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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur
Autoren: Lewis Wallace
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été appelé.
    Je suis Balthasar, l’Égyptien. Je suis né à Alexandrie, je suis né prince et prêtre, et j’ai reçu une éducation conforme à mon rang. Mais de bonne heure la croyance que l’on cherchait à m’imposer cessa de me suffire. L’on m’enseignait qu’après la mort et la destruction du corps l’âme recommence une éternelle migration, s’élevant progressivement de la bête la plus infime jusqu’à l’humanité, et cela sans aucune acception de ce qu’a été sa conduite ici-bas. Un jour, j’entendis parler du Paradis des Persans, où seuls les bons ont droit de cité, et dès lors je fus hanté par la pensée de ces deux alternatives   : transmigration sans fin ou vie éternelle dans le ciel. Si, comme mes maîtres me l’assuraient, Dieu était juste, pourquoi n’y aurait-il aucune distinction entre les bons et les méchants   ? Le résultat de mes méditations fut que j’arrivai à la persuasion que le corollaire obligatoire de la loi à laquelle je réduisais la religion pure, c’est que la mort est simplement le point où s’opère le triage entre les bons et les méchants. Ceux-ci sont abandonnés, perdus   ; ceux qui ont été fidèles parviennent à une vie supérieure, non pas, ô Melchior, à une béatitude négative dans le sein de Brahma   ; non pas, ô Gaspard, à l’existence dans cet enfer tolérable, qui représente le ciel dans l’imagination des adorateurs des dieux de l’Olympe, mais à la vie, à la vie active, éternelle, à la vie avec Dieu   ! Cette découverte fit naître en moi une autre question. Pourquoi les prêtres, qui connaissaient l’existence d’un seul Dieu, laissaient-ils le peuple dans l’ignorance et la superstition dans lesquelles ses maîtres l’avaient plongé à dessein, afin de pouvoir plus facilement dominer sur lui   ? Les Ramsès ne régnaient plus en Égypte, Rome avait pris leur place et la philosophie nous avait enfin acquis la tolérance. Un jour, dans le quartier le plus magnifique et le plus populeux d’Alexandrie, je me levai et me mis à prêcher. L’Orient et l’Occident se rencontraient dans mon auditoire. Des étudiants se rendant à la Bibliothèque, des prêtres sortant du temple de Sérapis, des flâneurs venant du musée, des gens de toutes sortes s’arrêtaient pour m’entendre   ; ils furent bientôt une multitude. Je leur parlai de Dieu, de l’âme, du bien, du mal, du ciel, récompense d’une vie vertueuse. Tu fus lapidé, ô Melchior, mes auditeurs commencèrent par s’étonner, puis se mirent à rire. J’essayai de poursuivre, ils m’accablèrent d’épigrammes, couvrirent mon Dieu de ridicule et obscurcirent mon ciel à force de moqueries. Je ne puis m’étendre davantage là-dessus, qu’il vous suffise de savoir que je succombai sous leurs sarcasmes.
    Pendant plus d’une année, la montagne m’offrit un asile. Le fruit des palmiers nourrissait mon corps, la prière soutenait mon âme. Une nuit que je me promenais dans un bosquet, sur les bords d’un petit lac, je disais dans ma prière   : « Le monde se meurt. Quand viendras-tu, ô mon Dieu   ? Ne verrai-je pas la Rédemption   ? » La surface de l’eau réfléchissait des myriades d’étoiles. Une d’entre elles me sembla quitter sa place et s’élever au-dessus de ma tête, si près que j’aurais pu la toucher de ma main. Je tombai la face contre terre, et une voix qui n’était pas de ce monde me dit   ; « Tes bonnes œuvres ont remporté la victoire, ô fils de Mizraïm   ! La Rédemption s’approche. Avec deux autres hommes, venus des pays les plus éloignés de la terre, tu verras le Sauveur et tu lui rendras témoignage. Lève-toi, à l’aube du jour, et va à leur rencontre. Et quand vous serez arrivés en la sainte cité de Jérusalem, demandez à chacun   : « Où est le roi des Juifs, qui est né   ? Car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l’adorer ». Mets toute ta confiance dans l’Esprit qui te conduira. » Et la lumière devint une illumination intérieure, de la réalité de laquelle je ne pouvais douter   ; elle est demeurée avec moi, m’instruisant, me guidant. Elle m’a conduit, en suivant le fleuve, jusqu’à Memphis, où je me préparai pour la traversée du désert. J’achetai mon chameau et je me rendis ici, sans prendre aucun repos, en passant par Suez et Kufilek et par les territoires de Moab et d’Ammon. Dieu est avec nous, ô mes frères   !
    Il se
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