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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud
Autoren: Elizabeth Gaskell
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sous-louées. Plusieurs situations furent aussitôt
offertes à Mr Thornton. Mr Hamper n’eût été que trop heureux d’associer
quelqu’un d’aussi solide et expérimenté à son fils, qui allait s’établir avec
un capital considérable dans une ville voisine, mais les connaissances du jeune
homme étaient très partielles et on ne lui avait pas inculqué le sens des
responsabilités et du devoir, hormis celui de gagner de l’argent ; quant à
sa capacité d’éprouver du plaisir ou de la peine, elle était elle-même
émoussée. Mr Thornton déclina donc l’offre d’entrer dans une association
qui ne lui permettrait pas de mettre à l’essai les quelques projets qui avaient
survécu au naufrage de sa fortune. Il aurait plus facilement consenti à être
seulement contremaître, car c’était une situation qui lui eût laissé un certain
pouvoir, en dehors de l’aspect financier, plutôt que de devoir subir les
humeurs tyranniques d’un associé fortuné avec lequel il était sûr de se
quereller avant quelques mois.
    Il attendit donc, et se tint humblement à l’écart tandis que
se répandait à la Bourse la nouvelle que son beau-frère avait amassé une énorme
fortune grâce à une spéculation audacieuse. C’était la merveille du jour. Le
succès apporta dans son sillage sa conséquence habituelle dans le monde :
une extrême admiration. Personne ne fut estimé plus sage et plus prévoyant que
Mr Watson.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE
XXVI
     
    Retrouvailles
     
     
     
    «   Courage,
brave cœur !
    Soyons
calmes ce jour,
    Maîtres
de nous, de nos regards, de notre voix.
    Aucun
signe ne révélera qu’autrefois
    Elle
nous fut très chère et le sera toujours. »
    Pièce
en vers.
     
     
    C’était une chaude soirée d’été. Edith entra dans la chambre
de Margaret, la première fois en robe d’après-midi, la seconde, changée pour le
dîner. La première fois, elle ne vit personne ; la seconde, elle trouva
Dixon en train d’étaler sur le lit la robe de Margaret ; mais pas de
Margaret. Edith resta là, à tourner dans la pièce.
    — Oh, Dixon, pas ces horribles fleurs bleues avec cette
robe vieil or. Quel goût ! Un instant, je vais chercher des boutons de
grenade.
    — Cette robe n’est pas vieil or, Madame, elle est
paille. Et le bleu s’accorde toujours bien avec le jaune paille.
    Mais avant que Dixon eût fini de protester, Edith avait déjà
apporté les fleurs d’un rouge vif.
    — Où est Miss Hale ? demanda Edith dès qu’elle
eut vérifié l’effet de sa garniture. Je ne comprends pas comment ma tante a pu
lui laisser prendre à Milton ces habitudes vagabondes ! dit-elle avec
humeur. Je m’attends à chaque instant à apprendre qu’il lui est arrivé quelque
chose d’horrible dans ces lieux misérables où elle va mettre son nez. Jamais je
n’oserais m’aventurer dans ces rues sans être escortée. Ce ne sont pas des
endroits pour les dames.
    Dixon, vexée qu’on ait méprisé son goût, répliqua d’un ton
plutôt sec :
    — Quand j’entends les dames tenir de tels propos sur
les convenances, et quand je les vois si craintives et si délicates, je ne m’étonne
pas qu’il n’y ait plus de saintes sur cette terre...
    — Ah, Margaret, te voilà ! J’ai un besoin urgent
de toi. Mais comme tu as les joues rouges avec cette chaleur, ma pauvre enfant.
Tu n’imagines pas ce qu’a fait cet affreux Henry ! Vraiment, il passe les
bornes de ce qu’on supporte chez un beau-frère. Figure-toi que juste au moment
où j’avais bien organisé mon dîner, et tout arrangé autour de Mr Colthurst,
voilà Henry qui arrive, en s’excusant, c’est vrai, et en utilisant ton nom
comme prétexte pour me demander s’il pouvait venir avec ce Mr Thornton de
Milton, ton locataire, tu sais, qui se trouve à Londres pour régler des
affaires juridiques. Cela va me faire un nombre impair d’invités !
    — Je ne tiens pas à dîner. Je n’ai pas faim, dit
Margaret d’une voix étouffée. Dixon pourra me monter une tasse de thé ici et je
serai dans le salon quand vous y passerez. Je ne serai vraiment pas fâchée de m’étendre
un moment.
    — Non, non ! Il n’en est pas question. C’est vrai
que tu es toute blanche, mais c’est la chaleur. Nous ne pouvons pas nous passer
de toi. (Un peu plus bas, ces fleurs, Dixon. Elles sont du plus bel effet dans
tes cheveux noirs, Margaret, on dirait des flammes.) Tu sais que nous comptons
sur
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