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Sachso

Sachso

Titel: Sachso
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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encore que, « d’accord avec Hitler, il s’est mis peu à peu à faire arrêter de nouveau une grande partie des responsables du mouvement ouvrier pour atteindre, en considération de tout danger politique extérieur possible, un nombre de détenus qui nous permette de garantir que, par le seul manque de responsables et de chefs, il ne sera pas possible de constituer une nouvelle organisation illégale ».
    « Pour le cas d’une guerre, continue Himmler, nous devons nous rendre compte que nous serons obligés d’enfermer un nombre considérable de gens douteux si nous ne voulons pas créer un terrain propice pour certains développements qui, en cas de conflit, seraient très désagréables. »
    C’est ce qui va effectivement se produire. Mais, pour l’instant, le racisme des nazis se déchaîne particulièrement contre les juifs qui, dans l’idéologie hitlérienne, incarnent le mal au même titre que les communistes.
    En réaction contre les persécutions antisémites qui se multiplient outre-Rhin, le 7 novembre 1938 à Paris, un étudiant juif de dix-sept ans, Grynspan, abat le conseiller von Rath de l’ambassade d’Allemagne en France. Les nazis prennent prétexte de cet attentat pour accentuer les représailles. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 des pogroms sont organisés dans toute l’Allemagne. Vingt-six mille personnes sont arrêtées, dont mille huit cents entrent à Sachsenhausen avec l’étoile jaune. Cent une synagogues sont incendiées. Sept mille cinq cents boutiques juives sont détruites, pillées, et la quantité de vitrines brisées donne son nom à cette horrible « Nuit de cristal ».
    Grynspan, arrêté à Paris aussitôt après son geste, sera livré par Pétain aux Allemands en 1940. Il sera longtemps incarcéré dans une cellule du camp d’Oranienburg-Sachsenhausen avant que l’on perde sa trace.
    Après la « Nuit de cristal », la teneur antijuive ne cesse de croître tant en Allemagne que, plus tard, dans les territoires occupés.
    Le 31 juillet 1941, le chef S. S. Heydrich est chargé par Goering de la « solution définitive de la question juive » et le 20 janvier 1942 la conférence de Wannsee en fixe le programme d’application.
    C’est ainsi que dans les camps de la mort périssent quatre millions cinq cent mille juifs, auxquels il faut ajouter les deux millions de personnes massacrées sur le territoire de l’Union soviétique par les sinistres Einsatzgruppen, « équipes spécialisées » placées sous les ordres de S. S. fanatiques formés à Sachsenhausen, qui est, rappelons-le, le centre de l’inspection générale des camps où sont mises au point toutes les méthodes d’extermination massive.
    À partir de 1938, les nationaux de tous les pays envahis successivement par les nazis viennent tour à tour grossir la masse des triangles rouges « politiques ». Les Autrichiens d’abord, après l’Anschluss, puis les Tchèques, les Polonais, les Hollandais, les Belges. Bien que la Norvège, le Danemark et la France soient occupés dès mai et juin 1940, il n’y a pas dans ces pays de déportations massives immédiates comme c’est le cas pour les premiers cités, puis comme cela sera le cas pour l’U.R.S.S. Pour arriver à ses fins, Hitler compte d’abord sur la politique de « collaboration » qu’il essaie d’instaurer avec la complicité de gouvernants « de rencontre ».
    Malgré les liquidations et les « transports », c’est-à-dire les déplacements vers d’autres camps, la population de Sachsenhausen augmente régulièrement. En 1937 il y a 2 500 prisonniers, 8 300 en 1938, 12 200 en 1939. Jusqu’en 1942 le nombre de détenus se maintient autour de 10 000, puis il se gonfle de nouveau avec les résistants arrêtés dans tous les pays. Il atteint 28 200 fin 1943 et 47 700 fin 1944.
    Les S. S. réalisent rapidement le bénéfice qu’ils peuvent tirer de cette masse d’esclaves à leur disposition et qui commencent à construire eux-mêmes leurs propres prisons. Ils les exploitent dans des entreprises qu’ils créent ou qu’ils s’approprient par spoliation. Ils les louent à toutes les grandes firmes allemandes. Dès la fin de l’année 1940, ils sont principalement « prêtés » à l’industrie d’armement. Quelle main-d’œuvre, pourtant ! Diminués sur le plan physique, les esclaves trouvent encore suffisamment d’énergie intellectuelle pour saboter la production.
    Cinq ou six marks par jour
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