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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire
Autoren: C.L. Grace
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qu’elle avait découvert la veille au soir. Se frayant un chemin dans la foule, elle fît alors demi-tour pour regagner le jardin de l’église où elle s’assit sur un banc de pierre, à côté de la grande porte. Elle avait rencontré le meurtrier, elle le savait, mais comment le prouver ? Et comment l’empêcher de tuer encore ?
    Elle observait un enfant qui jouait dans la rue quand la voix de Luberon retentit.
    — Maîtresse !
    L’instant d’après, le clerc était devant elle, son visage rougeaud tout couvert de sueur.
    — Nous avons encore tant à faire, Maîtresse !
    — Eh oui, Maître Luberon, aussi mieux vaut ne pas attendre davantage.

 
    Chapitre XI
    Kathryn et Luberon franchirent de nouveau Westgate pour emprunter Pound Lane. Les rues se faisaient plus étroites, les allées plus enchevêtrées, sales et obscures. Quant aux maisons, avec leur revêtement en plâtre d’un gris lépreux qui s’écaillait sous l’effet de l’humidité, elles avaient connu des jours meilleurs. Au coin des rues, des mendiants rusés, racoleurs, et autres gens sans travail formaient des groupes peu rassurants. Kathryn savait que certains de ces individus, à mine patibulaire, n’auraient pas hésité à l’aborder sans Luberon qui cheminait à côté d’elle. Le clerc était peut-être plein d’arrogance, mais il n’en avait pas moins le courage d’un coq de combat. Il bombait son torse maigrichon et avait entrouvert son manteau pour laisser voir la longue dague coincée dans sa ceinture.
    — Ces gens sont en guerre avec la loi, murmura-t-il, promenant son regard alentour.
    Ils s’enfoncèrent dans les taudis. Certaines venelles étaient si sombres que l’on avait suspendu à des crochets, à la porte des masures, des lanternes éclairées. Luberon expliqua à Kathryn que quelques-unes de ces maisons possédaient des caves à vin où les ivrognes pouvaient se reposer la nuit.
    — Il s’y trouve des cordes tendues d’un mur à l’autre, si bien que les soûlards dorment assis, le torse soutenu par ces cordes. Au matin, le tenancier descend pour les éveiller sans ménagement en décrochant les cordes. Tandis que Luberon parlait, ils étaient enfin arrivés à Bullpaunch Alley. La Taverne du Château du Rat se dressait à l’angle de la rue. Devant, de pauvres enfants miséreux, guère plus gras que des squelettes vivants, dansaient au son d’un pipeau de roseau. Kathryn chercha quelques piécettes dans son sac.
    — Non, surtout pas de charité, Maîtresse, chuchota Luberon. La vue de votre argent aiguisera leur appétit.
    Il entraîna Kathryn plus avant dans l’allée. Des femmes au visage sale et graisseux, debout derrière leurs petits étals, vendaient de la viande de rat, de furet et de pigeon ainsi que des dépouilles de chat. Luberon s’arrêta auprès de l’une d’elles pour lui poser une question. La femme lui répondit par un chapelet de jurons avant de lui indiquer du geste une maison plus bas dans la rue. Le clerc, suivi de Kathryn, poursuivit jusqu’à celle-ci et frappa à sa porte vétuste.
    Une vieille sorcière semblable à un horrible oiseau de nuit ouvrit. D’affreux cheveux gris emmêlés lui retombaient jusqu’aux épaules, encadrant son visage creusé, jauni, aux lèvres minces et exsangues. Elle examina ses visiteurs de ses yeux vieux de mille ans.
    — Hé ! hé ! un homme et sa bonne amie. Elle regarda sournoisement Kathryn.
    — C’est la première fois que je te vois. Tu as l’air du genre sévère ! As-tu une cravache ? Luberon resta sans voix, et son visage avait pris un ton terreux. Quant à Kathryn, elle détaillait cette mégère qui la prenait pour la maîtresse du clerc. Elle finit par éclater de rire, et la vieille sorcière, comprenant sa bévue, voulut refermer la porte. Mais Luberon, reprenant ses esprits, repoussa le vantail sur ses gonds.
    — Pauvre chienne stupide ! rugit-il. Ne vois-tu pas que je suis un représentant de la ville ?
    La vieille harpie, l’air apeuré, recula dans l’ombre et ébaucha un sourire engageant.
    — Qu’y a-t-il ? geignit-elle. Que voulez-vous ? Luberon et Kathryn pénétrèrent dans le couloir humide. Kathryn riait toujours sous cape, mais l’indignation de Luberon n’avait pas faibli, et il poussait maintenant la mégère dans le passage jusqu’à ce qu’elle se trouve adossée à une porte.
    — Tu ne nous invites donc pas à entrer ? grinça-t-il.
    La vieille allait refuser quand
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