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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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les consulaires, des curateurs chargés de soulager les maux de la Campanie. Il employa à la reconstruction des villes ruinées les biens de ceux qui avaient péri dans l’éruption du Vésuve, sans laisser d’héritiers. (10) Après l’incendie de Rome, il déclara qu’il prenait sur lui toutes les pertes publiques, et consacra les ornements de ses palais à rebâtir et à décorer les temples. Pour accélérer les travaux, il en chargea un grand nombre de chevaliers. (11) Il prodigua aux malades tous les secours divins et humains, recourant à tous les genres de remèdes et de sacrifices pour les guérir ou adoucir leurs maux. (12) Parmi les fléaux de l’époque, on comptait les délateurs et les suborneurs, reste impur de l’ancienne anarchie. (13) Il ordonna qu’ils fussent fouettés et fustigés au milieu du Forum, et qu’après leur avoir fait traverser l’amphithéâtre, les uns fussent exposés et vendus comme esclaves, et les autres transportés dans les îles les plus sauvages. (14) Afin d’arrêter à jamais ceux qui oseraient les imiter, il défendit, entre autres règlements, de poursuivre le même fait en vertu de plusieurs lois, et d’inquiéter la mémoire des morts au-delà d’un certain nombre d’années.
     
IX. Sa générosité envers ses ennemis. Sa bonté inépuisable à l’égard de son frère Domitien
    (1) Il déclara qu’il n’acceptait le souverain pontificat qu’afin de conserver toujours ses mains pures. Il tint parole ; car, depuis ce moment, il ne fut ni l’auteur, ni le complice de la mort de personne. Ce n’est pas que les occasions de vengeance lui manquassent, mais il jurait qu’il périrait plutôt que de perdre qui que ce fût. (2) Deux patriciens furent convaincus d’aspirer à l’empire. Il se contenta de les avertir, en leur disant que le trône était un présent du Sort, et que s’ils désiraient quelque chose d’ailleurs, il le leur accorderait. (3) Il dépêcha aussitôt ses courriers à la mère de l’un d’eux qui était éloignée, pour la tirer d’inquiétude, et lui assurer que son fils se portait bien. Non seulement il invita les deux conjurés à souper avec lui, mais le lendemain il les plaça exprès à côté de lui dans un spectacle de gladiateurs ; et, lorsqu’on lui présenta les armes des combattants, il les leur remit pour les examiner. (4) On ajoute qu’ayant pris connaissance de leur horoscope, il leur annonça que tous deux étaient menacés d’un péril, mais pour une époque incertaine, et que ce péril ne viendrait pas de lui ; ce que l’événement confirma. (5) Quant à son frère Domitien qui lui tendait sans cesse des embûches, qui cherchait presque ouvertement à soulever les armées et à s’enfuir de la cour, il ne put se résoudre ni à le faire périr, ni à s’en séparer, et il ne le traita pas avec moins de considération qu’auparavant. Il continua, comme dès le premier jour, à le proclamer son collègue et son successeur à l’empire. Quelquefois même en particulier il le conjurait, en répandant des pleurs, de vouloir enfin payer son attachement de retour.
     
X. Sa mort. Il ne se reproche qu’une action, restée inconnue
    (1) C’est au milieu de ces soins qu’il mourut pour le malheur de l’humanité plutôt que pour le sien. (2) Au sortir d’un spectacle où il avait versé beaucoup de larmes en présence du peuple, il partit un peu triste pour le pays des Sabins, parce que, ayant voulu offrir un sacrifice, la victime s’était enfuie, et la foudre avait grondé par un ciel serein. (3) À sa première halte, la fièvre le prit. Il continua à voyager en litière, et, en ayant tiré les rideaux, leva, dit-on, les yeux au ciel, et se plaignit beaucoup que la vie lui fût injustement enlevée, ajoutant qu’il n’avait qu’une seule action à se reprocher. (4) Il ne dit point quelle était cette action, et il n’est pas aisé de le deviner. (5) Quelques-uns croient qu’il faisait allusion à des rapports intimes avec la femme de son frère. Mais Domitia jura solennellement qu’il n’en était rien, elle qui, loin de nier ces relations, si elles eussent été réelles, s’en serait même vantée, comme elle s’empressait de le faire pour toutes ses turpitudes.
     
XI. Il est pleuré de tout le monde
    (1) Il mourut dans la même villa que son père, le jour des ides de septembre, dans la quarante et unième année de son âge, après deux ans, deux mois et vingt jours de règne. (2) La

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