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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel
Autoren: Arthur Conan Doyle
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France. Le prince se rendit
compte comme il serait aisé d’allumer un incendie qui ne pourrait
être facilement éteint. Il fallait régler la question
sur-le-champ.
    – Très noble et très honoré seigneur,
dit-il en se tournant vers le roi, j’implore votre patience pour un
moment encore. Votre parole seule peut nous dire ce qui est juste
et vrai. À qui vous a-t-il gracieusement plu de rendre votre royale
personne ?
    Le roi Jean leva la tête de la coupe de vin
qui venait de lui être apportée et se frotta les lèvres, cependant
qu’une esquisse de sourire se répandait sur son visage
rubicond.
    – Ce n’était point à cet Anglais, dit-il
en soulevant les acclamations de la part des Gascons… Pas plus qu’à
ce bâtard de Français, ajouta-t-il. Je ne me suis rendu à aucun
d’entre eux.
    Il y eut un mouvement de surprise.
    – Mais à qui donc, sire ? demanda le
prince.
    Le roi regarda lentement autour de lui.
    – Il y avait un diable de cheval jaune,
dit-il. Mon pauvre palefroi s’est retourné comme une quille devant
une boule. Je ne sais rien du cavalier, sinon qu’il portait des
roses rouges sur champ d’argent… Ah, mais par saint Denis, voici
l’homme et son cheval trois fois maudit !
    Comme en un rêve, Nigel se trouva au centre
d’un groupe d’hommes armés et gesticulants. Le prince lui mit la
main sur l’épaule.
    – Mais c’est notre petit coq du pont de
Tilford ! dit-il. Sur l’âme de mon père ! ne vous
avais-je point dit que vous feriez votre chemin ? Avez-vous
reçu la reddition du roi ?
    – Non, noble seigneur, je ne l’ai point
reçue.
    – L’avez-vous entendu vous la
donner ?
    – Oui, monseigneur, mais j’ignorais que
ce fût le roi. Mon maître Chandos avait continué et je l’ai
suivi.
    – En l’abandonnant ? Alors la
reddition n’était pas complète, et, de par les lois de la guerre,
la rançon doit aller à Denys de Morbecque, si ce qu’il dit est
vrai.
    – C’est vrai, fit le roi. Il a été le
second.
    – Alors, la rançon est à vous, Denys.
Mais, pour ma part, sur l’âme de mon père, je vous jure que je
préférerais la part d’honneur que ce jeune écuyer s’est taillée
aujourd’hui à toutes les plus riches rançons de France !
    À ces paroles prononcées devant le cercle de
nobles guerriers, Nigel sentit son cœur qui avait un gros hoquet et
il tomba à genoux devant le prince.
    – Noble seigneur, comment vous
remercier ? murmura-t-il. Ces paroles valent plus que toutes
les rançons.
    – Relevez-vous, fit le prince en souriant
et en lui posant l’épée sur l’épaule. L’Angleterre perd un brave
écuyer, mais elle y gagne un vaillant chevalier. Allons, ne traînez
point, je vous prie ! Relevez-vous, sir Nigel !

Chapitre 27 COMMENT LE TROISIÈME MESSAGER S’EN VINT À COSFORD
    Deux mois avaient passé, et les longues pentes
de Hindhead se couvraient de bruyère rousse. Sifflant et grondant,
le sauvage vent de novembre balayait les downs, secouait les
branches des hêtres de Cosford et faisait grincer les fenêtres
grillagées. Le vigoureux chevalier de Dupplin, qui avait encore
grossi, avec une barbe de neige sur un visage toujours aussi
rubicond, était assis comme auparavant au bout de sa table. Un
plateau bien garni et un flacon de vin mousseux se trouvaient
devant lui. À sa droite était assise Lady Mary dont le sombre
visage était marqué par ces longues années d’attente, mais restait
empreint de la grâce et de la dignité que seuls le chagrin et les
tourments peuvent donner. À la gauche du chevalier, se tenait le
vieux prêtre Matthew.
    Depuis longtemps déjà la blonde beauté était
passée de Cosford à Fernhurst, où la jeune et resplendissante Lady
Edith Brocas ensoleillait tout le Sussex par sa joie et ses
sourires, sauf lorsque ses pensées la reportaient en cette terrible
nuit où elle avait été arrachée des serres mêmes de l’aigle de
Shalford.
    Le vieux chevalier releva la tête : un
coup de vent et une rafale de pluie battaient la fenêtre derrière
lui.
    – Par saint Hubert, que voilà une
mauvaise nuit ! dit-il. J’espérais chasser le héron demain, ou
le canard dans les marais. Mary, comment va Katherine, notre faucon
femelle ?
    – Je lui ai remis l’aile, père, mais je
crains bien qu’elle ne puisse voler avant Noël.
    – Voilà qui est bien dur à entendre, dit
Sir John. Car jamais je ne vis oiseau meilleur ni plus audacieux.
Elle a eu l’aile brisée par
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