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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche
Autoren: Sven Hassel
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regarda la femme. Il se leva lentement, tourna les talons et sortit du salon. Le Vieux l’avait condamné sans un mot. Olga se sentit perdue ; elle savait que le vieil homme était son unique sauvegarde.
    Nous fîmes cercle autour d’elle, nos revolvers sur les genoux, tous à peu près nus. C’était un spectacle grotesque. Les filles, dont les yeux brillaient, se placèrent derrière nous.
    – A cause d’elle, Margaret Rose de Bremen a été fusillée ! cria l’une d’elles.
    – Elle a envoyé Yvonne et lise au camp, dit une autre. Toutes les deux sont mortes dans les barbelés. Elle nous l’a raconté elle-même et nous a menacées du même sort. Elle a fouetté Silva à mort parce qu’elle avait raconté à un lieutenant d’infanterie comment nous en étions arrivées là.
    – Elle nous prenait tout notre argent, dit Nelly qui écumait de haine. Elle nous examinait plusieurs fois pair jour. Vengez-nous !
    Le légionnaire alluma lentement une cigarette.
    – C’est bon, dit-il. Il nous faut un jury. Autrefois, au 2 e Etranger, on avait un jury. C’était le capitaine, un homme très juste, qui avait trouvé ça. On enterrait le coupable dans une fourmilière et on lui mettait du miel dans les oreilles quand le jury avait décidé ça. – Il prit une chaise et la plaça au milieu. – Je présente un membre du jury, Yvonne. – Il prit une autre chaise qu’il plaça à côté de la première. – En voici 2 – Encore une chaise. – Desa. Et ici Margaret Rose, et à côté nous mettons Silva. Et celle-ci, pour qui est-ce ?
    – Pour Lone, cria une des filles. Lone qu’ils ont pendue au camp de Tichilesti.
    – Bien, dit le légionnaire, voici Lone qu’ils ont pendue.
    Porta lui tendit une chaise.
    – Voici Gerda. Gerda qu’ils ont fusillée dans le jardin parce qu’elle a jeté une bouteille à la tête de la grosse.
    – Et n’oubliez pas Monica de Vienne. Ils l’ont précipitée dans une carrière désaffectée avec Sonia de Kiev.
    Le légionnaire apporta deux nouvelles chaises.
    – Neuf chaises, neuf filles mortes, c’est beaucoup mais pas assez. Il nous en faut encore trois. Encore trois mortes ?
    Une fille belge sauta sur une chaise, les yeux flamboyants, et montra Olga qui se serrait tremblante contre le mur. Elle évoquait une peinture de Rubens.
    Tu te souviens d’Alice de Francfort ? De l’Athénienne Gola ? De l’Italienne Cecilia ? Et il y en a bien d’autres.
    – Merci beaucoup, mademoiselle, fit le légionnaire, nous avons maintenant douze noms. – Il montra Nelly. – Tu es juge, je suis accusateur, nous n’avons pas besoin de défenseur, c’est vieux jeu.
    Petit-Frère se dressa :
    – Blédard ! permets à moi aussi d’être juge ! J’ai toujours eu envie de juger quelqu’un. Pour changer, tu comprends, c’est bien mon tour.
    Le légionnaire acquiesça et choisit encore la Yougoslave Sorka, celle qui avait passé dans neuf autres bordels d’Etat. Elle prit sa place avec un sourire cruel. Petit-Frère tendit son revolver à Sorka.
    – Prends mon flingue. Tu peux t’en servir comme marteau si quelqu’un gueule trop fort. Il faut du calme pour réfléchir à la punition, mais ce sera du beau, je vous en réponds.
    Sorka frappa trois coups sur la table avec la crosse du revolver.
    – La séance est ouverte, amenez l’accusée.
    – Et magne-toi ! cria Porta à Olga en la piquant de sa baïonnette. On veut te causer.
    – Non ! pleurait Olga. Vous n’avez pas le droit de me juger ! Je suis innocente. Ce n’est pas moi qui ai fait les lois, c’est le gouvernement du Reich. Je n’ai fait que me conformer aux lois.
    – Bien, dit le légionnaire. Les jurés vont peser longuement les chefs d’accusation. S’ils te reconnaissent coupable, tu seras pendue. Sinon, tu auras le droit de fier.
    – Mais elle est coupable 1 cria Petit-Frère qui buvait gloutonnement. Pourquoi faire tant d’histoires pour cette truie rayée ? Qu’on la pende !
    – L’accusation, s’il vous plaît, coupa Sorka.
    Le légionnaire salua :
    – Mesdames, messieurs, au nom du peuple, j’accuse Olga Geis de meurtres, tortures, esclavagisme et trahison.
    – Tu as entendu ? dit Petit-Frère qui remarqua soudain que la grosse femme était assise. Dis donc, tas de saindoux, vois à te lever le cul et mets tes os au garde-à-vous quand un juge s’abaisse à te causer ! Alors ? Tu es coupable ou pas coupable ? Réponds bref et militaire.
    – Pas
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