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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort
Autoren: Caroline Roe
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eut un signe de tête en direction de la servante en question, qui bavardait avec Leah de l’autre côté de la cour. Soudain, elle serra la main de Raquel.
    — Et si, une fois là-bas, nous nous rencontrons et nous détestons, et je sais que c’est ce qui se passera, il n’y aura personne pour m’aider à dire à papa que je ne peux pas l’épouser. Je ne puis compter sur mon frère. Duran ne cesse de répéter que les seuls hommes respectables de cette ville sont soit déjà mariés soit mes cousins.
    Les larmes lui vinrent aux yeux et elle cacha son visage dans ses mains.
    Raquel attendit qu’elle relève la tête et tamponne ses yeux d’un carré de soie.
    — Et votre belle-mère ? lui demanda-t-elle.
    — Preciosa ? Elle ne m’aidera en rien. Elle ne voudra pas laisser ses adorables bébés auprès de la nourrice.
    — Oui, bien sûr…
    — Ne pourriez-vous m’accompagner ? Oh, je vous en prie ! Je sais que votre père vient parce que le frère de David est un vieil ami, mais mon père m’assure que cela vous sera impossible parce que vous êtes si heureuse à l’idée de votre propre mariage et que les préparatifs vous occupent beaucoup. En fait, il a dit ça pour me montrer à quel point j’ai tort, ajouta-t-elle avant d’éclater une nouvelle fois en sanglots.
    — Bonafilla, cessez de pleurer, par pitié, fit Raquel, qui lançait des regards en direction de l’escalier et espérait que sa mère revienne enfin.
    — Je n’y arrive pas, dit-elle en se mouchant et en s’essuyant les yeux comme si elle se préparait à affronter une nouvelle attaque. J’ai besoin de quelqu’un en qui je puisse avoir confiance. Quelqu’un d’assez fort pour m’aider à parler à papa. Quelqu’un qui soit de mon âge, aussi.
    Quand enfin Judith descendit l’escalier, ce fut une Bonafilla souriante qui l’accueillit.
    — Maîtresse Judith, annonça-t-elle, Raquel vient de me proposer fort gentiment de m’accompagner à Perpignan, avec votre permission, bien entendu.
    — Vraiment ? C’est aimable de sa part. Oui, elle a ma permission. Mais je crois que celle de Daniel sera plus difficile à obtenir, ajouta-t-elle, moqueuse. Bah, je suis sûre que nous y parviendrons.
     
    Berenguer de Cruilles, évêque de Gérone, releva la tête quand son médecin entra dans son cabinet privé, puis il lança un regard noir à son serviteur.
    — Maître Isaac, dit-il en dissimulant mal son impatience, lequel de ces misérables incompétents dont je m’entoure vous a mandé ? Je dois avoir l’air bien pâle, aujourd’hui.
    — Nul ne m’a envoyé chercher, Votre Excellence, répondit son médecin personnel. C’est en mon propre nom que je trouble votre paix, ce dont je vous prie de m’excuser.
    — Il y a donc une raison. Il y a une raison à tout ce que vous faites, je l’ai appris au fil des ans. Mais je ne puis vous promettre un long entretien : je dois en effet dîner avec des personnages ennuyeux. Une petite partie d’échecs, peut-être ?
    — Voilà qui est tentant, Votre Excellence, mais je suis ici pour vous demander une faveur.
    — Dans ce cas, faites vite, dit Berenguer en fronçant légèrement les sourcils. Car si votre demande n’est pas exagérée, il nous restera encore du temps pour les échecs.
    — Et si elle l’est ?
    — Alors je ne serai plus d’humeur à jouer. Qu’allez-vous me demander ?
    — De m’autoriser à partir pour Perpignan lundi 6 octobre, Votre Excellence, et de rester éloigné onze ou douze jours. C’est pour assister au mariage de la fille d’Astruch et de David Bonjuhes, le frère d’un vieil ami.
    — Quel Astruch ?
    — Celui qu’on appelle Afaman.
    — Un nanti, fit remarquer l’évêque. Et si je tombe malade ?
    — Il devrait être dans les cordes de Votre Excellence de rester en bonne santé pendant douze jours. Je laisserai à votre secrétaire quantité de remèdes contre la goutte et autres maux, peut-être aussi quelques instructions à votre cuisinier pour la composition de vos repas.
    — Ne me menacez pas, maître Isaac, dit Berenguer en riant. Promettez-moi de ne pas approcher le cuisinier et vous aurez l’autorisation de vous rendre à Perpignan pour assister au mariage. Cheminerez-vous avec maître Astruch ?
    — Bien entendu. Maître Astruch, sa fille, son fils et leurs serviteurs.
    — Votre famille voyagera-t-elle avec vous ?
    — Seulement Raquel et Yusuf. La fiancée a supplié Raquel de
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