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Amours Celtes sexe et magie

Titel: Amours Celtes sexe et magie
Autoren: Jean Markale
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notre intime déchéance. Mais peut-être est-ce aussi que le sexe est si fort, si libre et anarchique, si mystérieusement accordé à une expérience surhumaine que les hommes en ont une frayeur spontanée. Et bien plus qu’une frayeur   : une terreur parfois sans borne (1)  ».
    Qu’en est-il donc de l’amour et de la sexualité chez les peuples celtes, depuis l’apparition de ceux-ci dans l’histoire et leur dilution dans les sociétés contemporaines   ? Telle est la question à laquelle se propose de répondre cet ouvrage.

I

L’ESPACE ET LE TEMPS

 
    Avant toute exploration d’un thème, il est indispensable de définir le cadre dans lequel ce thème a été ou est exploité. Mais c’est là où commencent les difficultés, car l’espace considéré peut être très vaste et il n’y a pas de synchronie absolue entre les différentes parties de cet espace. Les civilisations, quelles qu’elles soient, ne forment pas un ensemble compact, contrairement à ce qu’on tente de nous apprendre dans les manuels d’histoire, et si elles sont représentatives, elles n’en comportent pas moins des variantes qui sont dues aussi bien à l’influence des civilisations voisines qu’à leur évolution en fonction du contexte historique et social dans lequel elles se manifestent.
    L’espace proprement celtique est en effet très difficile à cerner. Si l’on part du critère linguistique, il se limite aux seuls pays qui utilisent encore des langues celtiques   : la Bretagne occidentale, le pays de Galles, une partie du Cornwall britannique, le nord-ouest de l’Écosse et, bien entendu, l’Irlande. Encore faut-il admettre que dans ces pays, le bilinguisme, pour ne pas dire la présence conquérante de l’anglais et du français, fausse complètement l’indentification des éléments dits celtiques et ceux qui ne le sont pas. Enfin, étant donné qu’au cinquième siècle avant notre ère, les deux tiers de l’Europe étaient occupés par les Celtes, parlant une langue celtique, il faut tenir compte des traces, sous forme de coutumes et de contes populaires, que cette civilisation a pu laisser dans certaines régions plus particulièrement marquées, telles la Grande-Bretagne tout entière, une grande partie de la Gaule (France, Suisse romande et Belgique wallonne), l’Italie du nord, c’est-à-dire l’ancienne Gaule cisalpine, et le nord-ouest de la péninsule ibérique, notamment la Galice, dont le nom est révélateur de ses origines gauloises.
    Mais ces régions peuplées de Celtes ont été peu à peu conquises par des peuples voisins, mieux organisés, et surtout mieux structurés. La Galatie, en plein cœur de la Turquie actuelle, est devenue, au deuxième siècle avant J. -C., un royaume satellite de l’empire d’Alexandre avant de devenir plus tard partie intégrante de l’Empire ottoman. La Gaule cisalpine est tombée au même deuxième siècle aux mains des Romains. Vers 122 avant notre ère, c’est le sud de la Gaule qui est devenue Provincia romana . En 52 avant notre ère, la Gaule tout entière s’est retrouvée dans l’Empire romain. Vers le milieu du premier siècle de notre ère, c’est l’île de Bretagne – moins la future Écosse restée aux mains des Pictes – qui a été « colonisée », très superficiellement d’ailleurs, il faut le reconnaître, par les légions romaines, avant de tomber, vers l’an 500, sous la coupe des envahisseurs saxons. C’est à cette même époque que la péninsule armoricaine, fortement romanisée, a été re-celtisée par les immigrés venus de Bretagne insulaire, et qu’elle a pris le nom de « Bretagne ». Quant à l’Irlande, elle n’a jamais fait partie de l’Empire romain et a gardé toutes ses structures archaïques, même lors de la christianisation, celle-ci s’étant opérée au cours du cinquième siècle, et la spécificité gaélique, toutes proportions gardées, a perduré ainsi jusqu’à nos jours.

Le cadre social
    Toute société, quelle que soit son importance, est organisée selon des coutumes, sinon par des lois. À première vue, la société celtique ne se différencie guère des autres sociétés indo-européennes, surtout si l’on se borne à ne considérer que ce que les auteurs grecs et latins ont écrit sur la famille gauloise. Mais tout est relatif et une étude plus approfondie fait apparaître des différences qui ne sont pas seulement traduisibles sur le plan matériel, mais sur celui de la
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