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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska
Autoren: Anne Muratori-Philip
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pour se jeter dans les bras de son « cher papa » et verser des larmes de bonheur. La reine apporte l’affection de ses enfants pour leur « Papinio ». Madame Louise
avoue : « Jamais on a tant regretté de n’avoir pas quelque rhumatisme qui, en me conduisant aux bains de Plombières, me procurerait le bonheur de vous faire la cour et de mettre à vos pieds, mon cher Papa, les sentiments d’un coeur rempli pour vous de la tendresse la plus vive et du respect le plus profond [8] . » Le dauphin, lui, s’empresse de rassurer son grand-père sur sa santé : « La mienne est tout à fait rétablie. Je suis sans fièvre depuis trois jours et j’ai été purgé ce matin pour la dernière fois. Il ne me manque plus qu’un peu de forces, qui seront bientôt recouvrées [9] . »
    Stanislas entraîne Marie dans un tour du propriétaire, à la découverte de toutes les merveilles qui peuplent jardins et bosquets. Rien n’est assez beau pour la reine de France. Pour elle, le vieux roi met en oeuvre la féerie de Commercy, avec ses jeux d’eaux et ses rivières de lumière, sans oublier les monstres marins surgis des profondeurs pour guider la gondole royale entre deux rives ruisselantes de fleurs. Admirative, Marie en oublie ses craintes, ses maux d’estomac et ses vapeurs de dame de soixante-deux ans. La même foi religieuse, la même générosité et la même passion des arts les unissent.
    « C’est un palais enchanté », ne cesse de répéter la reine. Avec la musique, les parfums, les lumières scintillantes sous l’effet de la brise, elle songe aux temps heureux de Tschifflik . Aux plus chaudes heures de la journée, le père et la fille se retrouvent au bord des eaux jaillissantes de la Fontaine Royale, pour de longs tête-à-tête que l’entourage hésite à interrompre en annonçant la collation. Ils parlent d’eux, de la santé du dauphin ou de la dauphine qui connaît déjà son métier de future reine. Ils évoquent aussi un sujet qui hante Marie depuis quelque temps : son attrait pour le Carmel de Compiègne. À quoi songe-t-elle réellement ?
    À Commercy, le duo retrouve sa complicité d’antan que vient à peine troubler la mort subite de l’empereur François I er , survenue à Innsbruck le 18 août 1765. Émus, les Lorrains prient pour le défunt fils de Léopold I er , même s’il a renié la Lorraine pour épouser Marie-Thérèse
. Sans la présence de Marie, Stanislas aurait eu quelques difficultés à supporter ces marques de fidélité à l’ancienne dynastie…
    Au bout de trois semaines, l’heure de la séparation sonne. Le père et la fille s’échangent mille promesses, mille recommandations. Et, le 10 septembre, Stanislas, les yeux brillants de larmes, regarde s’éloigner le carrosse de la reine. Mais il ne peut résister à la tentation de lui ménager une dernière surprise, comme il en a conservé l’habitude. En hâte, par un chemin de traverse, il se fait transporter à Saint-Aubin où il rejoint l’équipage royal. Nouvelles effusions, longues, silencieuses, plus touchantes encore, à tel point que les témoins pleurent aussi. « Pourquoi les heureux moments ne font pas la durée d’une année [10]  ? » soupire le vieux roi, en attendant fébrilement des nouvelles de Versailles où la reine a rejoint la cour.
    Le dauphin se meurt
    À peine arrivée, Marie reçoit plusieurs lettres de son père : « Tout ce qui me reste encore à désirer sur la santé du cher dauphin, c’est de le savoir quitte de sa toux et de le voir reprendre son embonpoint naturel à son tempérament [11] . » À son retour, la reine a trouvé son fils bien maigre et d’une grande pâleur. Devant elle, il fait bonne figure, mais ses violentes quintes de toux le laissent abattu ; et seule la fidèle « Pépa » sait qu’à chaque crise il crache du sang. Louis XV s’inquiète, d’autant qu’il vient de perdre son gendre don Philippe et que le souvenir de sa fille aînée le hante. En dépit de l’affection profonde qu’il éprouve pour son fils, le roi a toujours autant de difficultés à communiquer avec lui. Il lui propose pourtant d’annuler le séjour traditionnel de la cour à Fontainebleau. Le dauphin refuse, car il préfère être malade dans le diocèse de son ami le cardinal de Luynes, archevêque de Sens, plutôt qu’à Versailles. Décision lourde de désespoir…
    Après son arrivée à Fontainebleau, le 5 octobre 1765, sa santé semble
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