer ceux qui attendent une place depuis l’aube   ?
    – Qui sont ces gens   ? demanda Joseph, pourquoi sont-ils ici   ?
    – Pour la même raison qui t’amène, sans doute, Rabbi   : le dénombrement ordonné par César. En outre, la caravane allant de Damas en Arabie et dans la Haute-Égypte est arrivée hier. Ces gens et les chameaux que tu vois leur appartiennent.
    – Je ne crains pas l’air de la nuit pour moi, dit Joseph en s’animant, mais bien pour ma femme. Elle ne peut rester dehors. N’y a-t-il plus de place dans la ville   ?
    – Aucune, dit l’intendant qui paraissait réfléchir. Je ne saurais te renvoyer, Rabbi, dit-il tout à coup. Il ne sera pas dit que je t’ai laissé sur la route. Va-t’en promptement quérir ta femme, car le soleil baisse et la nuit approche.
    Joseph obéit.
    – Voilà celle dont je te parlais, dit-il quand il fut de retour auprès de l’intendant.
    Celui-ci regarda Marie, dont le voile était levé.
    – Des yeux bleus et des cheveux d’or, murmura-t-il. Ainsi devait être le jeune roi, lorsqu’il allait chanter devant Saül. Puis il ajouta, en prenant la bride de l’âne des mains de Joseph   : « La paix soit avec toi, fille de David. »
    Ils traversèrent lentement la cour pleine de monde et prirent un sentier qui se dirigeait vers un rocher crayeux, situé à l’ouest du caravansérail.
    – Tu nous mènes à la caverne, fit observer Joseph.
    Le guide, qui marchait à côté de Marie, se tourna vers elle.
    – La caverne à laquelle nous nous rendons, dit-il, a servi jadis de lieu de refuge à ton ancêtre David. Il y mit plusieurs fois ses troupeaux à l’abri et l’on assure que, devenu roi, il lui arriva d’y revenir avec une grande suite d’hommes et d’animaux. Les crèches existent encore, telles qu’elles étaient alors. Mieux vaut coucher sur le sol sur lequel il a dormi que sur celui des grands chemins. Mais voici la maison qui est construite devant la caverne.
    Cette maison, étroite et basse, ne dépassait guère le rocher contre lequel elle était appliquée et servait uniquement de porte à la caverne.
    – Entrez, dit leur guide, en l’ouvrant devant eux.
    Ils se trouvèrent bientôt dans une grotte naturelle, ayant une quarantaine de pieds de long, douze ou quinze de large et environ dix de haut. La lumière, qui pénétrait au travers de la porte, permettait encore de distinguer, sur le sol inégal, des tas de blé, de foin, de paille, des ustensiles de ménage. Le long des parois se trouvaient disposées des crèches de pierre, assez basses pour que des brebis pussent y manger.
    – Tout ce que vous voyez là, dit le guide, est destiné à des voyageurs comme vous. Prenez ce dont vous aurez besoin.
    Se tournant vers Marie, il lui demanda si elle pensait pouvoir se reposer là. Elle répondit   :
    – Ce lieu-ci est un lieu saint.
    – Je vous laisse. La paix soit avec vous. – Quand il les eut quittés, ils s’occupèrent à rendre la caverne habitable.
     
    Or, vers minuit, celui qui veillait sur le toit de l’hôtellerie s’écria   : « Qu’est-ce donc que cette lumière que je vois dans le ciel   ? Éveillez-vous et regardez   ! À demi éveillés, ceux qui l’entourèrent s’assirent, puis ils ouvrirent tout grands leurs yeux et demeurèrent comme frappés de stupeur. La nouvelle qu’il se passait quelque chose d’étrange se répandit autour d’eux. Ils voyaient au ciel une lumière qui semblait infiniment plus rapprochée d’eux que celle des étoiles les moins éloignées. Elle éclairait obliquement la terre   ; son sommet semblait n’être qu’un point, tandis que sa base s’étendait sur les montagnes, sur une longueur de
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