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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars
Autoren: Suetone
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coupable de conspiration, beaucoup de sénateurs, dont plusieurs avaient été consuls, entre autres Civica Cerealis, alors proconsul d’Asie, Salvidienus Orfitus et Acilius Glabrio, qui étaient en exil. D’autres périrent sur les plus légers prétextes. (5) Aelius Lamia fut victime d’anciennes plaisanteries sans conséquence qui l’avaient rendu suspect. Après l’enlèvement de sa femme, il avait dit à quelqu’un qui louait sa voix : « Je suis sage. » Une autre fois, Titus lui ayant conseillé un second mariage, il dit : « Est-ce tu voudrais te marier aussi ?". Domitien fit exécuter Salvius Cocceianus pour avoir célébré le jour de la naissance de l’empereur Othon, son oncle ; Mettius Pompusianus, d’abord parce que son horoscope lui annonçait l’empire ; ensuite parce qu’il colportait çà et là une carte du monde, et les harangues des rois et des généraux extraites de Tite-Live ; enfin parce qu’il avait donné à ses esclaves les noms de Magon et d’Hannibal. Sallustius Lucullus, légat de Bretagne, périt pour avoir permis qu’on appelât « luculléennes » des lances d’une forme nouvelle ; Junius Rusticus, pour avoir publié l’éloge de Paetus Thrasea et d’Heldivius Priscus, et les avoir appelés « les hommes les plus vertueux », ce qui donna lieu à l’édit qui bannissait de Rome et de l’Italie tous les philosophes ; (6) Helvidius le fils, sous prétexte qu’au théâtre, dans un exode, il avait, sous le nom de Pâris et d’Oenone, mis en scène son divorce avec sa femme ; Flavius Sabinus, l’un de ses cousins, parce que le héraut, le jour des comices consulaires, au lieu de le proclamer consul en présence du peuple, l’avait qualifié d’imperator. (7) Devenu plus furieux encore après avoir triomphé de la guerre civile, il imagina d’appliquer à un nouveau genre de question tous les partisans du parti adverse, qui depuis longtemps se tenaient cachés : c’était de leur brûler les parties naturelles. Il en est même auxquels il fit couper les mains. (8) On sait qu’il n’y en eut que deux qui furent épargnés parmi les plus connus, un tribun laticlave et un centurion, qui pour mieux établir leur innocence, alléguèrent l’infamie de leurs mœurs qui devait leur ôter toute considération auprès du général et des soldats.
     
XI. Ses raffinements de cruauté
    (1) Sa barbarie était non seulement extrême mais encore raffinée et soudaine. (2) La veille du jour où il fit mettre en croix son receveur, il l’appela dans son cabinet, l’obligea de s’asseoir à côté de lui, sur le même coussin, daigna lui donner des mets de sa table, et le congédia plein de joie et de sécurité. (3) Au moment où il allait condamner à mort Arrecinus Clemens, personnage consulaire, l’un de ses amis et de ses agents, il le traita aussi bien et même mieux qu’auparavant, jusqu’à ce qu’enfin, se promenant en litière avec lui, il lui dit en apercevant son dénonciateur : « Veux-tu que demain nous entendions ce misérable esclave ?» (4) Pour insulter encore plus à la patience des malheureux, jamais il ne prononça un arrêt fatal sans le faire précéder d’un préambule de clémence, en sorte qu’il n’y avait point de marque plus certaine d’un dénouement cruel que la douceur du prince. (5) Un jour qu’il avait fait amener dans la curie quelques accusés de lèse-majesté, il dit qu’il éprouverait en cette circonstance l’attachement que le sénat lui portait. Il n’eut pas de peine à les faire condamner au supplice usité chez nos pères. Puis, effrayé de l’atrocité de la peine, et, pour adoucir ce qu’elle avait d’odieux, il s’exprima en ces termes qu’il n’est pas inutile de rapporter : « Souffrez, pères conscrits, que je réclame de votre dévouement une chose que, je le sais, je n’obtiendrai qu’avec peine : laissez aux condamnés le choix du genre de leur mort. Vous vous épargnerez un spectacle pénible, et tout le monde comprendra que j’ai assisté aux délibérations du sénat. »
     
XII. Ses rapines. Son orgueil
    (1) Épuisé par ses continuelles dépenses en bâtiments et en spectacles, ainsi que par l’augmentation de la paie militaire, il essaya de diminuer le nombre des soldats pour soulager le trésor. Mais s’apercevant que cette mesure l’exposait aux invasions des Barbares sans le tirer d’embarras, il ne se fit aucun scrupule d’exercer toutes sortes de rapines. (2)
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