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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars
Autoren: Suetone
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l’exécution de ce projet, César se dirigea sur Rome, convoqua le sénat pour délibérer sur la république, et marcha contre les meilleures troupes de Pompée, qui étaient en Espagne sous les ordres de trois lieutenants, M. Petreius, L. Afranius et M. Varron. Il avait dit à ses amis en partant : « Je vais combattre une armée sans général, pour venir ensuite combattre un général sans armée. » (4) Quoique retardé par le siège de Marseille, qui sur sa route lui avait fermé ses portes, et par une extrême pénurie de vivres, il lui fallut peu de temps pour tout soumettre.
     
XXXV. Bataille de Pharsale. Guerre d’Alexandrie. Défaite de Pharnace. Guerre d’Afrique
    (1) Il revint ensuite à Rome, passa en Macédoine, investit Pompée et le tint assiégé, pendant près de quatre mois, derrière de formidables retranchements. Enfin il le vainquit à Pharsale, et le poursuivit dans sa fuite jusqu’à Alexandrie, où, le trouvant assassiné, il fit lui-même au roi Ptolémée, qui lui tendit aussi des embûches, une guerre des plus difficiles et que rendaient pour lui bien périlleuse le désavantage du temps et du lieu, un rigoureux hiver, dans les murs d’un ennemi pourvu de tout et très rusé, alors que lui-même manquait de tout et n’avait rien préparé. (2) Vainqueur, il donna le royaume d’Égypte à Cléopâtre et au plus jeune de ses frères. Il craignait, en faisant de ce pays une province romaine, qu’il ne devînt un jour, entre les mains d’un gouverneur turbulent, une cause d’entreprises séditieuses. (3) D’Alexandrie, César passa en Syrie, et de là dans le Pont, où l’appelaient de pressants messages ; car Pharnace, fils du grand Mithridate, profitait de ces troubles pour faire la guerre, et avait déjà remporté de nombreux avantages, qui l’avaient fort enorgueilli. Quatre heures de combat suffirent à César, le cinquième jour de son arrivée, pour détruire cet adversaire en une seule bataille. Aussi se récriait-il souvent sur le bonheur de Pompée, qui avait dû, en grande partie, sa gloire militaire à la faiblesse de pareils ennemis. (4) Il vainquit ensuite Scipion et Juba, qui avaient recueilli en Afrique les restes de leur parti, et il défit en Espagne les fils de Pompée.
     
XXXVI. Revers de ses lieutenants. Ses dangers
    (1) Dans le cours de toutes les guerres civiles, César n’éprouva de revers que par le fait de ses lieutenants. C. Curion, l’un d’eux, périt en Afrique ; un autre, C. Antoine, tomba au pouvoir de ses adversaires, en Illyrie. P. Dolabella y laissa aussi sa flotte, et Cn. Domitius Calvinus perdit son armée dans le Pont. (2) Lui-même obtint toujours de brillants succès, et ne fut en danger que deux fois : l’une à Dyrrachium, où, repoussé par Pompée, qui ne songea pas à le poursuivre, il dit que cet adversaire ne savait pas vaincre ; l’autre, au dernier combat livré en Espagne, et où ses affaires parurent si désespérées, qu’il songea même à se donner la mort.
     
XXXVII. Ses triomphes à Rome
    (1) Ses guerres terminées, il triompha cinq fois, dont quatre dans le même mois, après sa victoire sur Scipion, mais à quelques jours d’intervalle, et la cinquième après la défaite des fils de Pompée. (2) Il triompha de la Gaule, et ce fut le premier et le plus beau de ses triomphes ; ensuite d’Alexandrie, puis du Pont, puis de l’Afrique, et en dernier lieu de l’Espagne ; toujours avec une pompe et un appareil différents. (3) Le jour où il triompha de la Gaule, comme il traversait le Vélabre, il fut presque jeté hors de son char, dont l’essieu se rompit. Il monta au Capitole à la lueur des flambeaux, que portaient dans des candélabres quarante éléphants rangés à droite et à gauche. (4) Dans son triomphe du Pont, on remarqua, entre autres ornements de la pompe triomphale, un tableau où étaient écrits ces seuls mots : « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu, » qui ne retraçaient pas, comme les autres inscriptions, tous les événements de la guerre, mais qui en marquaient la rapidité.
     
XXXVIII. Ses largesses à ses soldats et au peuple
    (1) Outre les deux mille sesterces qu’il avait fait compter à chaque fantassin des légions de vétérans, à titre de butin, au commencement de la guerre civile, César leur en donna vingt-quatre mille. Il leur assigna aussi des terres, mais non contiguës, afin de ne point dépouiller les possesseurs. (2) Il distribua au peuple dix
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