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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel
Autoren: Arthur Conan Doyle
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côté du prince avec l’étendard royal posé dans une
emboîture sur le côté de la selle. De toutes parts, chevaliers et
écuyers se groupèrent autour de lui et ne formèrent plus qu’un
immense escadron comprenant tous les survivants des troupes de
Warwick et de Salisbury, en plus des suivants du prince. Quatre
cents hommes d’armes qui avaient été tenus en réserve vinrent
renforcer les rangs. Mais le visage de Chandos resta grave ;
il tourna son regard vers les masses françaises.
    – Je n’aime point cela, messire. La
différence est par trop grande, souffla-t-il au prince.
    – Et que voulez-vous faire, John ?
Dites vite ce que vous avez en esprit.
    – J’opine que nous devrions tenter
quelque chose sur leur flanc, cependant que nous les tenons de
face. Qu’en pensez-vous, Jean ?
    Il s’était tourné vers le captal de Buch, dont
le visage était sombre et résolu.
    – En effet, John, je pense tout comme
vous. Le roi de France est un homme très vaillant, de même que tous
ceux qui l’entourent, et je ne vois point d’autre moyen de les
repousser qu’en faisant ce que vous conseillez. Si vous voulez me
confier, ne fût-ce que cent hommes, je suis prêt à essayer.
    – Ce privilège me revient, noble
seigneur, puisque l’avis était mien.
    – Non, John, je voudrais vous garder près
de moi. Mais vous avez bien parlé, Jean, et vous ferez ainsi que
vous l’avez dit. Allez demander au comte d’Oxford qu’il vous donne
une centaine d’hommes d’armes avec autant de cavaliers et, en
contournant ce mamelon, vous pourrez les surprendre sans être vu.
Que tous les archers qui restent se groupent sur les deux flancs,
tirent toutes leurs flèches puis se battent comme ils le pourront.
Attendez qu’ils aient dépassé ce buisson là-bas, après quoi,
Walter, vous porterez mon étendard droit contre celui du roi de
France. Messeigneurs, puissent Dieu et la pensée de nos dames
maintenir haut nos cœurs !
    Le monarque français, voyant que ses hommes de
pied n’avaient eu aucun effet contre les Anglais, constatant aussi
que la haie avait été complètement arrachée lors du combat et ne
constituait plus un obstacle, avait ordonné à ses suivants de
remonter à cheval. C’était donc en une imposante masse de cavaliers
que la chevalerie de France s’élançait dans ce suprême effort. Le
roi se trouvait au centre de la ligne de front avec, à sa droite,
Geoffroy de Chargny portant l’étendard d’or et, à sa gauche,
Eustace de Ribeaumont tenant les lys royaux. Puis venaient le duc
d’Athènes, grand connétable de France, et tout autour de lui les
nobles de la cour, poussant des cris de guerre et agitant leurs
armes par-dessus leur tête. Six mille hommes intrépides de la race
la plus courageuse d’Europe, des hommes dont les noms mêmes étaient
comme les éclats de trompes de combat – Beaujeu et Châtillon,
Tancarville et Ventadour se pressaient derrière les lys
d’argent.
    Ils progressèrent doucement d’abord, menant
leurs chevaux au pas afin de les garder frais pour le choc. Puis
ils se lancèrent en un trot qui devint bientôt un galop lorsque la
haie disparut soudain à leurs yeux, couverte par les chevaliers
anglais, vêtus de leur armure et qui se précipitaient à leur
rencontre. Éperonnant de toutes leurs forces, les deux lignes de
cavaliers se rapprochèrent, galopant toujours de plus en plus vite.
Ils se rencontrèrent dans un bruit de tonnerre qui fut entendu par
les bourgeois sur les murs de Poitiers à plus de sept milles de
là.
    Dans ce choc terrible, des chevaux tombèrent
foudroyés, la nuque brisée, et plus d’un cavalier, retenu à sa
selle par le haut pommeau, se fractura les jambes dans sa chute. Çà
et là des duels s’engageaient, les chevaux se cabraient et
retombaient en arrière sur leurs maîtres. Mais les lignes s’étaient
ouvertes dans le galop et des chevaliers, fuyant par les
ouvertures, s’enfoncèrent profondément au cœur des rangs ennemis.
Puis les flancs s’éparpillèrent et le centre se dégorgea un peu
jusqu’à ce qu’il fût possible de tirer une épée et de guider un
cheval. Sur dix acres, ce n’était qu’un tumultueux tournoiement de
têtes, d’armes qui s’élevaient et retombaient, de mains levées, de
plumets ondoyants et de boucliers, et les cris de guerre montant de
mille poitrines sur fond de métal entrechoqué rendaient le son d’un
tonnerre qui tantôt s’enflait, tantôt mourait, un peu comme
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