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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars
Autoren: Suetone
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de mots, ce qu’il fit pendant les neuf années que dura son commandement. (2) Toute la Gaule comprise entre les Pyrénées, les Alpes, les Cévennes, le Rhône et le Rhin, c’est-à-dire dans un circuit de quelque trois millions deux cent mille pas, il la réduisit en province romaine, à l’exception des villes alliées et de celles qui avaient bien mérité de Rome, et il imposa au pays conquis un tribut annuel de quarante millions de sesterces. (3) Il est le premier qui, après avoir jeté un pont sur le Rhin, ait attaqué les Germains au-delà de ce fleuve, et qui leur ait infligé de lourdes défaites. (4) Il attaqua aussi les Bretons, jusqu’alors inconnus, les vainquit, et en exigea des contributions et des otages. Au milieu de tant de succès, il n’éprouva que trois revers : l’un en Bretagne, où une violente tempête faillit détruire sa flotte ; un autre en Gaule, devant Gergovie, où une légion fut mise en déroute ; et le troisième sur le territoire des Germains, où ses lieutenants Titurius et Aurunculeius périrent dans une embuscade.
     
XXVI. Ses menées à Rome, pendant la guerre des Gaules
    (1) C’est dans ce même temps qu’il perdit d’abord sa mère, puis sa fille, et peu après son petit-fils. (2) Cependant le meurtre de Publius Clodius avait mis le trouble dans Rome, et le sénat, qui était d’avis de ne créer qu’un consul, désignait nommément Gnaeus Pompée. Les tribuns du peuple lui destinaient César comme collègue ; mais ne voulant pas revenir, pour cette candidature, avant d’avoir terminé la guerre, il s’entendit avec eux pour qu’ils lui fissent plutôt obtenir du peuple la permission de briguer, absent, son second consulat, lorsque le temps de son commandement serait près d’expirer. (3) On lui accorda ce privilège ; et concevant déjà de plus grands projets et rempli d’espérance, il ne négligea rien pour se faire des partisans, à force de bons offices et de largesses publiques et particulières. Avec le produit du butin, il commença la construction d’un forum, dont le terrain seul coûta plus de cent millions de sesterces. Il promit au peuple, en mémoire de sa fille, un combat de gladiateurs et un festin, ce qui était sans exemple. Pour donner à ces réjouissances le plus d’attrait possible, il ne s’en rapporta pas seulement aux traiteurs choisis pour cet objet : ses esclaves aussi y furent employés. (4) Il avait à Rome des agents qui enlevaient de force, pour les lui garder, les gladiateurs les plus fameux, lorsqu’ils combattaient devant des spectateurs malveillants. Quant aux élèves gladiateurs, ce n’était ni dans l’enceinte d’une école ni par des professeurs d’escrime qu’il les faisait instruire, mais dans les maisons des particuliers, par des chevaliers romains, ou même par des sénateurs habiles à manier les armes, et qu’il suppliait (ses lettres en font foi) d’entreprendre l’instruction de chacun de ces gladiateurs, et de présider eux-mêmes, comme des maîtres, à leurs exercices. (5) César doubla pour toujours la solde des légions. Dans les années d’abondance, il distribuait le blé sans règle ni mesure, et on le vit parfois donner à chaque homme un esclave pris sur le butin.
     
XXVII. Il augmente par tous les moyens le nombre de ses partisans
    (1) Afin de rester le parent et l’ami de Pompée, il lui offrit la main d’Octavie, petite-fille de sa sœur, qui avait été mariée à Gaius Marcellus ; et il lui demanda pour lui-même la main de sa fille, destinée à Faustus Sylla. (2) Tous ceux qui entouraient Pompée, et presque tous les membres du sénat, César les avait faits ses débiteurs, sans leur demander d’intérêt ou en n’acceptant d’eux qu’un intérêt modique. Il faisait aussi de magnifiques présents aux citoyens des autres ordres, qui se rendaient auprès de lui sur son invitation ou de leur propre mouvement. Sa libéralité s’étendait jusque sur les affranchis et les esclaves, selon ce qu’ils avaient de crédit sur l’esprit de leur maître ou de leur patron. (3) Les accusés, les citoyens perdus de dettes, la jeunesse prodigue, ne trouvaient qu’en lui un refuge assuré, à moins que les accusations ne fussent trop graves, la ruine trop complète, les désordres trop grands, pour qu’il pût les secourir : à ceux-là, il disait ouvertement « qu’il leur fallait une guerre civile ».
     
XXVIII. De vives attaques sont dirigées contre lui à Rome
    (1)
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