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Serge Fiori : s'enlever du chemin

Serge Fiori : s'enlever du chemin

Titel: Serge Fiori : s'enlever du chemin
Autoren: Louise Thériault
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ont eu la générosité
d’évoquer à leur tour leurs souvenirs, ce livre a pris la forme d’un portrait, tout en nuances, de l’homme-musicien
qui est devenu l’âme d’Harmonium.
    Obtenir les confidences d’un homme qui a passé la plus
grande partie de sa vie à cacher les raisons de son départ
de la scène artistique, ce n’était pas une mince tâche, parfois. Ce fut pour lui une thérapie en profondeur, où ses zones d’ombre et de lumière ont émergé, et c’est à coups de
dépassements et de dévoilements que Serge Fiori se livre
ici.
    À ce grand homme, Serge Fiori, qui a marqué la culture
québécoise et qui ne pourra jamais être oublié   : merci pour
ton œuvre, ta confiance et ton amitié.

 
     
     
    INTRODUCTION
     
     
     
    Ma tête s’est mise à bouger
    Comme le bout d’une chandelle
    La raison part en fumée
    On n’aura plus besoin d’elle
    La flamme sort des deux côtés
    Moi, j’brûle d’la tête aux pieds
    Au milieu de mon corps
    Monte un grand corridor
    Le
corridor
     
     
    Seize juin 2011, bureau de l’éditeur. Serge Fiori propose le titre S’enlever du chemin pour l’ouvrage qui lui sera
consacré. Il justifie ainsi son choix   :
    «   J’ai compris très jeune que la seule façon d’être vrai
ment soi-même, c’est de s’enlever du chemin. Toute notre
vie créative, amoureuse, spirituelle et musicale consiste à
enlever l’ego de réaction et de personnalité, à nous soustraire des programmations de notre enfance, de notre éducation et de tout ce qui forme notre fausse identité. Je crois
que nous sommes tous fondamentalement pareils dans
l’énergie pure.
    «   Pour avoir de vraies relations, de vraies créations, nous
devons guérir nos blessures non par la thérapie verbale,
mais par la thérapie personnelle énergétique. Et la seule
façon de le faire, c’est de s’enlever du chemin.   »
    Comme
le
précise
Serge
Fiori,
s’enlever
du
chemin
consiste à dériver sur un fleuve inépuisable de gestes, de
paroles et de réactions qui ne proviennent pas de la personnalité, mais bien de l’énergie commune. Cette énergie
particulière ne peut en aucune façon surgir de l’ambition
personnelle et de l’arrogance de celui qui se perçoit au-dessus de tout, de celui qui, précisément, se trouve dans le
chemin, le bloque, mais s’imagine être l’ auteur , le créateur .
«   Nous sommes tous des ti-pouts   » , ajoute-t-il dans son langage imagé   ; «   tu ne peux pas être arrogant face à la multitude, tu ne peux pas être arrogant face à un individu, tu ne
peux même pas être arrogant face à toi-même.   » C’est que
dans la création pure, le geste ne provient pas de soi, mais
de ce fleuve qui nous emporte, de ce corridor qui s’ouvre
au milieu de notre corps.
    Le Bouddha lui-même offre une belle illustration de ce
précepte si cher au musicien, qui consiste à s’écarter du
chemin. Malgré le fait qu’il ait été prince et roi, le Bouddha
historique a reconnu qu’il ne s’élevait point au-dessus des
autres et, par conséquent, qu’il ne pouvait gouverner qui
que ce soit. Il s’est donc retiré longtemps au pied d’un pipal (l’arbre de la Bohdi , la révélation), afin de parvenir à
se dépouiller des écorces de sa personnalité. Ce faisant, il
s’est écarté du chemin que la royauté lui avait tracé.
    «   Il faut arriver à s’asseoir dans le fond. C’est un peu
comme un verre d’eau avec du sable dedans. Le sable
étant la personnalité, si tu ne bouges pas, le sable se dépose au fond du verre. Si tu bouges, il se soulève, se mêle
à l’eau qui devient embrouillée. Il faut apprendre à ne pas
bouger. Quoi que l’on fasse de sa vie, il y a quelque chose
en nous qui ne bouge pas, une lumière, une énergie située
dans la colonne vertébrale qui est accessible, comme la lumière est toujours présente lorsqu’on actionne l’interrupteur d’une lampe.
    «   De plus, si nous parvenions à nous enlever du chemin,
même en relation, nous gagnerions vers l’autre. C’est parce
que nous nous amenons avec des projets, des attentes et
des programmations que nous cessons de prendre l’autre
pour ce qu’il est. Les journées où mon interrupteur n’est
pas à on, je ne reçois pas les messages de ma blonde pour
ce qu’ils sont   : des idées, des points de vue, des émotions.
Coupé de la lumière, je les reçois comme une menace et je
n’y réponds plus par
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