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Amours Celtes sexe et magie

Titel: Amours Celtes sexe et magie
Autoren: Jean Markale
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sages de l’Inde, notamment ceux qui se réclamaient du tantrisme, avaient bien mis en évidence le rôle de cette énergie vitale qui, sous le nom indien de kundalini , remonte des vertèbres les plus basses (et les plus sacrées en même temps que les plus « honteuses ») pour atteindre, le long de la colonne, le cerveau spirituel, y provoquant l’illumination, c’est-à-dire la connaissance parfaite du visible et de l’invisible, ce que, dans les contes populaires occidentaux, on appelle volontiers le don de double vue.
    La sexualité, dans toutes ses manifestations, a comme point de départ une énergie qui se manifeste dans tout existant incarné et qui, née dans de troubles et ambigus domaines, débouche sur la « Connaissance », en fait sur une nouvelle naissance d’ordre spirituelle. C’est pourquoi la sexualité est sacrée, quand bien même elle serait « honteuse » et donc interdite   : elle provoque l’ illumination , charnellement dans la décharge nerveuse qu’on appelle « orgasme », spirituellement dans ce qu’André Breton, dans le Manifeste du surréalisme , qualifie de point « où le communicable et l’incommunicable cessent d’être perçus contradictoirement ». Il ne faudrait d’ailleurs pas oublier que le mot « orgasme » est bâti sur le même radical indo-européen qui a donné le mot « énergie », et également le terme « orgie », dont la signification sacrée ne peut être mise en doute au regard des plus anciennes liturgies dites païennes de l’Antiquité. Cette constatation, une de plus, va très loin, car elle débouche sur une vision de la sexualité bien éloignée de celle qui a été répandue au cours des siècles par les diverses sociétés qui ont fait l’histoire de l’humanité. Lorsqu’on remonte le temps, à l’aide des documents hérités du passé, on découvre fatalement des données qui ont été sinon occultées délibérément, du moins écartées parce qu’elles dérangeaient l’ordre établi, autrement dit le « ce qui va de soi ». La sexualité, dans toutes ses manifestions, est bien plus que l’obéissance à la pulsion génésique.
    Car que dire de l’homosexualité   ? Si l’on s’en tient à l’utilité génésique, c’est une aberration, une maladie, une monstruosité. On ne s’est d’ailleurs pas fait faute de le répéter. Or l’attirance d’un existant , mâle ou femelle, pour un autre existant du même sexe que lui est un phénomène naturel qui se concrétise par une fusion aussi totale que dans le cas d’un rapport hétérosexuel. Et cette fusion, concrétisée par un orgasme, ne débouchera jamais sur une quelconque propagation de l’espèce . Et pourtant, cette fusion existe. Elle est naturelle, quoi qu’en puissent dire les moralistes de tous bords, civils ou religieux. Cette constatation jette un certain discrédit sur les théories, sociales, morales ou religieuses, qui ne veulent voir dans les rapports sexuels que la mise en œuvre d’une unique fonction consacrée à la reproduction de l’espèce. De plus, il existe une anomalie assez remarquable dans les rapports entre homme et femme, et cette anomalie est révélatrice. En effet, si l’émission de semence mâle – donc provoquée par un orgasme masculin – est nécessaire à la procréation, il n’en est pas de même du côté féminin   : une femme peut être enceinte sans avoir atteint ce que les Anglo-Saxons appellent un climax . En bonne logique, cette anomalie est inexplicable.
    Et que dire également de certaines pratiques orientales, notamment de l’ étreinte réservée qui ne se résout jamais par une émission de semence masculine, ou de cette règle essentielle quoique bien ignorée de la Fine Amor , autrement dit de l’Amour courtois du Moyen Âge, où tout, absolument tout, y compris la sodomie, était permis dans un rapport amoureux entre homme et femme, sauf la pénétration   ? Certes, cette règle était destinée à sauvegarder la pureté de la lignée paternelle – et par conséquent le patrimoine –, mais elle n’en apparaît pas moins comme l’affirmation que la sexualité (à travers toutes ses composantes) et la procréation ne sont pas obligatoirement liées. Il en est de même lorsque les Cathares, persuadés que l’existence charnelle était une création diabolique, se refusaient à procréer pour ne pas prolonger le règne de Satan, d’où leur tolérance vis-à-vis de ceux qui, n’ayant
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