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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars
Autoren: Suetone
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eût rendu le dernier soupir pour le laisser dans l’abandon, comme s’il eut été mort. Il ne fit décerner à sa mémoire d’autre honneur que ceux de l’apothéose, et souvent même il la décria indirectement dans ses discours et dans ses édits.
     
III. Son occupation journalière, au commencement de son règne. Il répudie et reprend Domitia. Ses mauvais penchants se développent
    (1) Au commencement de son règne, il se renfermait tous les jours pendant une heure pour s’occuper à prendre des mouches et à les percer avec un poinçon très aigu ; ce qui donna lieu à cette réponse plaisante de Vibius Crispus, à qui l’on demandait s’il n’y avait personne avec l’empereur « Non, dit-il, pas même une mouche ». (2) Il répudia sa femme Domitia, qui s’était follement éprise de l’histrion Pâris. Il en avait eu une fille pendant son second consulat, et, l’année suivante, il l’avait saluée du nom d’Augusta. Toutefois il ne put supporter longtemps cette séparation, et il reprit sa femme, comme pour céder aux vœux du peuple. (3) Sa conduite dans le gouvernement fut pendant quelque temps inégale, et entremêlée de vices et de vertus. Mais bientôt ses vertus mêmes se changèrent en vices, et l’on peut présumer que, indépendamment de son penchant naturel, il devint rapace par besoin, et la peur le rendit cruel.
     
IV. Ses spectacles. Il célèbre les jeux séculaires. Il institue des concours et un nouveau collège de prêtres. Ses distributions
    (1) Il donna constamment de magnifiques et somptueuses représentations dans l’amphithéâtre et dans le cirque. Outre les courses ordinaires de chars à deux et à quatre chevaux, il y livra un double combat d’infanterie et de cavalerie. À l’amphithéâtre, il y eut même une bataille navale. (2) Les combats de bêtes et de gladiateurs avaient lieu la nuit aux flambeaux, et l’on y faisait lutter non seulement des hommes, mais encore des femmes. (3) Les spectacles de gladiateurs que les préteurs donnaient à leur entrée en charge étaient depuis longtemps tombés en désuétude. Il les rétablit, assista à toutes les représentations, et permit au peuple de demander deux couples de sa propre bande, qui paraissaient les derniers, et. dans le costume de la cour. (4) À tous les spectacles de gladiateurs, on voyait, assis à ses pieds, un nain vêtu d’écarlate et dont la tête était petite et difforme. Domitien s’entretenait souvent avec lui, et quelquefois de choses sérieuses. (5) On l’entendit lui demander s’il savait pourquoi, dans la dernière promotion, il avait jugé à propos de confier le gouvernement d’Égypte à Mettius Rufus. (6) Il donna des batailles navales où figuraient des flottes presque complètes, dans un lac qu’il avait fait creuser près du Tibre, et entourer de jardins. Il ne quitta point le spectacle, malgré la pluie qui tombait à torrents. (7) Il célébra aussi des jeux séculaires, datant les derniers du règne d’Auguste et non du règne de Claude. Le jour des jeux du cirque, pour qu’on achevât plus aisément les cent courses, il réduisit chacune de sept tours à cinq. (8) Il institua en l’honneur de Jupiter Capitolin un concours quinquennal de musique, d’équitation et de gymnastique, et les couronnes y étaient un peu plus nombreuses qu’elles ne le sont aujourd’hui. (9) On se disputait même le prix de prose grecque et de prose latine. Les joueurs de luth, avec ou sans accompagnement de chant, rivalisaient ensemble. Dans le stade, des vierges concouraient pour le prix de la course. (10) Domitien présidait en sandales, vêtu d’une toge de pourpre à la grecque, portant sur la tête une couronne d’or avec les effigies de Jupiter, de Junon et de Minerve. Il était assisté du flamine de Jupiter et du collège des prêtres Flaviens, tous habillés comme lui, à l’exception que son image surmontait leurs couronnes. (11) Il solennisait tous les ans, sur le mont Albain, les Quinquatries de Minerve, pour lesquelles il avait institué un collège de prêtres. Le sort désignait celui qui en serait magister, et qui devait donner non seulement de magnifiques combats de bêtes et des jeux scéniques, mais encore des concours d’orateurs et de poètes. (12) Il délivra trois fois au peuple trois cents sesterces par tête. Il servit un festin splendide pendant la représentation. À la fête du Septimontium, il distribua aux sénateurs et aux chevaliers des corbeilles
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