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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II
Autoren: Charles Dickens
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traître, et qui vous a trahi malgré la sympathie mutuelle qui
vous rapprochait tous deux, comme il a trahi tous les autres ;
par allusions, par signes, par mots détournés qui ne signifient
rien quand on les répète, vous avez mis Gashford à l'œuvre… à cette
œuvre que vous voyez là devant nous. Toujours grâce à ces
allusions, à ces signes, à ces mots détournés qui ne signifient
rien quand on les répète, vous l'avez encouragé à satisfaire la
haine mortelle qu'il me porte, et que, Dieu merci, je me flatte
d'avoir méritée. Vous l'avez encouragé à la satisfaire par le rapt
et le déshonneur de ma fille. Vous l'avez fait. Je le lis sur votre
figure, cria-t-il en la montrant brusquement et en faisant un pas
en arrière : vous le niez, mais vous ne pouvez le nier que par
un mensonge. »
    Il avait la main sur la garde de son
épée ; mais le chevalier, avec un sourire de mépris, lui
répliqua aussi froidement qu'auparavant.
    « Vous remarquerez, monsieur, s'il vous
reste assez de jugement pour le faire, que je ne me suis pas donné
la peine de rien nier. Je ne vous crois pas assez de discernement
pour lire dans les physionomies, à moins que ce ne soit dans celles
qui sont aussi grossières que votre langage, et, autant que je puis
me le rappeler, vous n'avez jamais eu ce don ; autrement, je
connais une figure où vous auriez pu lire plutôt l'indifférence,
pour ne pas dire le dégoût. Je parle là d'un temps bien éloigné de
nous… mais vous me comprenez.
    – Dissimulez tant que vous voudrez, il
n'en est pas moins vrai que vous le niez. Que ce soit un désaveu
clair ou équivoque, exprimé ou sous-entendu, ce n'en est pas moins
un mensonge : car, enfin, puisque vous dites que vous ne le
niez pas… l'admettez-vous ?
    – Vous avez vous-même, répondit sir John,
laissant le cours régulier de sa parole couler tout uniment comme
s'il n'avait pas été effleuré par le moindre mot d'interruption,
vous avez vous-même proclamé le caractère da gentleman en question
(je crois que c'était à Westminster) dans des termes qui me
dispensent de faire à ce personnage plus ample allusion. Peut-être
aviez-vous de bonnes raisons pour le faire, peut-être non, je n'en
sais rien. Mais, en supposant que le gentleman fût tel que vous le
décriviez, et qu'il vous eût fait, à vous ou à tout autre, des
déclarations qui peuvent lui avoir été suggérées par le soin de sa
propre sûreté, ou par la tentation de l'argent, ou par le désir de
s'amuser, ou par toute autre considération… tout ce que je puis
dire de lui, c'est que ceux qui l'emploient ne peuvent échapper au
reproche de participer à la honte de cet être dégradé. Vous êtes si
franc vous-même, que vous voudrez bien, j'espère, excuser aussi
chez moi un peu de franchise.
    – Encore une fois, sir John, vous ne
m'échapperez pas, cria M. Haredale ; chacun de vos mots,
de vos regards, de vos gestes, est calculé pour faire croire que ce
que je vous reproche n'était point de votre fait. Eh bien !
moi, je vous dis que c'est le contraire, que c'est vous qui avez
pratiqué l'homme dont je parle, et votre malheureux fils (Dieu lui
pardonne !), pour leur faire faire cette besogne. Vous parlez
de dégradation et de bassesse de caractère ; mais ne
m'avez-vous pas dit un jour que c'était vous qui aviez acheté
l'absence du pauvre idiot et de sa mère, quand j'ai découvert
depuis ce que j'avais déjà soupçonné, que vous étiez allé seulement
pour les tenter, et que vous les aviez trouvés partis ? C'est
à vous que je fais remonter les insinuations perfides que la mort
de mon frère n'avait profité qu'à moi, ainsi que toutes les
attaques odieuses et les calomnies secrètes qui en ont été la
suite. Il n'y a pas un acte de ma vie, depuis cette première
espérance que vous avez changée en deuil, en désolation, où je ne
vous aie trouvé, comme mon mauvais génie, entre la paix et moi. En
tout et partout vous avez toujours été le même, un sans cœur, un
hypocrite, un indigne vilain. Pour la seconde et dernière fois je
vous jette ces accusations à la face, et je vous repousse avec
mépris comme un chien que vous êtes, homme déloyal et
faux. »
    En même temps il leva son bras et lui frappa
la poitrine d'un coup si rude, que l'autre chancela. Sir John ne
fut pas plus tôt remis de cet outrage, qu'il tira son épée, jeta au
loin le fourreau et son chapeau, et se précipitant sur son
adversaire, lui porta au cœur
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