Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
de mon épouse régit à nouveau la maisonnée, et je dois m’en revenir à temps pour le sabbat. J’espère que ce voyage n’a pas nui à la santé de Votre Excellence.
    — Je vous le démontrerai en vous accompagnant sur le parvis de ma cathédrale. Afin de jouir du plaisir de sentir mes jambes. Je voudrais vous remercier de m’avoir suggéré d’envoyer un messager porteur de fausses nouvelles.
    — Votre choix fut excellent. Le jeune Enrique a convaincu tout le monde que Gilabert était pendu ou sur le point de l’être.
    — C’est le sergent qui l’a choisi. Il a expliqué qu’Enrique était notre homme si nous voulions un menteur vraiment convaincant. Mais qu’est-ce qui vous a fait penser à cela ?
    — J’avais l’étrange pressentiment que notre héritier perdu se trouvait ici, à Gérone. Rien de plus.
    — Je vois que Don Gilabert nous attend au pied des marches, dit Berenguer.
    Ils le rejoignirent.
    — Je vous autorise à quitter cet habit, Don Gilabert, même s’il vous sied à merveille.
    — Je ferais un bien piètre moine, je le crains. Et après toute cette aventure, je crois que je devrais me marier et donner un héritier à mes propriétés, répondit le jeune homme.
    — Vous avez raison.
    — Je suis ici pour prendre congé de vous. Maître Isaac, je manque de mots pour vous remercier de m’avoir sauvé la vie – et d’avoir soigné ma malheureuse main. Ma reconnaissance vous sera éternelle.
    — Examinons-la une dernière fois avant que vous ne quittiez la ville, Don Gilabert. Ôtez le bandage.
    — Seigneur, l’avertit Yusuf, le soleil est déjà bas. La maîtresse…
    — Regarde bien, Yusuf, afin de l’aider à remettre la bande en place.
    Isaac prit délicatement la main de Gilabert et palpa les os brisés.
    — Ils se ressoudent bien. Épargnez-les pendant quelques semaines et vous retrouverez le plein usage de votre main.
    — Maître Isaac, la jument baie de mon oncle est à l’abri dans les écuries de Son Excellence. C’est une bête docile, et je la destine au jeune Yusuf. Quant à maîtresse Raquel, je lui donne…
    Il hésita.
    — Transmettez-lui ma gratitude et mon espoir qu’elle connaisse le bonheur dans sa vie future.
    — Je le lui dirai quand elle sera prête à l’entendre. Pas maintenant. C’est trop tôt.
    — Vous faites preuve d’une étonnante perspicacité, maître Isaac, dit Gilabert avant de disparaître.
    — Seigneur, il va falloir courir.
    — Alors hâtons-nous, Yusuf.
     
    Raquel était dans sa chambre. Elle avait mal à la tête. Elle se sentait trop lasse pour faire quoi que ce soit d’utile, mais trop agitée pour s’allonger. Cette pièce qui lui servait d’ordinaire de refuge lui semblait aujourd’hui petite, étouffante. Elle cessa de défaire ses bagages et descendit dans la cour vide où elle déambula jusqu’à ce que la cloche la prévînt de l’arrivée d’un visiteur. Elle s’empressa de s’asseoir au bord de la fontaine et attendit qu’Ibrahim s’occupe de l’intrus, quel qu’il fût.
    — Maîtresse Raquel est dans la cour, maître, dit Ibrahim avec obligeance. Près de la fontaine.
    — Ma tante pensait que vous n’auriez pas le temps de faire les préparatifs du sabbat.
    La voix était familière.
    — Elle vous fait porter un plat. Je ne sais pas de quoi il s’agit, mais l’odeur est alléchante.
    — Daniel ! s’écria Raquel en se levant.
    Il déposa un plat de terre sur la table et se tourna vers elle.
    — Maîtresse Raquel, dit-il en s’inclinant. J’espère que vous vous portez bien.
    — Nous allons tous très bien. Asseyez-vous, je vous en prie, ajouta-t-elle en se dépêchant de prendre place sur le banc.
    — Mais vous devez regretter la fin soudaine de votre voyage. Je comprends cela. Nous avons été surpris – enchantés – de vous revoir aussi tôt. C’est une joie pour nous, mais peut-être pas pour vous.
    — Daniel, je ne pourrais être plus heureuse maintenant que tout est fini, dit-elle alors que ses yeux s’emplissaient de larmes. Je suis si soulagée de me retrouver chez moi.
    — Qu’y a-t-il, Raquel ? demanda-t-il en s’asseyant à côté d’elle puis en se relevant très vite. Une chose terrible se serait-elle produite ?
    — J’ignore de quoi vous parlez, Daniel, répondit-elle, les yeux fixés sur ses mains. Mais il s’est passé beaucoup de choses. Nous étions loin.
    — Je sais que vous étiez loin. Je n’ai pu m’empêcher
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher