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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska
Autoren: Anne Muratori-Philip
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Leszczyńska

Portrait de Marie Leszczyńska… sous le nom de Thémire
    par Madame du Deffand
    « Thémire a beaucoup d’esprit, le coeur sensible, l’humeur douce, la figure intéressante.
    Son éducation lui a imprimé dans l’âme une piété si véritable qu’elle est devenue un sentiment en elle et qu’elle lui sert à régler tous les autres.
    Thémire aime Dieu, et immédiatement après, tout ce qui est aimable ; elle sait accorder les choses agréables et les choses solides ; elle s’en occupe successivement et les fait quelquefois aller ensemble.
    Ses vertus ont, pour ainsi dire, le germe et la pointe des passions.
    Elle joint à une pureté de moeurs admirable une sensibilité extrême ; à la plus grande modestie, un désir de plaire qui suffirait seul pour y réussir.
    Son discernement lui fait démêler tous les travers et sentir tous les ridicules ; sa bonté, sa charité les lui font supporter sans impatience, et lui permettent rarement d’en rire.
    Les agréments ont tant de pouvoir sur Thémire qu’ils lui font souvent tolérer les plus grands défauts ; elle accorde son estime aux personnes vertueuses, son penchant l’entraîne vers celles qui sont aimables : cette faiblesse, si c’en est une, est peut-être ce qui rend Thémire charmante.
    Quand on a le bonheur de connaître Thémire, on quitterait tout pour elle ; l’espérance de lui plaire ne paraît point une chimère.
    Le respect qu’elle inspire tient plus à ses vertus qu’à sa dignité ; il n’interdit ni ne refroidit point l’âme et les sens ; on a toute la liberté de son esprit avec elle ; on le doit à la pénétration et à la délicatesse du sien ; elle entend si promptement et si finement qu’il est facile de lui communiquer toutes les idées qu’on veut, sans s’écarter de la circonspection que son rang exige.
    On oublie, en voyant Thémire, qu’il puisse y avoir d’autres grandeurs, d’autres élévations que celles des sentiments. On se laisserait presque aller à l’illusion de croire qu’il n’y a d’intervalle d’elle à nous que la supériorité de son mérite ; mais un fatal réveil nous apprendrait que cette Thémire si parfaite, si aimable, c’est... »

    Lettre de la Marquise du Deffand à Horace Walpole ,
1812, T. IV, pp. 449-450.

Les funérailles de Marie Leszczyńska
    par le marquis de Valfons
    « Le 2 juillet 1768 eut lieu le convoi de la reine, composé d’environ vingt carrosses à huit et six chevaux revêtus de grands caparaçons noirs traînant jusqu’à terre, sur lesquels se trouvaient les armoiries du roi et de la reine en broderie. Tous les carrosses étaient rassemblés dans la cour Royale. Dans celle des Ministres, qui la précède et qui est immense, étaient quatre cents gardes françaises en haie ; à droite, derrière eux, cinquante gendarmes à cheval ; un peu plus bas cinquante mousquetaires gris, également à cheval ; à gauche et vis-à-vis, trois cents gardes suisses ; derrière eux cinquante chevau-légers, et un peu plus bas cinquante mousquetaires noirs. Un peuple innombrable remplissait tous les vides ; toutes les fenêtres du château étaient occupées par des dames.
    La marche fut ouverte par les pauvres vêtus de gris, portant des flambeaux, suivis de cent récollets et de deux cents prêtres. Le clergé bordait la haie depuis la grille Royale jusqu’à celle des Ministres. Ces grilles étaient entièrement tapissées de noir avec des écussons armoriés. Des huissiers à cheval précédaient cinq carrosses de deuil destinés aux écuyers. Pendant ce temps la cour était éclairée par mille flambeaux et quatre globes de feu formés par les quatre troupes à cheval, dont chaque homme avait un gros flambeau à la main.
    Les mousquetaires noirs, deux à deux avec leurs flambeaux, suivaient les cinq premiers carrosses, et successivement les mousquetaires gris et les chevau-légers. Vinrent ensuite les cinq carrosses du roi, dont trois violets occupés par quatre dames du palais ; le quatrième par Mademoiselle d’Orléans
, deux dames du palais et sa dame d’honneur ; le cinquième, plus près du corps, par Madame la comtesse de la Marche, Mesdames de Noailles, de Villars et la dame d’honneur de Madame de la Marche ; tous les valets de pied portaient des flambeaux, et des écuyers à cheval les entouraient.
    Le corbillard suivait. Il était immense et couvert de velours noir, avec de grandes croix d’étoffe d’argent et des
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