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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra
Autoren: Paul Bonnecarrère
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capitaine, j’arrive du pays de Galles en moto, j’avais hâte de me présenter.
    — C’est bon. Sur la liste des volontaires que je suis en train de recruter, vous êtes le troisième à avoir signé. Depuis, l’unité s’est agrandie, nous sommes huit. »
    Les huit premiers parachutistes de la France libre étaient : le capitaine Georges Bergé, le lieutenant Petitlaurent, les sergents Varnier, Le Tac et Kuhner, le caporal-chef Joseph Renault, les soldats Henri Guétry et Roger Urbain.
    Jusqu’à la fin du mois d’octobre 1940, Bergé et ses parachutistes demeurèrent à Londres. Leurs rangs grossissaient chaque jour, ils étaient maintenant une quarantaine à nager en plein artisanat. De cette période ne sont en fait sorties que deux choses concrètes : d’abord le premier insigne de l’unité – une croix de Lorraine rouge sur écusson et ailes d’argent surmontée d’un parachute bleu ciel ; ensuite, leur première coiffure – des calots bleus, taillés dans de vieilles capotes récupérées.
    Livrés à eux-mêmes dans Londres, les parachutistes se laissaient vivre et attendaient les événements avec fatalisme, mais tandis que Le Tac et ses compagnons se constituaient un véritable harem, le capitaine Bergé faisait la connaissance d’une jeune fille attachée à l’état-major des Forces françaises libres, Éliane Legrand.
    Présentés au cours d’une soirée, ce fut un coup de foudre mutuel. Moins d’une semaine plus tard, Bergé demandait à Éliane de l’épouser. Navrée la jeune fille expliqua son involontaire refus : « C’est impossible sans le consentement de ma mère, dit-elle confuse. Elle ne me pardonnerait jamais, et elle se trouve en France. »
    La mère d’Éliane était une demoiselle de Boisboisselles, veuve de Franck Legrand, veuve en secondes noces de Lord Mac-Douglas-Lucas. Sous le nom de M me Lucas, Lady Mac-Douglas-Lucas dirigeait à Paris le centre de la Croix-Rouge de la gare du Nord.
    Bergé comprit la retenue d’Éliane, il décida de se fiancer et d’attendre.
    Novembre 1940. Le colonel Archdale a été désigné comme agent de liaison entre l’état-major britannique et les volontaires parachutistes, et brusquement l’action se déclenche. Les camps d’entraînement se succèdent, en Angleterre du Nord et en Écosse.
    Les hommes sont soumis à un entraînement physique surhumain, ils sont brisés par des marches de nuit, des missions fictives, d’interminables randonnées à la boussole à travers des terrains hostiles qui les mènent aux limites de leurs forces.
    Ce sont des automates fourbus qui arrivent le 13 décembre au camp de Ringway, tout proche de Manchester.
    Ils ignorent ce que signifie ce nouveau changement d’affectation. Ils le comprendront vite. Ringway est un terrain d’aviation. Six vieux Wellington-Bombers les attendent : ils vont enfin sauter en parachute.
    Leur sixième saut, celui qui les consacre au rang de parachutiste, a lieu la veille de Noël. Ils sont une trentaine de Français et une trentaine d’Anglais. Les forces alliées possèdent enfin une unité de parachutistes brevetés : soixante hommes.
    Entre les fêtes de Noël et du Jour de l’An, Bergé et son équipe sont transportés en pleine nuit vers une destination inconnue. On leur a simplement dit qu’il s’agissait de leur nouvelle base d’entraînement, qu’ils n’avaient à connaître ni son nom ni son lieu. Ce n’est qu’après la guerre qu’ils apprendront qu’il s’agissait d’Inchmery House, le château d’Edmond de Rothschild situé dans le New Forrest.
    Là pendant deux mois, les hommes de Bergé sont soumis à une nouvelle forme d’activité : le sabotage, l’usage du plastic, le close-combat sous toutes ses formes. En ce qui concerne cette science dans laquelle tous les coups sont permis, les parachutistes se sont vus affecter deux experts. Ce sont deux géants, anciens sous-officiers spécialisés de la police de Shanghaï.
    26 février 1941. Dans une vaste maison du Kent, quatre hommes sont rassemblés depuis plusieurs heures.
    La nuit est déjà avancée, un sergent vient de pousser une table roulante sur laquelle sont disposés un plateau de thé et des sandwiches. Depuis l’après-midi de la veille, le général Gubbins confère avec le général Spiers, le colonel Archdale et un officier appartenant à l’Intelligence Service. Le bureau est immense. Plusieurs tables sont recouvertes de cartes ; des agrandissements photographiques
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