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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska
Autoren: Anne Muratori-Philip
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qu’elle abjure sa religion… Quant à Élisabeth, fille aînée du duc de Lorraine Léopold i er , non seulement elle est trop liée avec la maison d’Autriche, mais elle est cousine du duc d’Orléans
.
    Au troisième tour de table, il ne reste plus que deux noms sur la liste : les deux jeunes soeurs du duc de Bourbon, Mademoiselle de Vermandois et Mademoiselle de Sens. La première, âgée de vingt-deux ans, pourrait faire une excellente reine de France. Monsieur le Duc, qui s’imagine aussitôt beau-frère du roi, précise à l’intention du Conseil que « sa naissance ne peut être un obstacle à son élévation au trône, puisqu’elle est issue de Louis XIV au même degré que le duc d’Orléans
qui pouvait peut-être devenir roi ». Sortant de sa réserve habituelle, Fleury, visiblement opposé au projet, lui rappelle qu’ayant été le principal artisan du renvoi de l’infante et le fossoyeur de l’alliance franco-espagnole, il court au discrédit et au déshonneur en voulant servir ses intérêts personnels.
    La jeune Polonaise que connaît Monsieur le Duc
    En coulisse, Madame de Prie s’inquiète. Elle redoute d’oeuvrer en faveur d’une future reine qui, sitôt sur le trône, la renverra auprès de son vieux mari. Affublée d’un nom d’emprunt, elle décide donc d’aller la tester dans son couvent. En la voyant, la marquise comprend vite qu’elle ne pourra pas manipuler cette grande jeune femme de vingt-deux ans, fort hautaine sous son air ingénu. Au milieu de la conversation, la visiteuse obstinée tente pourtant de glisser le nom de Madame de Prie, assorti de quelques éloges. Elle est aussitôt interrompue par Mademoiselle de Vermandois qui clame sa fureur à l’égard de cette « méchante créature », âme damnée de son frère ! Suffisamment édifiée, la maîtresse du duc quitte le couvent en murmurant : « Tu ne seras jamais reine. » Il ne lui reste plus qu’à dissuader son amant de poursuivre un tel projet. Ce qu’elle parvient à faire avec aisance.
    Après ce nouvel échec, retour à la case départ pour le Conseil qui doit étudier à nouveau la liste des princesses à marier. C’est encore Madame de Prie qui trouve un compromis en suggérant à Monsieur le Duc de reconsidérer le cas de la princesse de Pologne. Éliminée d’emblée parce que figurant sur la liste des princesses pauvres, Marie Leszczyńska est une inconnue pour les membres du Conseil… sauf pour le duc de Bourbon qui entretient une correspondance régulière avec son père, le roi Stanislas
, exilé en Alsace dans la bourgade de Wissembourg. Il avait même été un moment question que le duc épouse Marie, selon le voeu de sa maîtresse manipulatrice, la marquise de Prie ! Une opportunité bienvenue qui permet à Monsieur le Duc d’exhiber devant le Conseil un portrait de la princesse Marie, exécuté en février 1725 par le peintre en vogue Pierre Gobert.
    Séduit par ce visage plein de fraîcheur, éclairé d’un léger sourire, Louis XV donne son consentement à ce mariage lors du Conseil du 31 mars 1725, non sans avoir quêté l’approbation de Fleury. Aussitôt, un courrier extraordinaire quitte Versailles dans le plus grand secret. Destination : Wissembourg.
    1 -
    Marie-Adélaïde de Bourgogne est morte le 12 février 1712 et le duc de Bourgogne le 18 février. Les corps des deux époux ont été exposés à Versailles dans une chapelle ardente, puis conduits à Saint-Denis sur le même char funèbre.
    2 -
    À la mort d’Henri IV, Marie de Médicis
a assuré la régence auprès de Louis XIII, tout comme Anne d’Autriche auprès de Louis XIV.
    3 -
    Philippe d’Orléans
(1674-1723) est le fils d’Élisabeth-Charlotte
, Palatine de Bavière et de Philippe de France, dit Monsieur, frère de Louis XIV.
    4 -
    André Hercule de Fleury (1653-1743) a obtenu l’évêché de Fréjus en 1700. À la mort du Régent, le précepteur de Louis XV va gouverner le pays pendant dix-sept ans. Monseigneur de Fréjus devenant cardinal en 1726, on l’appelle désormais Monsieur de Fleury ou cardinal de Fleury.
    5 -
    Guillaume Dubois (1656-1723). Homme de confiance du Régent, il rêve d’honneurs. Principal ministre, secrétaire d’État en charge des Affaires étrangères depuis septembre 1718, il est ordonné prêtre en mars 1720 et nommé archevêque de Cambrai deux mois plus tard. Las de ses intrigues, le pape lui accorde la barrette de cardinal le 16 juillet 1721.
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