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Amours Celtes sexe et magie

Titel: Amours Celtes sexe et magie
Autoren: Jean Markale
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d’une constatation qui ne résout en aucune façon le problème de la sexualité.
    Cependant, quelles que soient les circonstances, il est incontestable qu’il y a eu, à un certain moment de l’histoire, une coupure . Or, si dans de nombreuses langues, le mot « sexe » est apparenté à une racine exprimant la « génération » ( genre en français, gender en anglais), les langues romanes et même l’anglais utilisent un terme hérité d’une racine latine, celle qui a donné le verbe secare , qui signifie « couper », « séparer ». C’est encore une constatation, mais elle est tout à fait significative. Et elle permet d’esquisser une première hypothèse   : l’ existant , qu’il soit végétal, animal ou humain est incomplet . D’où la nécessité de l’union sexuelle du mâle et de la femelle pour assurer la prolongation de l’espèce   : dans cette « fusion » sexuelle se reconstitue l’unité primitive qui est la seule à pouvoir se prolonger dans la matière, c’est-à-dire dans l’incarnation, au gré des mutations successives.
    Solution facile et qui semble couler de source, mais qui, à la réflexion, ne résout aucun problème. La sexualité est une fonction comme une autre. Elle est certes biologique et physiologique, mais si elle est constituée par des pulsions naturelles, absolument innées et incontrôlables, rien ne nous apprend qu’elle est dirigée uniquement vers la reproduction de l’espèce. Car à ce stade de la réflexion, quelle que soit l’idéologie à laquelle on adhère, d’autres problèmes se posent, et qui ne sont pas forcément liés à la fonction de reproduction. D’abord, il faut reconnaître que dans le coït, tel qu’il est pratiqué dans l’optique traditionnelle de la prolongation de l’espèce, il y a perte et fracas. La semence mâle, contenant des milliers et des millions de spermatozoïdes, se noie dans des gouffres insondables   : un seul spermatozoïde est capable de provoquer la vie, un seul, tout le reste étant voué à l’anéantissement. Et il en est de même de la part de l’ovulation féminine. Que de pertes   !… Que de gâchis   !… Que d’ovules abandonnés au fil du hasard   !… Si la fusion du mâle et de la femelle devait chaque fois provoquer l’apparition d’un nouvel existant, toutes les planètes du système solaire et des autres systèmes inconnus ne suffiraient pas pour accueillir ces innombrables légions d’existants. On en vient donc à se demander si la conjonction mâle-femelle doit nécessairement déboucher sur la création d’un nouvel existant, et si la sexualité, en tant que fonction physiologique, n’a pas un autre but que cette prolongation de l’espèce. Et cette question soulève bien d’autres problèmes, tous plus ou moins insolubles.
    La sexualité correspond une pulsion innée, quelque chose qui, a priori , ne s’explique pas, quelque chose qui appartient à la nature et qui ne peut en aucun cas être écartée ou niée. Quelle qu’en soit l’origine, quelle qu’en soit la cause, quelle qu’en soit la finalité, cette pulsion fondamentale est une réalité qui n’a pas besoin d’être démontrée puisqu’elle est et que rien ne peut la mettre en doute. La meilleure preuve de cette réalité est ce qu’on appelle pudiquement (et de façon quelque peu abusive) l’ auto-érotisme , autrement dit la masturbation (tant féminine que masculine) qui est consciente et volontaire, et la fameuse « pollution nocturne » tant décriée par les moralistes et les théologiens, qui est pourtant l’aboutissement de cette pulsion, totalement involontaire, pour ne pas dire spontanée et naturelle.
    Toute étude clinique de l’auto-érotisme provoqué ou spontané conduit à une autre constatation   : il y a, dans la nature humaine, une pulsion d’origine inconnue qui devient à un certain moment intolérable, qui atteint un « point de non-retour » et qui est, ce qu’il semble, une accumulation d’énergie comparable à celle des composantes électriques qui déclenchent l’éclair, le tonnerre et la foudre, phénomènes on ne peut plus naturels qui résultent d’un état de fait incontestable et inéluctable. Considéré la fin de sa vie comme fou, et interné dans un asile psychiatrique, Wilhelm Reich a consacré toutes ses recherches à la définition de l’ orgon , cette unité de valeur énergétique qui se dégage des pulsions sexuelles. Mais avant lui, les
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