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Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices
Autoren: Anonymous
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inventée par l'inquisition d'Espagne. Après avoir lié le patient de cette façon, que la tête fût plus basse que le pieds, les bourreaux introduisent au fond de la gorge de la victime un linge fin mouillé, dont une partie lui couvre les narines; on lui verse ensuite de l'eau dans la bouche et le nez, et on laisse filtrer avec tant de lenteur qu'il faut plus d'une heure pour qu'un litre soit avalé. Aussi le patient ne trouve aucun intervalle pour respirer; à chaque instant, il fait un effort pour attraper un peu d'air, les linges mouillés s'y opposent.
    Ne pas oublier que pendant ce temps on broie ou tenaille les bras et les jambes.
    Voici la description authentique d'un des nombreuses tortures subies par une des victimes de l'inquisition:
    On commença par le dépouiller nu; on le fit mettre à genoux tandis que ses bras étaient tenus en l'air; on lui ouvrit la bouche avec des outils de fer, et on lui fit avaler de l'eau jusqu'à ce qu'elle découlât de sa bouche; alors on lui passa une corde au cou, et on le fit rouler sept fois la longueur de la chambre, ce qui faillit l'étrangler. On lui attacha ensuite une corde mince autour des deux gros doigts des pieds; on le suspendit la tête en bas, puis on coupa la corde qu'il avait passée autour du cou. Il fut laissé dans cet état jusqu'à ce qu'il eût dégorgé toute l'eau qu'il avait bue: puis on le laissa retomber à terre, où il demeura longtemps comme mort. Ce fut alors que, par un bonheur imprévu, il fut délivré de prison et revint dans son pays.
IX.
LA BASTONNADE.
    En Chine, lorsque le mandarin tient son audience, il est assis gravement devant une table, sur laquelle est un étui rempli de petits bâtons longs d'un demi-pied et larges de deux doigts. Plusieurs huissiers armés de bâtons ou pant sées l'environnent. Au signe qu'il donne en tirant et jetant ces bâtons, on saisit le coupable, on l'étend ventre contre terre, on lui abaisse le haut de chausse jusqu'aux talons; et autant de petits bâtons le mandarin tire son étui et jette par terre, autant d'huissiers qui se succèdent, et appliquent chacun cinq coups sur les reins du patient.
    Si le nombre des coups ne passe pas vingt, ils sont regardés comme une correction paternelle qui n'imprime aucune tache. L'Empereur, lui-même, l'a fait quelquefois subir aux personnes d'un rang distingué, et ne les voit pas moins après cette humiliation.
X.
LES ÉTRIVIÈRES À LONDRES.
    L' International , dans sa chronique de Londres, donnait récemment d'épouvantables détails sur le supplice des étrivières.
    Quatre garotteurs furent fouettés dans la cour de la prison: Jones et Cole, condamnés à recevoir chacun dix-huit coups de lanière, et Malloy et Williams à vingt-deux coups.
    Lorsque le bourreau commença sa besogne, le gouverneur de New-Bailey, un chirurgien et deux magistrats assistaient à la séance, pour constater que les coups étaient bien solidement appliqués, et probablement aussi pour tuer un peu le temps.
    Les garotteurs ont leur amour-propre; ils ont juré de ne pas pousser un seul cri durant le supplice. Mais, hélas! au sixième coup, lorsque la peau se déchire comme du papier humide, les hurlements ne tardent pas à se faire entendre; à chaque nouveau coup, les douleurs atroces arrachent des cris déchirants, les garotteurs deviennent à peu près fous; leurs yeux étincellent, l'écume sort de leur bouche... c'est hideux!
    Au dernier coup de lanières, les malheureux ne sentent rien ou presque rien; ils sont presque toujours évanouis.
    Quant au gouverneur, au chirurgien et aux deux magistrats, ils demeurent aussi impassibles que le bourreau. Ils sont déjà blasés; ils ont déjà tant vu de bastonnades! Ça n'a pas l'attrait de la nouveauté.
    Jones, qui a reçu dix-huit coups, n'a pas fait entendre une seule plainte; son visage seulement faisait d'horribles convulsions, mais il serrait les lèvres afin de n'émettre aucun son.
    —Voilà le coquin, a dit le chirurgien, voilà le coquin le plus endurci que j'aie jamais vu.
    William est venu le dernier. Les hurlements de ses camarades l'avaient tellement terrifié, que ses jambes se dérobaient sous lui; il était aussi pâle qu'un cadavre; ses yeux lui sortaient de la tête. Au premier coup de lanière, il a poussé un cri.
    —J'étouffe! s'est-il écrié; je me meurs.
    Il avait, en effet, au cœur des palpitations si vives qu'un second coup de lanière l'aurait infailliblement tué.
    —Ce sera pour demain, a dit le
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