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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska
Autoren: Anne Muratori-Philip
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er  septembre 1715, il apprend la mort de Louis XIV en voyant le duc d’Orléans
s’agenouiller devant lui et lui baiser la main : « Sire, je viens rendre mes devoirs à Votre Majesté, comme le premier de ses sujets. » Le dauphin fond à nouveau en larmes devant la haie de courtisans, de dignitaires et d’ambassadeurs venus s’incliner devant lui.
    Du haut de ses cinq ans, Louis XV ne peut régner. Il faut donc l’épauler par une régence. Traditionnellement, cette régence était confiée à la mère du dauphin [2] . Dans le cas de Louis XV, il n’y a plus aucune femme pour l’exercer. C’est donc Philippe d’Orléans [3] qui va en hériter. Neveu de Louis XIV, il figure en deuxième position dans l’ordre de succession, après le dauphin. Il est aussi considéré comme le plus intelligent de tous les princes de la cour. Hélas, il pâtit d’une effroyable réputation. Marié de force à Mademoiselle de Blois, fille légitimée du roi et de Madame de Montespan, le duc d’Orléans
est en rupture avec l’Église et se complaît dans la provocation en menant une vie scandaleuse. Pire, il traîne derrière lui une accusation d’empoisonnement : après la mort du duc et de la duchesse de Bourgogne et de leur fils aîné, des rumeurs insidieuses ont été colportées. Elles suggèrent que Philippe, dont la passion pour la chimie n’est pas un secret, est le vrai responsable de la disparition des parents et du frère de Louis XV, son dessein étant alors de se rapprocher de la couronne de France. Vrai ou faux ? Hostile à tout scandale, Louis XIV a publiquement lavé son neveu de tout soupçon, sans l’écarter de la régence. Discrètement, il a simplement réduit ses pouvoirs en lui imposant, par testament, un Conseil de régence dont il a lui-même désigné les membres.
    À la lecture des dernières volontés de son oncle, Philippe d’Orléans
ne peut qu’exprimer son mécontentement. Mais il a pour lui la loi fondamentale – « Le roi est mort, vive le roi ! » – qui rend caduc le testament royal. Dès le 2 septembre, le duc d’Orléans
parvient à se faire donner les pleins pouvoirs par le Parlement. Le testament n’a pas été cassé, il a simplement été contourné.
    Sept ans, l’âge d’homme
    En dépit de ses griefs et de ses rancoeurs, Philippe d’Orléans
prend sa mission au sérieux, consacrant beaucoup de temps aux affaires de l’État et une grande attention au jeune Louis XV qu’il instruit de ses tâches futures. S’il a conservé le goût des plaisirs, il a la délicatesse de dissocier sa vie privée de l’exercice de la régence. Et il se range au souhait de Louis XIV qui désirait que l’enfant-roi quitte Versailles pour l’air plus sain de Vincennes. Situation provisoire, car le Régent souhaite installer Louis XV à Paris, dans le palais des Tuileries, tout proche de sa résidence du Palais-Royal. Le 30 décembre 1715, Louis XV fait donc son entrée dans la capitale, à la grande joie de la population qui s’entiche aussitôt du petit roi.
    Sous l’impulsion du régent, les Tuileries ont été rénovées en toute hâte, après une disgrâce de plus d’un demi-siècle. Le petit roi s’y plaît et peut commencer à y apprendre son futur métier.
    Le 15 février 1717, Louis XV a sept ans. Il est temps de quitter les jupons de « Maman Ventadour » et de « passer aux hommes ». Changement de décor et changement d’entourage. La duchesse remet l’enfant au Régent qui lui présente son gouverneur, le maréchal de Villeroy, et son précepteur, l’ancien évêque de Fréjus, André Hercule de Fleury [4] . Madame de Ventadour n’a plus qu’à baiser la main du roi avant de se retirer. Comprenant qu’il perd sa gouvernante, l’enfant s’agrippe à ses vêtements en pleurant : « Maman, maman ! »
    Dans son testament, Louis XIV avait prévu que le jeune roi assisterait au Conseil de régence dès l’âge de dix ans, « non pour ordonner et décider, mais pour entendre et pour prendre les premières connaissances des affaires ». Conformément au souhait du Roi-Soleil, le Régent introduit Louis XV au Conseil, le 18 février 1720. Attentif aux débats, l’enfant prend goût aux affaires de l’État, même si le duc d’Orléans
dérobe souvent au Conseil des questions importantes qu’il préfère régler lui-même. Une confiance affectueuse s’établit peu à peu entre eux, à la fureur de Villeroy qui se sent
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