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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars
Autoren: Suetone
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chambre à coucher. C’est là qu’il fut tué.
     
XVII. Sa mort
    (1) Voici à peu près ce qu’on apprit de cette conjuration et du genre de sa mort. (2) Les conjurés ne sachant s’ils l’attaqueraient au bain ou à table, Stephanus, intendant de Domitilla, alors accusé de concussion, leur offrit ses conseils et sa coopération au complot. (3) Pour détourner les soupçons, il porta pendant quelques jours son bras gauche en écharpe, comme s’il eût été blessé, et, à l’instant marqué, il cacha un poignard dans les bandages de laine qui enveloppaient son bras. Il obtint audience de l’empereur en annonçant qu’il allait lui découvrir une conspiration ; et, tandis que Domitien lisait avec effroi le billet qu’il lui avait remis, Stephanus lui perça le bas-ventre. (4) Le tyran blessé se débattait, lorsque Clodianus, corniculaire, Maximus, affranchi de Parthenius, et Satur, décurion des gardes de la chambre, secondés par quelques gladiateurs, fondirent sur lui et le tuèrent de sept coups de poignard. (5) Le jeune esclave chargé du culte des dieux Lares se trouvait là au moment du meurtre. Il racontait que, au premier coup qu’il reçut, l’empereur lui avait ordonné de lui apporter le poignard qui était sous son chevet et d’appeler ses serviteurs, mais qu’il ne trouva que le manche, et que toutes les portes étaient fermées ; que cependant Domitien, ayant saisi Stephanus, l’avait terrassé et prolongé la lutte, en s’efforçant, quoiqu’il eût les doigts blessés, tantôt de lui enlever son arme, tantôt de lui arracher les yeux. (6) Il périt le quatorzième jour avant les calendes d’octobre, dans la quarante-cinquième année de son âge et la quinzième de son règne. (7) Son cadavre fut transporté sur un brancard par des fossoyeurs comme celui d’un homme du peuple. Sa nourrice Phyllis lui rendit les derniers devoirs dans sa villa sur la voie latine ; puis elle porta secrètement ses restes dans le temple des Flavius, et les mêla aux cendres de Julie, fille de Titus, qu’elle avait aussi élevée.
     
XVIII. Son portrait
    (1) Domitien avait une haute taille, le visage couvert d’une rougeur modeste, les yeux grands, mais faibles. Du reste, son extérieur était beau et agréable, surtout dans sa jeunesse ; néanmoins il avait les doigts des pieds trop courts. Plus tard il devint chauve, son ventre grossit, et ses jambes, par suite d’une longue maladie, maigrirent beaucoup. (2) Il savait si bien tout ce que la modestie de ses traits ajoutait à sa beauté, qu’il dit un jour aux sénateurs : « Vous avez jusqu’ici approuvé mon caractère et ma physionomie. » (3) Il était tellement fâché d’être chauve, qu’il se croyait insulté lorsque, par forme de plaisanterie ou d’injures, on en faisait le reproche à un autre. Toutefois, dans un petit traité sur la conservation des cheveux qu’il dédia à un de ses amis, il cita ce vers pour se consoler avec lui : « Ne remarques-tu pas que je suis grand et beau ?", en ajoutant : « Et pourtant mes cheveux auront le même sort. Je souffre patiemment qu’ils vieillissent avant moi. Apprends que si rien n’est plus agréable que la beauté, rien n’est aussi plus éphémère."
     
XIX. Son adresse
    (1) Incapable de supporter la moindre fatigue, il ne se promenait guère en ville à pied. À la guerre et dans les marches, il allait rarement à cheval, mais habituellement en litière. (2) Indifférent pour l’exercice des armes, il aimait passionnément lancer des flèches. (3) Beaucoup de personnes l’ont vu, dans sa retraite d’Albe, tuer souvent par centaines des bêtes de toute espèce, et même planter avec intention deux traits sur leurs têtes de manière à figurer des cornes. (4) Quelquefois il en dirigeait si habilement à travers les doigts d’un esclave qui lui servait de but à une distance assez éloignée en tenant la main ouverte, qu’ils passaient tous entre ses doigts sans lui faire de mal.
     
XX. Son mépris pour les lettres. Ses bons mots
    (1) Il négligea les lettres au commencement de son règne, quoiqu’il eût fait réparer à grands frais des bibliothèques incendiées, recherchant partout des exemplaires des livres qui avaient péri, et envoyant jusqu’à Alexandrie pour en tirer des copies exactes. (2) Jamais il ne s’appliqua ni à l’histoire, ni à la poésie, ni à la composition, pas même pour les choses nécessaires. (3) Il ne lisait rien que les
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