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Shogun

Shogun

Titel: Shogun
Autoren: James Clavell
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rattrapé mais n’avaient pas été assez nombreux pour le capturer. Une
fois même, il était tombé dans une embuscade et avait perdu tous ses hommes
sauf quatre. Il s’était à nouveau échappé, s’enfonçant plus profond dans la
forêt, avait voyagé de nuit et dormi de jour. Eau de source et baies
sauvages ; un petit peu de riz volé dans des fermes isolées, puis encore
un galop, les chasseurs toujours sur leurs traces. Deux hommes avaient survécu.
    « C’est presque un miracle, dit-elle.
J’ai cru que j’étais possédée par un kami quand je
l’ai vu à côté de vous, sur la plage.
    — Il est très habile et très fort.
    — Puis-je vous demander des nouvelles de
Sire Hiro-matsu, Sire ? D’Osaka ? De dame Sazuko et de dame
Kiritsubo ? »
    Diplomate, Toranaga l’informa qu’Hiro-matsu
était de retour à Yedo, que ses femmes avaient décidé de rester à Osaka à cause
de l’état de santé de dame Sazuko. Pas besoin de s’inquiéter outre mesure. Il
savait bien, comme Mariko, que ce n’était qu’une formule pour sauver la face et
que le général Ishido ne permettrait pas à deux otages aussi importants de s’en
aller, maintenant que Toranaga lui avait échappé.
    Il ramassa le parchemin. « Il faut que je
lise ceci. Merci, Mariko-san. Vous avez fait du beau travail. Amenez, s’il vous
plaît, l’Anjin-san à la forteresse, demain à l’aube.
    — Sire, maintenant que mon maître est de
retour, je vais devoir…
    — Votre mari est d’accord pour que,
pendant la durée de mon séjour, vous restiez où vous êtes et me serviez
d’interprète, votre premier devoir restant l’Anjin-san.
    — Mais, Sire, je dois trouver une maison
pour mon seigneur. Il a besoin de serviteurs et d’une maison.
    — Ce serait une perte de temps, d’argent
et d’effort. Il campera avec ses troupes ou séjournera dans la maison de
l’Anjin-san. Il fera comme il lui plaira. » Il vit une lueur d’irritation
sur le visage de Mariko. «  Nan ja ?
    —  Ma place devrait être auprès de
mon maître.
    — Votre place est là où je veux qu’elle
soit, neh ?
    —  Excusez-moi. Bien sûr. »
    Elle sortit.
    Il lut le parchemin ainsi que le manuel de
guerre très soigneusement, puis il relut certains passages. Il posta des gardes
devant sa cabine et monta sur le pont. C’était l’aube. La journée promettait
d’être chaude et couverte. Il annula la réunion avec l’Anjin-san et se rendit à
cheval vers le plateau. Il rassembla ses fauconniers, prit trois faucons et
chassa sur vingt ri. À midi, il avait attrapé trois
faisans, deux énormes coqs de bruyère, un lièvre et une paire de cailles. Il
fit envoyer un faisan et le lièvre à l’Anjin-san.
    Des bruits de sabots résonnèrent devant la porte.
Buntaro descendit de cheval et congédia ses hommes. Poussiéreux et couvert de
sueur, il traversa le jardin accompagné d’un garde. Fujiko et la servante
s’inclinèrent. Fujiko haïssait cet oncle réputé pour ses accès de rage
inattendus et incontrôlables qui le faisaient se bagarrer avec n’importe qui.
Ses serviteurs ou ses femmes étaient la plupart du temps les premiers à en
pâtir. « Entrez, je vous en prie, mon oncle. C’est vraiment très gentil à
vous de venir si tôt nous rendre visite, dit Fujiko.
    — Ah, Fujiko-san… Qu’est-ce que c’est que
cette puanteur ?
    — Mon maître fait la cuisine. Il fait
cuire du gibier que lui a envoyé Sire Toranaga. Il explique à mes pauvres
serviteurs comment le préparer.
    — S’il a envie de faire de la cuisine, je
pense que c’est son droit, quoique… » Buntaro se tordit le nez de dégoût.
« Oui, un maître est libre de faire ce qu’il veut dans sa propre maison, à
moins de déranger ses voisins… »
    Omi était leur voisin immédiat.
« J’espère sincèrement que personne n’est incommodé », dit-elle mal à
l’aise, se demandant encore ce que Buntaro était en train de mijoter.
« Vous vouliez voir mon maître ? » Elle se leva, mais il l’arrêta.
« Non. Ne le dérangez pas. J’attendrai. » Le cœur de Fujiko fondit.
Buntaro n’était pas réputé pour ses manières et sa politesse devait cacher
quelque nouveau danger.
    « Excusez-moi d’arriver ainsi sans avoir
envoyé de messager à l’avance, mais Sire Toranaga m’a dit que je pourrais
peut-être prendre un bain et habiter ici. Pourrez-vous demander à l’Anjin-san
s’il m’accorde sa permission ?
    — Bien sûr »,
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