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Une irrépressible et coupable passion

Une irrépressible et coupable passion

Titel: Une irrépressible et coupable passion
Autoren: Ron Hansen
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de l’intrus
lors du meurtre d’Albert. Ces initiales constituaient leur première piste
solide concernant l’identité du tueur.
    À la recherche de noms d’amis et de relations, un homme du
14 e  Bureau d’enquête de Jamaica ouvrit le tiroir du milieu d’un
bureau Windsor dans le salon et en retira le carnet d’adresses de Ruth, relié
en cuir du Maroc. Les noms, adresses et numéros de téléphone de cinquante-six
personnes y étaient répertoriés, mais l’inspecteur ne s’intéressa qu’aux
vingt-huit hommes. Il en connaissait d’ailleurs deux : Edward Pierson, un
agent de police de la 23 e  circonscription de police de New
York –, dans le Bronx, et Peter Trumfeller, un ami du commissariat de
Jamaica.
    Lorsqu’il remit le carnet d’adresses à Arthur Carey, le chef
de la brigade homicide, l’enquêteur annonça :
    « On peut au moins rayer un nom. Trumfeller n’aurait
jamais commis un crime aussi bâclé.
    — On a vraiment affaire à des amateurs,
hein ? » ironisa Carey, qui avait ôté sa veste et retroussait ses
manches à cause de la chaleur dans la maison.
    Un autre inspecteur, de la brigade cambriolages, avait déjà
soumis à Carey une boîte en carton contenant des chèques oblitérés. Quand il
les avait passés en revue, il avait constaté qu’il s’agissait de chèques
hebdomadaires à l’ordre de la Prudential Life Insurance Company.
    « Ça doit faire un paquet, en assurance-vie, supputa
Carey.
    — Et le contrat comporte sans doute des clauses
additionnelles spéciales, ajouta son collègue de la brigade cambriolages.
    — Comme quoi ? »
    L’enquêteur haussa les épaules.
    « Accidents d’avion. Catastrophes ferroviaires. Des
circonstances où l’indemnité double. »
    Carey survola encore quelques chèques et en remarqua un de
deux cents dollars, qui avait été encaissé par un certain H. Judd Gray. Le
nom apparaissait aussi dans le carnet d’adresses. Arthur Carey monta jusqu’à la
chambre de Lorraine pour réveiller la veuve et l’interroger.
    Comme il s’attardait un instant sur le pas de la porte, il
se rendit compte que la jolie bougresse étendue sur le flanc essayait seulement
de dormir, car il la surprit en train de lorgner avec prudence dans sa
direction, du coin de l’œil, les paupières entrouvertes. Il entra dans la
pièce.
    « Comment vous sentez-vous,
Mrs Snyder ? »
    Elle fit mine de réprimer une plainte :
    « Il ne me reste plus une larme. »
    Tout en observant Carey qui s’installait sur une chaise,
elle s’assit sur le lit de Lorraine et croisa les bras sous sa poitrine par
trop saillante.
    « Je m’efforce de saisir pourquoi des cambrioleurs
auraient mis la maison sens dessus dessous », exposa Carey.
    Ruth eut l’air étrangement déconcertée, comme prise en
défaut.
    « Qu’est-ce que vous voulez dire ?
    — Il y a quelque chose de louche.
    — Qu’est-ce qui cloche ? le sonda-t-elle, sans se
rendre compte, apparemment, qu’elle en disait trop.
    — On voit beaucoup de cambriolages. Ils ne ressemblent
pas à ça. »
    Ruth jeta un coup d’œil à la table de chevet de Lorraine et
y vit un paquet de chewing-gums aux fruits Wrigley’s. Elle sortit une tablette
de son emballage et l’introduisit lentement, lascivement entre ses délicieuses
lèvres pulpeuses, en étudiant Carey. Il ne se départit pas de son air maussade.
Elle rumina.
    « Savez-vous ce qui est arrivé à votre
mari ? »
    Elle parut se tasser un peu. Elle porta une main à ses yeux,
comme si elle pleurait.
    « Il est mort.
    — Eh bien, je me suis renseigné et personne ne vous en
a informé, et vous n’avez même pas posé la question au médecin légiste. Lui
a-t-on tiré dessus ? Est-il blessé ? Est-il sain et sauf ?
N’importe quelle épouse n’aurait-elle pas à cœur d’apprendre si son mari a été
assassiné ou non ? »
    Elle le fixa avec dédain.
    « Combien y a-t-il de policiers dans cette
maison ?
    — Une soixantaine. »
    Elle ricana.
    « Intuition féminine.
    — Très bien, concéda Carey. Commençons par votre
première réaction ce matin. Vous vous êtes réveillée – d’un
évanouissement –, bâillonnée avec un mouchoir d’homme, les poignets et les
chevilles ligotés avec de la corde à linge.
    — Oui, confirma-t-elle, circonspecte.
    — Et vous avez parcouru tout le couloir en rampant, de
votre chambre à celle de votre fille, ici, en face de la salle de
bains ? »
    Elle lui adressa
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