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[Napoléon 4] L'immortel de Sainte-Hélène

[Napoléon 4] L'immortel de Sainte-Hélène

Titel: [Napoléon 4] L'immortel de Sainte-Hélène
Autoren: Max Gallo
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comprennent pas que la paix ne sera possible que si Alexandre est battu .
    Ont-ils lu la proclamation qu’a lancée le tsar à son peuple ?
    « Peuple russe, plus d’une fois tu as brisé les dents des lions et des tigres qui s’élançaient sur toi. Unissez-vous la croix dans le coeur, le fer dans la main… Le but, c’est la destruction du tyran qui veut détruire toute la terre. Que partout où il portera ses pas dans l’Empire, il vous trouve aguerris à ses fourberies, dédaignant ses mensonges et foulant aux pieds son or ! »
    Le tyran, c’est moi !
    Napoléon a un geste de mépris. Il prend Caulaincourt par le bras, l’entraîne.
    — Votre ami Alexandre est un Grec, faux. Au reste, je ne lui en veux pas. Il a été trompé sur la force de son armée, il ne sait pas la diriger et il ne veut pas faire la paix ; ce n’est pas un être conséquent. Quand on n’est pas le plus fort, il faut être le plus politique, et sa politique doit être d’en finir. Quand on pourra se parler, nous serons bientôt d’accord, car je ne lui fais qu’une guerre politique.
     
    Mais il faut le contraindre à se battre, pour traiter. Et, donc, avancer.
    On couche sous la tente. La pluie succède à la chaleur. Les villages sont vides. Pas un vieil homme, pas une femme, pas un enfant. Les masures sont abandonnées. Quel peuple est-ce, pour obéir ainsi à un ordre de son Empereur ?
    Ce silence des bourgades, ces immensités écrasées de soleil et de chaleur et parfois noyées sous des pluies diluviennes, ces armées dont on ne peut accrocher que quelques unités d’arrière-garde ou quelques cavaliers cosaques et que l’on sent pourtant combatives et organisées, tout cela inquiète.
    Il faudrait une bataille dans un espace limité, armée contre armée.
    Il entre sous la tente. Il est midi, ce samedi 25 juillet.
    « Je ne veux pas passer deux jours sans t’écrire, mon amie. Il pleut beaucoup, nous avons des chaleurs, nous marchons toujours. Je n’ai pas d’estafette depuis hier, j’ai trop marché. J’ai revue ce soir.
    « J’ai passé ici la Dvina, je marche sur Vitebsk, une des grandes villes de ce pays. Les récoltes sont superbes et de meilleure apparence.
    « J’attends les détails du petit roi. Tu dois l’avoir trouvé bien grandi. L’on dit qu’il mange comme quatre et qu’il est très gourmand. Ma santé est assez bonne. Mes affaires vont bien. Adieu, mon amie. Tout à toi.
    « Nap. »
     
    Davout, Murat, Ney remportent des victoires à Ostrovno, mais les Russes de Bagration ou d’Osterman réussissent à échapper à l’encerclement. Les combats d’arrière-garde leur permettent de se replier.
    Il faut les rejoindre.
    Napoléon est à cheval la plus grande partie de la nuit, puis à nouveau à l’aube, encourageant les troupes. Lorsqu’on l’aperçoit, les cris de « Vive l’Empereur » reprennent.
    Il s’arrête au sommet d’une colline. À quelques centaines de mètres seulement, des escadrons de cavaliers russes chargent de petites unités de voltigeurs. Les hommes, isolés, résistent, se placent dos contre dos, et attendent la charge qu’ils repoussent, plusieurs heures durant.
    Napoléon, dès la fin des combats, va vers eux. Certains des voltigeurs ramènent même quelques prisonniers.
    — Vous êtes tous des braves et méritez tous la croix, lance-t-il.
    Les soldats lèvent leurs fusils, acclament l’Empereur.
    Napoléon s’éloigne, galope.
    Cette armée est encore pleine d’ardeur. Il ne lui manque qu’une grande et vraie bataille, qu’une grande victoire.
    Mais les plaines sont désertes. Le plateau qui domine Vitebsk et la Dvina, et où les avant-gardes avaient signalé l’armée ennemie, est vide. Napoléon le parcourt au pas, donne de temps à autre des coups d’éperon qui font bondir son cheval.
    Il interpelle ses aides de camp. Où sont les Russes ? Pas un paysan, pas un prisonnier qui puisse indiquer la route suivie par l’armée adverse.
    Il faut rentrer à Vitebsk. Napoléon s’installe dans le palais du gouverneur de la Russie blanche, le prince de Wurtemberg, une modeste bâtisse poussiéreuse. La ville vaste, avec ses couvents et ses églises, est vide, à l’exception de quelques juifs qui vendent de la farine aux soldats. On présente à l’Empereur un paysan qu’on a trouvé endormi sous un buisson.
    L’homme s’agenouille, balbutie. Le mouvement de l’armée russe a commencé depuis quatre jours, dit-il, par la route de
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