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Noir Tango

Noir Tango

Titel: Noir Tango
Autoren: Régine Deforges
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bombos :
    — Perón !… Evita !…
    La chaleur était épouvantable. Sous sa
perruque, Sarah transpirait.
    Il y avait à peine moins de monde au parc
Colon, Près de Luna Park, Sarah entrevit Samuel. Quelqu’un la bouscula et lui
murmura :
    — Attention, leurs voitures sont là. Nos
indicateurs ont bien travaillé.
    — Docteur ! Que faites-vous ici ?
    — Je voulais m’assurer que tout se
passait bien. Vous voyez la camionnette blanche ? Il y a des gens à nous à
l’intérieur. Approchez-vous sans précipitation, frappez deux coups plus un à l’arrière,
on vous ouvrira.
    — Ne pourrait-on tenter de les arrêter
maintenant ?
    — Non, il y a des mouchards partout, il
vaut mieux les prendre en filature.
    Sarah s’engouffra par la porte arrière. À l’intérieur,
un homme, casque sur les oreilles, manipulait les boutons d’une radio.
    Au volant d’une voiture, derrière la
camionnette, se tenait Amos ; près de lui, Uri. Tous deux portaient des
chapeaux qui leur cachaient le haut du visage. Samuel et le docteur Lopez
montèrent à bord d’un autre véhicule. L’automobile de Rosa Schaeffer démarra. Le
docteur Lopez la suivit, puis la camionnette, et enfin Amos.
    La circulation était dense, les piétons
nombreux ; on roulait lentement. Avenue Corrientes et au-delà de la plaza de la República , on avançait au pas.
    Sarah avait retiré sa perruque et ébouriffé
ses cheveux courts. À l’intérieur de la camionnette régnait une chaleur
circulaire. Le conducteur, un jeune Argentin, tirait nerveusement sur un cigarillo
qui empestait. On se dirigeait vers le nord.
    — Ils prennent la direction del’ estancia Colomer, dit le docteur Lopez, l’ estancia où se rend Remondo Navarro.
    — Vous en êtes sûr ? demanda
Samuel.
    — Une chance sur deux : s’ils
continuent tout droit, c’est là qu’ils se rendent, s’ils tournent à gauche, c’est
l’inconnu.
    — Mais nous ne pouvons pas les suivre
longtemps comme ça, ils vont finir par s’en rendre compte.
    — Rassurez-vous, au prochain
embranchement, nous ne prendrons pas la même route qu’eux. Nous avons un relais.
La camionnette et nous, irons dans la même direction. Seuls Amos et Uri les
suivront.
    La voiture de Rosa Schaeffer continua tout
droit. Maintenant la route était en terre et l’on avançait dans un nuage de
poussière. Bientôt, Amos dut abandonner un chemin bordé d’arbres et s’arrêta
dès qu’il fut hors de portée de vue non sans s’être assuré que le relais
poursuivait bien la route. Derrière le relais, une grosse limousine roulait.
    — Eux aussi ont pris leurs précautions,
dit Uri.
    La camionnette les rejoignit peu après, puis
le docteur Lopez et Samuel.
    — Ils n’ont qu’une seule voiture de
protection. Pour l’instant tout se déroule comme prévu, dit le médecin. Dans
quinze minutes, nous repartons.
    —  Conseguí a comunicarme con el
señor Tavernier, confirmo que se dirigen a la estancian Castelli. Segun las informaciones, es una verdadera guarida. El Señor
Tavernier va al aero-club y llega en avión. [98]
    —  Gracias Carlos. [99]
    La nuit était tombée quand Rosa Schaeffer et
ses complices arrivèrent àl’ estancia Castelli. Celle-ci, de
petite dimension, était entourée d’un bois ; au-delà, la pampa. Il était
pratiquement impossible d’y arriver sans être vu. Rik Vanderveen les accueillit :
    —  Dieser Anzug sitet sehr gut   ! [100] dit-il en éclatant de rire.
    —  Mir ist nicht zum lachen [101] ,
dit le docteur Schaeffer en arrachant sa cornette.
    Il ne restait plus grand-chose de sa beauté
brutale. Son visage s’était épaissi et ses yeux avaient une expression traquée.
Ses cheveux prématurément blanchis et décoiffés lui donnaient l’air d’une
vieille femme.
    Ils se dirigèrent vers la maison.
    Rosa Schaeffer se laissa tomber sur un vieux
canapé.
    —  Geben sie mit zu trinken, danach
werde ide eingutes bad nehmen. [102]
    —  Zu trinken ist einfach, das bad… es
gibt nur eine miese brause die nur verrostetes wasser gibt. Da müßen sie sich
damit abfinden. [103]
    Elle eut un geste fataliste.
    —  Wo kann ich mir dieser grotesken
verkleidung entledigen ? [104]
    —  Folgen sie mir. [105]
    Quand elle revint, elle avait tiré ses
cheveux en un chignon bas sur la nuque et troqué son habit religieux contre un
pantalon et une chemise d’homme. Ainsi son caractère violent ressortait… Elle
prit le verre que lui tendait
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