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Will

Will

Titel: Will
Autoren: Stephen R. Lawhead
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ses compagnons
qui s’extrayaient avec difficulté de l’embarcation.
    Les deux hommes d’armes qui avaient accompagné le cardinal
jusqu’à Lundein le suivaient comme son ombre, quelques pas derrière lui, les
fanions rouges au sommet de leurs lances flottant dans la brise. Le bas de sa
robe de satin écarlate empoigné pour la protéger de la boue, Ranulf marcha sur
la pointe des pieds depuis la berge jusqu’au sentier pédestre en bois qui
menait jusqu’à la ville et les murs de la Tour Blanche. La pierre flambant
neuve de cette magnifique forteresse resplendissait sous la pleine lumière d’un
chaud soleil, un vif éclat laiteux qui se détachait sur les feuilles jaunes et
le bleu éblouissant d’un ciel d’automne.
    Le roi William était revenu de Normandie deux jours plus tôt
et avait aussitôt convoqué son premier conseiller – à n’en point douter
pour examiner les comptes que Ranulf transportait dans un petit sac en velours
sous son bras. Une bonne année, tout bien considéré. Le trésor présentait un
petit excédent, pour une fois, et Ranulf comptait bien en être félicité. Grâce
à son infatigable esprit inventif, le roi aurait de l’argent pour payer ses pots-de-vin
et ses troupes, et il en resterait encore un peu.
    Oh, mais cela devenait de plus en plus difficile. Le peuple
était imposé jusqu’aux oreilles, tout comme les nobles, et le chœur des
récriminations prenait des airs de vacarme assourdissant dans certaines
régions, ce qui expliquait pourquoi Ranulf – un membre du clergé, après
tout – ne pouvait plus voyager seul à travers le pays, et devait compter
sur une escorte armée pour le protéger de quiconque serait particulièrement
chagriné par tous les efforts qu’il déployait au nom du roi.
    William, bien sûr, était en dernier lieu celui qu’il fallait
blâmer pour le ressentiment qui couvait partout dans son royaume. Non pas qu’il
fût particulièrement dépensier. Contrairement à ce qu’en pensait l’opinion vulgaire,
William le Rouge ne l’était pas plus que son père – il vivait bien,
assurément, bien moins cependant que nombre de ses barons –, mais la
guerre était une affaire coûteuse : beaucoup de dépenses pour des gains
négligeables. Même quand William l’emportait, ce qui arrivait d’ordinaire, il
en ressortait presque toujours plus pauvre. Et les conflits étaient incessants.
Si ce n’étaient pas les Écossais, c’étaient les Bretons ; et s’il ne
s’agissait pas de fauteurs de trouble étrangers, ses propres frères, le prince
Henry et le duc Robert, prenaient le relais pour fomenter une rébellion.
    Aujourd’hui néanmoins, même si ce n’était qu’aujourd’hui,
les nouvelles concernant le trésor sauraient satisfaire le roi, et Ranulf était
impatient de les partager avec lui pour s’approcher un peu plus d’une
récompense substantielle pour lui-même – le lucratif évêché de Duresme,
peut-être, vacant depuis la mort de son dernier titulaire.
    Le cardinal de Bayeux et son escorte passèrent la large et
belle porte avec à peine un hochement de tête à l’adresse du portier. Ils
traversèrent en hâte la cour où les bagages du roi attendaient toujours d’être
déchargés. Ranulf congédia ses soldats en leur ordonnant de l’attendre à
l’extérieur, puis pénétra dans la tour et prit les escaliers qui montaient à
l’antichambre ; là, l’intendant qui le reçut l’informa que le roi était à
table et attendait son arrivée.
    Une fois entré en silence, Ranulf sut d’un seul regard à son
royal protecteur dans quel état d’esprit celui-ci se trouvait. « Sa Majesté
est mécontente », déclara le cardinal depuis l’embrasure de la porte. Il
s’inclina légèrement et lissa le devant de sa robe satinée.
    « Mécontente ? » s’étonna William en lui
faisant signe d’entrer d’un geste de la main. « Pourquoi dites-vous
cela ? Mmmh ? » Le roi se leva de son fauteuil et commença à
faire les cent pas le long de la table à laquelle il venait de prendre un repas
avec ses vavasseurs. Ses compagnons étaient partis, ou avaient été renvoyés, et
William était seul.
    « Pourquoi, en effet ? » dit le roi sans même
attendre la réponse de Ranulf. « Mon cher frère Robert menace de me
déclarer la guerre si je ne capitule pas devant ses caprices ridicules… mes
barons rivalisent d’excuses insolentes pour réduire leurs tributs et impôts…
mes sujets se montrent
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