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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire
Autoren: C.L. Grace
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Saint-Pierre ?
    Avec un soupir, le prêtre se leva pour aller à un très gros coffre, contre le mur du fond de la cuisine. Là, il prit un trousseau de clés suspendu à sa ceinture et ouvrit les trois serrures qui fermaient le meuble. Après avoir fouillé à l’intérieur, il en sortit un grand livre recouvert de cuir dans lequel se trouvaient des feuilles en parchemin jauni et sali par les ans. Tout en marmonnant dans sa barbe, le père Raoul examina ces pages, et finit par s’arrêter et pointer le doigt sur l’une d’elles.
    Alors, retournant auprès de ses visiteurs, il montra la page à Kathryn.
    — Ce legs a été fait voilà dix-huit ans, et la somme est fort généreuse : trois cents livres sterling. Mais comme beaucoup de donations semblables, il est anonyme.
    — Avez-vous une idée de l’identité du donateur ?
    — Non, et je crains que les banquiers eux-mêmes l’ignorent.
    Le père Raoul haussa les épaules et referma le registre. Kathryn ravala sa déception, puis demanda :
    — Les noms de Darryl, Cotterell, Straunge et Chaddedon vous sont-ils familiers ?
    — Eh bien, j’ai vu Cotterell dans les allées et les venelles autour de la Taverne du Château du Rat. Il y rôde en cachette pour s’y procurer ses plaisirs contre de l’argent.
    Le prêtre avait parlé avec un mépris non dissimulé. Kathryn insista :
    — Et les autres ?
    Le père Raoul indiqua Luberon de la main :
    — Notre bon clerc le sait très bien, ils s’occupent des pauvres de notre paroisse, et font du bon travail, comme d’autres d’ailleurs, marchands, tailleurs, boutiquiers, bourgeois. Ces médecins rendent visite aux malades et font ce qu’ils peuvent pour eux, ce qui souvent n’est pas grand-chose. Et puis, tous les trois mois, ils nous adressent leur note.
    — Et Newington ? demanda Kathryn. Connaissez-vous John Newington, le magistrat ?
    Le père Raoul pinça les lèvres en secouant la tête.
    — Je le connais de nom, sans l’avoir jamais rencontré. Il ne s’occupe pas du tout de ce quartier de la ville.
    Kathryn posa les mains sur ses genoux. Rien, rien, songeait-elle, n’aboutissait à quelque chose. Chacune de ses pistes débouchait sur une impasse. Elle dut rester cinq bonnes minutes perdue dans ses pensées tandis que Luberon et le père Raoul discutaient des affaires de la paroisse. Enfin l’ecclésiastique s’adressa de nouveau à sa visiteuse :
    — Désiriez-vous savoir autre chose, Maîtresse Swinbrooke ?
    Kathryn jeta un regard agacé au registre.
    — Votre paroisse est bien celle du quartier, n’est-ce pas ?
    — Bien sûr.
    — Mon père, durant l’année qui vient de s’écouler, s’est-il produit quelque chose qui vous ait paru inhabituel ou étrange ?
    — Quoi, par exemple ?
    Kathryn ferma les yeux afin de se concentrer sur l’assassin : il avait un motif qui le poussait à tuer, il haïssait le sanctuaire. Il disposait de moyens et de ressources qui lui permettaient de courir la ville sans se faire remarquer. Kathryn se remémora « Le conte du Chevalier », dans le poème de Chaucer.
    — Quoi, par exemple, Maîtresse
    Swinbrooke ? répéta le prêtre, un peu agacé.
    — Un décès, peut-être... ou des funérailles ? S’appuyant contre le dossier de son siège, le père Raoul se mit à rire.
    — Avec le mal de la sueur, les décès et funérailles n’ont pas manqué !
    Kathryn se pencha en avant.
    — Je le sais. Je pense à une mort ou un enterrement pas tout à fait conforme aux habitudes de la paroisse et qui aurait attiré votre attention.
    En parlant, elle scrutait le visage du prêtre.
    — Je veux dire, une mort inattendue, ou dont la cause n’aurait pas été claire ? Ou un enterrement enveloppé de mystère ?
    Le père Raoul secoua la tête.
    — Vous avez vu ma paroisse, Maîtresse Swinbrooke. Quand mes ouailles vont reposer au jardin de Dieu, leur corps est recouvert d’un drap, et on le dépose dans une fosse creusée dans la terre. Je le bénis ensuite, et chante une messe, puis...
    Le prêtre se tut brusquement et il murmura, hésitant :
    — Mais...
    — Mais ? Mon père ?
    — Je pense à un enterrement qui a eu lieu au mois de mars dernier, juste avant la fête de la Vierge. Christina Oldstrom, une vieille femme, était la défunte. De son vivant, elle avait exercé le métier de couturière et habitait une venelle à côté de Pound Lane.
    Le prêtre tapota ses lèvres.
    — Christina était une femme
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