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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève
Autoren: Max Gallo
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l’on veut échapper à la tyrannie.
     
    Et si l’on veut l’unité de la Résistance, « tout ou
presque reste à faire. Il faut tout organiser, c’est-à-dire créer de toutes
pièces à l’aide de personnalités plus ou moins hésitantes, disciplinées ou
désintéressées, des troupes et des services bien encadrés et chargés de tâches
et de missions précises ».
    Il faut repérer, créer des terrains d’atterrissage pour
établir des liaisons régulières avec Londres. Il faut dresser la liste des
zones de parachutage.
     
    Il
faut avec méthode essayer de mettre de l’ordre, réconcilier les chefs de réseau,
jaloux de leur autorité, souvent rivaux, asseoir autour d’une même table Henri
Frenay – Combat  – et d’Astier de La Vigerie – Libération. Et pendant ce temps-là, la Gestapo arrête, torture, démantèle les réseaux.
    Il faut lutter contre la lâcheté ou la trahison des attentistes,
des collaborateurs ou des agents de l’ennemi.
    Il faut surveiller les communistes qui ont leurs propres
réseaux et préparent l’après-guerre, et dont on sait qu’ils sont en liaison
avec les services secrets soviétiques, cet « Orchestre rouge » dont
on soupçonne l’existence, mais dont on n’a pas percé les secrets.
     
    Tâche immense et essentielle. Le sort de la France Libre s’y
joue, et donc le sort de l’avenir de la souveraineté française.
    « Jean Moulin, dit de Gaulle, emportait mon ordre de
mission, l’instituant comme mon délégué, pour la zone non occupée, et le
chargeant d’y assurer l’unité d’action des mouvements de résistance.
    « C’est lui qui serait en France le centre de nos
communications, d’abord avec la zone Sud et dès que possible avec la zone Nord. »
    Tout remonte à Jean Moulin. Il est la clé de voûte de la
Résistance. Il organise, contrôle, rassemble, ordonne, reçoit et distribue les
fonds fournis par la France Libre.
     
    Moulin rencontre les chefs, les fondateurs des réseaux :
d’Astier de La Vigerie, Frenay, Chevance.
     
    « Mon nom sera Charvet, dit Henri Frenay.
    « Le mien Bertin, dit Chevance, l’adjoint de Frenay.
    « Moi, ce sera Max », conclut Jean Moulin.
     
    « Je le revois encore, raconte Chevance-Bertin, sortant
de la poche de son gilet une toute petite note, un petit papier qui était caché
dans une boîte d’allumettes, qu’il fallait regarder à la loupe et qui contenait
la photographie des directives qu’il nous apportait pour l’Armée secrète.
    « La grande question pour nous, poursuit-il, c’était de
savoir si nous allions devenir gaullistes, c’est-à-dire si nous allions
accepter les moyens financiers, les moyens de liaison, les directives.
    « Après avoir pesé le pour et le contre, après avoir
marché longuement dans la nuit, nous avons dit que nous étions d’accord et que
nous acceptions. »
    Mi-janvier 1942, Jean Moulin – Max – engrange un
premier résultat.
     
    Moulin, qui est arrivé de Londres avec 500 000 francs,
en donne aussitôt la moitié à Combat.
    Puis, pèlerin de la France Libre, il entreprend de rencontrer
les autres responsables de mouvements de résistance. Son radio, Hervé Monjaret,
installé à Caderousse, à 6 kilomètres d’Orange, dans le grenier d’un
presbytère, commence ses émissions, à destination de Londres. Deux à trois fois
par semaine, la liaison, est ainsi établie entre la Résistance intérieure et la
France Libre.
    De Gaulle sait jour après jour ce que Jean Moulin lui
apporte.

 
3 .
    De Gaulle, en ce mois de janvier 1942, a d’autant plus
besoin de Jean Moulin et du soutien des hommes de la Résistance que les
critiques contre lui, dans le cœur même de la France Libre, se multiplient, attisées
par les Américains et les Anglais.
    On ne lui pardonne pas son action à Saint-Pierre-et-Miquelon,
en décembre 1941. L’amiral Muselier, le chef des Forces navales Françaises
Libres, qui a conduit l’opération, déclare début janvier qu’il regrette d’avoir
exécuté les ordres de De Gaulle !
    Muselier a cédé aux pressions du Premier Lord de l’Amirauté,
Alexander, et des Américains.
    Il a suffi de flatter Muselier qui se déjuge, affirme « l’impossibilité
pour des hommes libres de se soumettre à la domination despotique d’un seul
homme » !
    Et des membres de l’état-major de Muselier se solidarisent
avec lui.
     
    De Gaulle est partagé entre le mépris et le dédain. Il a la
tentation de quitter
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