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Tsippora

Tsippora

Titel: Tsippora
Autoren: Halter,Marek
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sang.
    Josué annonça que Moïse et sa multitude
avaient dressé les tentes dans une plaine désertique nommée Refidim, à
seulement cinq jours de marche des murs de Jethro.
    — Moins si l’on court, affirma-t-il
en montrant les replis de la montagne d’Horeb, presque blancs dans la brume qui
couvrait l’ouest.
    Moïse était si près et je l’imaginais si
loin !
    — Je suis venu vous chercher,
reprit Josué. Tsippora et toi aussi, sage Jethro. Moïse a besoin de vous. Sa
mère Yokéved est morte. Il n’en peut plus. Là-bas, ils sont fous. Rien ne
va : ils se disputent, ils grondent, ils ont faim, ils ont soif, ils n’ont
pas de pâturage pour les bêtes… Et quand ce n’est pas la soif et la faim, ils
sont fatigués de monter et démonter les tentes. Ils trouvent le désert trop
désertique, les roches trop brûlantes et le pays de miel et de lait trop
loin ! Le chaos de l’Égypte, on croirait qu’ils l’ont emporté avec eux.
L’autre jour, il en est un qui a regretté tout haut de n’être plus sous le
fouet de Pharaon. « Au moins, là-bas, il y avait à boire et à manger et de
l’ombre ! » a-t-il dit. Si je ne l’avais retenu, Moïse lui aurait
fracassé le crâne de son bâton. « Que vais-je faire de vous ? Je vous
sors de l’Égypte et, encore un peu, vous me lanceriez des cailloux à la
tête ! » Il a crié si fort que vous auriez pu l’entendre. Et puis
Aaron et Miryam veulent tout diriger. Yhwh parle à Moïse et le conseille. Mais
Aaron lui assure qu’il ne comprend pas le sens de ces conseils. Il discute de
tout et pour tout. Cette confusion ne fait qu’accroître le mécontentement. Et
maintenant, voilà qu’on annonce les guerriers d’Amaleq ! Et nous, nous
sommes sans armes. Moïse m’a dit : « Cours chez Jethro. Il te
conduira chez les forgerons. »
    Jethro opina, sa décision était prise,
je le savais.
    — Nous partirons à l’aube. Toi, va
te reposer. Mon fils Hobab ira chez les forgerons. Leur chef Ewi-Tsour fournira
des lames de fer.
    Il eut un clignement d’œil vers moi.
    — Tout ce que lui demandera
Tsippora, Ewi-Tsour le fournira en double s’il le peut. Pendant ce temps,
Sicheved partagera en deux mes troupeaux. Il en gardera la moitié ici, en
prenant soin de ma maison, et l’autre, nous l’emporterons à Moïse.
    En vérité, l’aurais-je pu, je serais
partie sur-le-champ.
    À Gershom et Eliezer j’ai dit :
    — Nous allons revoir votre père
Moïse.
    — Alors, il va faire des prodiges
pour nous avec son bâton ?
    Et moi, en riant de bonheur, je leur ai
assuré que oui.
    *
    * *
    Que l’Éternel me pardonne, mais Josué
avait vu juste : le chaos d’Égypte, son peuple l’avait emporté avec lui en
traversant la mer des Joncs !
    À perte de vue des tentes, des fumées,
une multitude grouillant, des bêtes ici ou là, un vacarme incessant, des immondices
puant dans la chaleur, des milliers de visages contre lesquels on se cognait,
des vieillards sombres, des enfants tristes, des femmes inquiètes, les uns
mourant, les autres naissant. Une multitude, oui, une multitude qui recouvrait
les champs d’herbes sèches à l’orée du désert et qui semblait perdue entre hier
et demain, lorsque nous sommes arrivés, au vacarme qui nous abrutissait déjà
s’ajoutait celui de la bataille avec Amaleq qui avait commencé la veille sur la
bordure nord du camp.
    C’est là que je revis Moïse. Si
stupéfaite que j’en restai pétrifiée. Et peut-être bien, déjà, terrifiée.
    Il se tenait sur une roche en surplomb
de la mêlée. Le soleil jetait des éclats sur les boucliers et les lances
d’Amaleq. Entre les mains des combattants de Yhwh, on ne voyait que des bâtons
et des pierres. Et, sous leurs pieds, beaucoup de cadavres. Moïse, lui, debout
sur une grosse pierre plate, levait les bras au ciel, son bâton brandi.
    Comme je demeurais sans une parole,
Jethro le désigna aux enfants.
    — Votre père, le voilà. Lui,
là-bas, qui tient les bras levés, c’est Moïse.
    Eliezer, intimidé par tout ce qui
l’entourait, s’agrippait des deux mains au bras de Gershom, qui demanda :
    — Pourquoi a-t-il les bras levés
comme ça ?
    On le sut plus tard : quand Moïse baissait
les bras, Amaleq était victorieux, quand il les gardait levés, Amaleq était mis
en déroute.
    Gershom s’écria :
    — Regardez Hobab et Josué !
    Entraînant Ewi-Tsour et la troupe de
forgerons qui avaient consenti à nous accompagner, ils
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