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Sachso

Sachso

Titel: Sachso
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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venir à l’ Industriehof, dans un hangar, chercher contre finances les cendres de leurs parents que, jusqu’en avril 1940, on transporte à Berlin pour être incinérés. Mais à partir de cette date le premier crématoire entre en service à Sachsenhausen. Par la suite, quatre crématoires fonctionnent jour et nuit jusqu’à la Libération. Un chiffre donne une idée partielle de leur rendement : on découvrit après la guerre, non loin des fours, deux fosses de vingt-sept mètres cubes remplies de cendres. Il suffit de savoir qu’un corps humain donne un litre de cendres pour avoir une estimation du charnier mis au jour : cinquante-quatre mille morts au moins. Et toutes les cendres n’étaient pas là, puisqu’en 1947 un S. S. reconnaissait à son procès avoir déversé en janvier 1945 dans le canal Hohenzollern, près du camp, trois camions de cendres, soit environ neuf tonnes. D’autre part, avant leur passage au crématoire, les cadavres étaient dépouillés de leurs dents artificielles, lunettes, prothèses. Or on a trouvé à la libération du camp, dans des caisses en bois, trois cent mille dents en porcelaine ou en métal et des couronnes dentaires correspondant, selon les experts, à quatre-vingt mille morts environ.
    Toujours à l’extérieur, mais du côté de la base du triangle et de la porte d’entrée cette fois, se trouvent d’autres installations : celles de la Kommandantur du camp. Il y a la baraque du commandant et de ses trois adjoints ( Lagerführer) ; trois baraques pour l’administration, la « section politique », la radio et les téléscripteurs ; sept blocks pour le logement des officiers et sous-officiers de garde, les bains, les garages, la chaufferie et un abri anti-aérien qui sert en réalité de stand de tir aux officiers S. S.
     
     
À LA TÊTE DE TOUS LES CAMPS
    Ce n’est pas encore tout, car le complexe d’Oranienburg-Sachsenhausen s’étend mois après mois et couvre finalement 400 hectares entre les lacs de Lehnitz, de Grabow et la ligne de chemin de fer de Berlin à Neustrelitz.
    À l’ouest est installé le siège de « l’inspection générale des camps », d’où partent les instructions du commandement S. S. pour tous les bagnes nazis d’Allemagne, et d’Europe quand celle-ci tombera sous la botte de Hitler.
    À l’est, réparties dans la forêt jusqu’au canal de la Havel, ou canal Hohenzollern, les casernes nécessaires aux dix-huit compagnies du détachement S. S. « Brandenburg », le chenil pour les chiens de garde et d’assaut, le dépôt de camions, l’armurerie, l’imprimerie, la station de radio « As de carreau », etc. Au total, cinq cents baraques de toutes tailles.
    Au-delà du canal de la Havel il y a encore le port, l’usine Klinker et l’entreprise Speer, où travaillent des détenus, la boulangerie et un stand de tir des S. S.
    C’est tout cela le complexe Oranienburg-Sachsenhausen : aux portes de Berlin, un ensemble répressif en même temps qu’un immense réservoir de main-d’œuvre pour les nazis.
    Les communistes, les sociaux-démocrates, les syndicalistes ont formé la première vague des victimes de la répression de 1933. Mais cette répression s’est étendue rapidement à d’autres catégories, en particulier aux « asociaux ». Quelle facilité d’appeler ainsi, dans un pays encore secoué par la crise de 1929 et l’inflation, les chômeurs, les mendiants, voire les ivrognes ou les Tziganes !
    Himmler ordonne en ce sens le 9 mars 1937, que sur l’ensemble du territoire du Reich « deux mille réfractaires au travail soient placés en détention préventive ». En juin 1938, six mille « Aso » reçoivent le triangle noir à Sachsenhausen.
    Le journal allemand Neuer Vorwärts du 26 septembre 1937 relate une conférence de Himmler devant les officiers supérieurs de l’armée. Il leur dit à propos des camps qu’il contrôle et parmi lesquels il cite Sachsenhausen :
    « Il y a des hydrocéphales, des gens qui louchent, des désespérés, des demi-juifs, une foule de créatures déchues du point de vue racial. Tout cela s’y trouve réuni. Nous distinguons, bien entendu, parmi les détenus, ceux que nous enfermons pour quelques mois effectivement aux fins d’éducation, et ceux que nous sommes obligés de garder longtemps. La plupart du temps, les prisonniers ont des âmes d’esclaves. Il n’y a parmi eux que peu d’hommes ayant un vrai caractère… »
    Himmler déclare
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