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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice
Autoren: Caroline Roe
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petite fille – le poing refermé sur des pièces – fut envoyée avec son oncle s’acheter un Délice auprès de la femme du marchand.
    Berenguer parcourut la pièce du regard.
    — Nous aurons besoin de vous ultérieurement. Don Arnau, parlons un instant de ceci. J’ignore encore bien des choses. Ensuite il me faudra parler au bon frère Gil ici présent.
    Berenguer entra dans son cabinet, suivi de Francesc, de Bernat et d’un scribe. Gilabert et Isaac les attendaient. Le sergent arriva pour se mettre en faction devant la porte. L’évêque s’installa dans son siège et poussa un soupir de soulagement.
    — Quel plaisir que de rentrer chez soi ! Mais asseyez-vous, messires, je vous en prie.
    — Votre Excellence, dit Gilabert, j’ai ici les documents que l’infortuné père Norbert transportait avec lui. Il souhaitait que vous les adressiez à qui de droit.
    Il s’inclina et tendit deux documents scellés à Berenguer.
    — L’un d’eux me concerne, je crois. Je n’ai pas violé le sceau de Sa Sainteté.
    Berenguer les examina et les tendit à Francesc avant de réfléchir un instant.
    — Comment êtes-vous entré en possession de ces documents ?
    D’une main rapide, le scribe commença à noter questions et réponses.
    — J’avais entendu dire que le père Norbert se trouvait en Avignon, expliqua-t-il. Et qu’il repartait pour le sud, à pied. Nous savions qu’il serait à cette date entre Figueres et Gérone. Nous sommes partis vers le nord pour aller à sa rencontre.
    — Pourquoi ?
    — Je pensais qu’il connaîtrait l’issue de mon procès. Je ne voulais pas me renseigner directement – ma tête était mise à prix et je n’avais nul désir de me faire prendre. Je voulais seulement savoir s’il était sûr de rentrer chez moi ou si je devais plutôt m’enfuir – en Angleterre, peut-être – afin d’échapper à la pendaison pour un crime que je n’avais pas commis.
    — Comment l’avez-vous trouvé ?
    — Sur la route. À deux lieues de Gérone. Je le connaissais, voyez-vous, ajouta-t-il en hésitant. Je m’attendais qu’il répugne à me parler…
    — Parce qu’il avait témoigné contre vous ?
    — Vous savez cela ?
    — Il a aussi laissé une lettre.
    — Je vois. Mais il désirait tout raconter. Il semble que sa conscience ne pouvait supporter un parjure susceptible d’entraîner la mort d’un homme. J’ai été déçu d’apprendre qu’il avait quitté Avignon avant que la décision ne fût arrêtée. Il a cependant ajouté que le messager porteur des documents afférents à mon procès l’avait rattrapé dans une auberge à quelques lieues de là. Pendant la soirée, le messager en question fut frappé d’une terrible maladie et appela un prêtre. Je ne dirai plus jamais que Dieu ne punit pas les méchants, Votre Excellence. Le mourant a forcé le père Norbert à jurer qu’il remettrait ces papiers au vicaire général de Barcelone. Norbert était terrorisé. Il croyait que le messager avait été empoisonné à cause d’eux et que le fait de les porter le vouerait lui aussi au malheur.
    — Il pouvait être tué sur la route ou jeté en prison à Barcelone pour parjure, fit remarquer l’évêque.
    — Précisément. Il me les a donc confiés et je lui ai promis de vous les remettre. Il a alors essayé de me donner l’argent qu’il avait reçu pour se parjurer, ajouta-t-il d’un ton amer.
    — Dans sa lettre, le frère Norbert disait que deux hommes présents à l’auberge cette nuit-là avaient des raisons de le tuer pour récupérer ces documents. Étiez-vous l’un d’eux ?
    — Non, Votre Excellence, j’ai passé la soirée dans une famille des environs.
    — Près de Gérone ?
    — Oui.
    — Leur nom ?
    — Je ne puis le révéler, Votre Excellence. Tant que je ne saurai pas ce qu’il y a dans ce document, tout au moins. S’il m’innocente, je vous donnerai leur nom, et ils pourront attester de ma présence. Si je suis condamné, cela ne me servira à rien d’être lavé de l’empoisonnement du messager puisque je serai toujours pendu, mais ils peuvent être inquiétés pour avoir abrité un criminel.
    — Connaissez-vous un certain Rodrigue de Lancia ? lui demanda brusquement Bernat.
    — Je ne le pense pas, répondit Gilabert. Qui est-ce ?
    — Un gentilhomme navigateur, expliqua Berenguer. Et vous ignorez toujours ce que contient ce document ?
    — Oui.
    — Vous ne l’avez pas ouvert ?
    — Je
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