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Vie et Paroles du Maître Philippe

Vie et Paroles du Maître Philippe

Titel: Vie et Paroles du Maître Philippe
Autoren: Alfred Haehl
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aussitôt ce qu’il souhaitait, parce qu’il luttait pour
devenir meilleur.
     
    Allant de l’un à l‘autre, il eut un mot pour chacun.
    Aux questions posées sur des souffrances, des difficultés, il
répondit avec bienveillance et une autorité qui en imposait, car on comprenait
qu’il lisait sans peine dans les esprits et les cœurs. Des malades tendaient
les mains vers lui, il les encourageait et ils étaient soulagés ou guéris. Il
dit à une personne ; « Ton mari va mieux, remercie le Ciel ». A
une autre : « Ton enfant est guéri, il te faut payer. Ce n’est pas de
l’argent que je demande, mais que tu ne dises pas de mal de ton prochain
pendant une journée ». Puis, désignant un estropié
: « Voulez-vous prier pour cet infirme et me promettre de ne dire du
mal de personne pendant deux heures » ;
    Tout le monde répondit : Oui. Après un instant de recueillement
il ordonna au malheureux de faire le tour de la salle. Celui-ci se leva et, à
la stupéfaction de tous, il marcha sans béquilles et sans aide. Des
exclamations, des cris de joie exprimèrent l’émotion et la gratitude de l’assistance ;
des larmes coulaient sur les visages.
    On me comprendra si, au soir de cette journée à jamais
mémorable, je résolus de ne pas accompagner Papus dans son voyage de retour à
Paris, et de demeurer à Lyon.
     
    *
    *    *
     
    Le lendemain, à deux heures, je me hâtai vers la rue Tête-d’or.
Je vis encore des guérisons miraculeuses opérées par le divin « Père
des pauvres. »
    Après la séance, M. Philippe m’invita à monter avec lui au
deuxième étage où se trouvait son appartement. Là il s’occupa de son volumineux
courrier, et je fus stupéfait de voir cet homme, que je savais si charitable,
qui écoutait avec tant de bonté les doléances des malheureux, prendre les
lettres, puis les jeter l’une après l’autre dans la cheminée, sans les ouvrir
ni les lire. Certainement il en savait le contenu sans avoir besoin de les
parcourir. Et, comme s’il eût voulu me convaincre qu’en effet il savait tout,
il me cita tout à coup et sans en changer un mot une conversation que j’avais
eue trois ans auparavant avec mon chef de bureau, dans la cour de l’usine dont
j’étais alors le co-directeur. Je m’écriai : « Comment pouvez-vous savoir
ce que j’ai dit et fait il y a trois ans, alors que vous ne me connaissiez pas
encore, et que j’étais seul avec Léon dans la cour de l’usine, à 500 kilomètres
d’ici » ; il me répondit le plus tranquillement du monde : « J’étais
présent à votre conversation ».
     
    Après avoir mis le feu au tas de lettres dans la cheminée, il se
prépara pour aller à pied à la gare Saint-Paul, prendre le train de L’Arbresle
où il habitait l’été ; puis il me demanda : « Veux-tu m’accompagner
jusqu’à la gare ? » J’acceptai avec empressement et le trajet
parcouru à côté du Maître me parut bien court. Je le quittai en le remerciant
chaudement, et lui confiai mon désir de rester auprès de lui et de le suivre.
    Aux étonnements et aux émotions suscités par tout ce que j’avais
vu et entendu depuis deux jours, succédait en moi une joie inexprimable. Cette
divine rencontre donnait brusquement une orientation nouvelle à ma destinée.
Tout s’est arrangé par la suite pour que je puisse habiter Lyon, et que la
grâce me soit faite de vivre près de M. Philippe dans une intimité presque
quotidienne, jusqu’au moment où il quitta cette terre.
     
    A quelque temps de là, le Maître m’invita à déjeuner chez lui
rue Tête-d’or. Après le repas, il me dit : « Nous allons partir, ma
famille et moi, par la gare de l’Est pour nous rendre à Loisieux où se trouve
ma maison natale ». Je songeai que j’aurais été bien heureux de la voir.
Répondant à ma pensée, il me dit : « Je te la montrerai ».
     
    Quelques instants après, M. Philippe et les siens montèrent en
voiture et partirent. J’allais prendre congé de Mme Landar, sa belle-mère,
lorsque la bonne, Félicie, descendit l’escalier en courant et cria : « Mon
Dieu, M. Philippe a oublié sa pipe ».
    Je la lui demandai et pris un fiacre pour la porter.
    Devant la gare, je vis M. Philippe, à qui je tendis la pipe dans
son étui. « J’en ai déjà deux », me dit-il.  « Faut-il la
reporter à Félicie ; - Non, va dire bonjour à ma femme dans la salle
d’attente ». Auprès de Mme Philippe était sa fille qui
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