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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska
Autoren: Anne Muratori-Philip
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qui doit finalement se contenter d’une version plus modeste, par souci d’économie. Les travaux commencent en 1767. La reine fait du chantier un but de promenade, mais se désespère de sa lenteur.
    Marie Leszczyńska se retire progressivement de la cour. La plupart des amis très proches qu’elle y fréquentait sont morts ou en exil. Seul survivant, le président Hénault
fait preuve d’une fidélité sans faille. La reine laisse à Madame Adélaïde
, qui a maintenant trente-cinq ans, le soin de paraître aux côtés du roi. Elle lui confie la charge de veiller sur l’héritage de Stanislas et lui demande de mener à terme les affaires qu’elle laissera inachevées.
    Le 24 juin 1767, au lendemain de ses soixante-quatre ans, elle signe son testament qu’elle remet au comte de Saint-Florentin. Le 15 août, elle accompagne le roi, Mesdames, le petit dauphin et ses frères aux vêpres et à la procession de l’Assomption, dans l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne.
    La reine est amaigrie, recroquevillée. Elle a perdu l’appétit en dépit des médications administrées par Lassonne, son premier médecin. Une fatigue persistante limite de plus en plus ses mouvements. Louis XV ne cache pas son anxiété. Le 3 octobre, il écrit de Fontainebleau à son petit-fils, l’infant Ferdinand de Parme : « La reine, qui est toujours un peu faible, a souffert assez il y a quelques jours d’une douleur au bras qui s’était étendue sur la poitrine. Dieu merci elle est mieux. »
    Le 27 novembre, Madame Adélaïde
donne des nouvelles à l’évêque de Verdun, Monseigneur de Nicolaÿ [18]  : « Il n’est que trop vrai que nous ne sortons point d’inquiétudes, ni de peines depuis deux ans. La reine est dans un état à faire tout craindre, non point pour le moment, mais pour l’avenir. Elle est d’une maigreur affreuse et d’une faiblesse extrême ; cependant le pouls se soutient bon et n’a perdu aucune force. Vous savez depuis longtemps qu’elle est attaquée d’une tumeur scorbutique qui est tombée sur la poitrine ; elle a craché un peu de pus pendant quinze jours sans tousser. »
    Louis XV à son chevet
    Mesdames restent le plus souvent auprès de leur mère qui passe de longues heures dans le fauteuil mécanique conçu pour elle. Louis XV, assailli de remords, lui rend visite au moins quatre fois par jour et s’entretient avec les médecins. Les lettres qu’il adresse régulièrement à son petit-fils, Ferdinand, dévoilent en détail l’évolution de la santé de Marie. Un jour, il la croit perdue ; le lendemain, l’espoir renaît. Les semaines, les mois s’écoulent.
    Louis XV ne la quitte pas et continue d’informer son petit-fils avec la précision d’un garde-malade. « Je n’ai aujourd’hui que de très mauvaises nouvelles à vous mander de la reine, écrit-il le 28 février 1768 ; hier, elle a eu un accident qui nous fit tout craindre à l’heure du salut. Aujourd’hui, elle est à peu près comme à son ordinaire, mais, de peur d’une surprise, son confesseur veut qu’elle soit administrée demain. Je crains que cela ne la surprenne beaucoup car elle ne se croit pas encore dans cet état-là. » Marie s’alimente à nouveau. C’est bon signe, selon son entourage. Le 4 avril, Louis XV écrit : « La reine fut hier à la messe et y est retournée aujourd’hui, malgré cela, elle n’est guère mieux. Samedi, elle avait fait ses Pâques dans sa chambre et en viatique, ne pouvant être à jeun. Elle a toujours de la fièvre, toujours du pus dans ses crachats, ne prend nulle chair quoique mangeant bien, et son visage est souvent bien mauvais. »
    L’inquiétude de la famille s’accroît. La reine dépérit doucement sans entamer la sollicitude du roi, ni son admiration pour sa courageuse épouse. Le 9 mai, il annonce que l’on peut s’attendre à la perdre d’un instant à l’autre, mais il ajoute : « Elle a été hier à la messe à la chapelle et y est retournée l’après-midi à vêpres, complies et salut. Cela est incroyable. » La résistance de la reine sidère les médecins qui en concluent que c’est uniquement son estomac qui la maintient en vie. Le 16 mai, Marie n’oublie pas le saint martyr de la famille. Elle prie saint Jean Népomucène
devant sa relique, tandis que Mesdames reprennent la tradition en l’honorant aux Récollets [19] . Mais, début juin, Lassonne prévient le roi de la fin imminente de Marie.
    Quarante-trois
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