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Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2
Autoren: Max Gallo
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trame de la « conspiration » se
resserre.
    La majorité du Conseil des Anciens est acquise. Lucien
Bonaparte vient d’être élu président du Conseil des Cinq-Cents. Fouché contrôle
la police, répond au Directeur Gohier qui s’inquiète :
    « S’il y avait conspiration, on en aurait la preuve
place de la Révolution où l’on serait fusillé. »
    Il y a pourtant quelques résistances qui s’ébauchent. Les
généraux jacobins – Jourdan – s’inquiètent de ces préparatifs. Ils ne
participeront pas au coup d’État.
    Il faudra contraindre Barras à démissionner, et c’est sans
doute lui qui répand des rumeurs, sur la fortune accumulée par Bonaparte en
Italie, ou sur le fait – comme on le lit dans le journal Le Messager – que
« Bonaparte n’est parti si précipitamment d’Égypte que pour échapper à une
sédition générale de son armée ».
    Il faut agir vite, prendre le pouvoir. Bonaparte sait que s’il
échoue, et même si seulement il tarde, « on » le brisera.
     
    Il rencontre Sieyès chez Lucien. Le plan est arrêté.
    Les Anciens feront état d’une conspiration jacobine contre
la République. Ils feront voter la « translation » au château de
Saint-Cloud des Assemblées. Ils nommeront Bonaparte au commandement de la force
armée. Sieyès et Ducos démissionneront, les autres y seront contraints. On
constituera un gouvernement provisoire. Bonaparte en sera membre. Celui-ci
donnera à la France la Constitution que la situation exige. Bonaparte écrasera
les « conspirateurs », les « vautours », les « hommes
féroces » qui menacent la République.
    Les Cinq-Cents, présidés par Lucien, accepteront le fait
accompli. Et l’on aura rassemblé à Saint-Cloud des régiments fidèles que Murat
commandera.
    Le moment d’agir est venu, dit Bonaparte à Sieyès, ce 15
brumaire an VIII (6 novembre 1799).
    Il charge Sieyès de s’occuper de la « translation »
des Conseils à Saint-Cloud et de l’établissement d’un gouvernement provisoire.
    « J’approuve que ce gouvernement provisoire soit réduit
à trois personnes, continue Bonaparte. Je consens à être l’un des trois consuls
provisoires avec vous et votre collègue Roger Ducos. Sans cela ne comptez pas
sur moi. Il ne manque pas de généraux pour faire exécuter le décret des Anciens. »
    Mais quel général oserait marcher contre Bonaparte, le plus
populaire des citoyens français ?
     
    Ce même jour, 15 brumaire, Bonaparte se rend au banquet
offert par les deux Conseils en l’honneur des généraux Bonaparte et Moreau.
    Il se déroule au temple de la Victoire – l’église Saint-Sulpice
– décoré de bannières et orné d’une inscription : « Soyez unis, vous
serez vainqueurs. »
    À tour de rôle les personnalités lèvent leurs verres pour
célébrer, avec Lucien Bonaparte, « les armées de terre et de mer de la
République », ou la paix avec Gohier, et « tous les fidèles alliés de
la République » avec le général Moreau.
    Bonaparte qui s’est contenté de manger trois œufs et une
poire – la prudence l’exige – se lève à son tour et dit d’une voix forte :
    « À l’union de tous les Français ! »
    Puis il quitte le banquet.
    Le 17 brumaire an VIII au soir, il convoque pour le
lendemain, 18 brumaire (9 novembre 1799) à six heures du matin chez lui, rue de
la Victoire, les généraux et les officiers.
    Les généraux Sebastiani et Murat savent qu’ils doivent, à l’aube
du 18 brumaire, amener place de la Concorde, puisque le Conseil des Cinq-Cents
siège au Palais-Bourbon et le Conseil des Anciens aux Tuileries, l’un ses
dragons, l’autre ses chasseurs.
    Bonaparte lit les affiches, les proclamations, les libelles
qui annonceront à la population le changement de gouvernement.
    Demain, 18 brumaire an VIII, il joue sa vie.
    Et le destin de la nation.

     
     
    37.
    Ce jour, 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), est celui du
premier acte.
    Place de la Concorde, face au Palais-Bourbon et aux
Tuileries, les dragons du général Sebastiani et les chasseurs du général Murat
ont pris position dans l’aube glacée.
    Des pièces d’artillerie sont en batterie. Les servants
battent la semelle, tentent de se réchauffer.
    Les fenêtres des Tuileries sont éclairées depuis quelques
heures déjà. Les députés des Anciens ont été convoqués au milieu de la nuit.
    Ils ont vu les troupes, cette masse noire enveloppée par l’haleine
des chevaux, et
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