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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska
Autoren: Anne Muratori-Philip
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dépossédé de l’enfant-roi.
    Le vieux maréchal déteste le Régent qu’il soupçonne de vouloir s’emparer du pouvoir, après avoir attenté à la vie de l’enfant. Il renforce donc la surveillance autour de Louis XV, veillant jalousement sur sa nourriture alors qu’il y a déjà des goûteurs et s’opposant à tout tête-à-tête du Régent avec le roi. Malgré tous ses efforts, Villeroy, qui se sent déjà dépossédé de l’enfant-roi, ne saura jamais conquérir le coeur de son élève. En revanche, une affection sincère et profonde unit désormais l’enfant à son tuteur naturel qu’il appelle à présent « mon oncle »… Mais il continue de réserver ses vraies confidences à « Maman Ventadour » !
    Une promise de trois ans
    En marge des travaux du Conseil de régence, le duc d’Orléans
mène une politique secrète, ignorée de Louis XV. Les Affaires étrangères, confiées à Guillaume Dubois [5] , en font partie.
    Si les traités d’Utrecht, de Rastadt et de Baden (1713-1714) ont mis un terme à la guerre de Succession d’Espagne, la situation internationale demeure incertaine. Le roi d’Espagne Philippe V, petit-fils de Louis XIV et cousin du Régent, ne se résigne pas à abandonner ses possessions italiennes. Il s’engage dans un projet maladroit de reconquête qui débouche sur la constitution d’une coalition européenne contre l’Espagne.
    Le 9 janvier 1719, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Espagne. Vaincu, Philippe V se soumet sans drame aux exigences des alliés.
    Pour le Régent, il ne reste plus qu’à enterrer la hache de guerre avec les Bourbons d’Espagne. La diplomatie de Dubois aidant, Philippe V songe même à une réconciliation scellée par des alliances matrimoniales : il propose sa fille, l’infante Marie-Anne-Victoire, pour son cousin germain Louis XV et demande la main de l’une des filles du Régent, Mademoiselle de Montpensier, pour le prince des Asturies, héritier du trône.
    Non seulement le duc d’Orléans
se félicite de l’issue des négociations franco-espagnoles, avouant à Saint-Simon que « cela s’est fait en un tournemain », mais l’âge de l’infante ne l’embarrasse pas. Pourtant, la fillette n’a que trois ans. Louis XV, qui en a onze, devra donc attendre une douzaine d’années avant de l’épouser et d’assurer sa descendance. Connaissant l’appétit de la chair qui caractérise la plupart des Bourbons, ce mariage espagnol paraît peu sérieux… à moins qu’il ne cache des manoeuvres politiques. Les deux Philippe brigueraient-ils le trône de Louis XV ? Dans l’hypothèse où l’enfant-roi viendrait à disparaître prématurément, il ne fait aucun doute que les deux princes feront valoir leurs droits sur le trône de France…
    Concoctées dans le plus grand secret par Philippe d’Orléans
, les négociations sont menées tambour battant. Le 26 juillet 1721, le roi d’Espagne adresse sa double proposition au Régent qui répond favorablement. Le 12 août, les souverains espagnols prennent connaissance de l’acceptation du duc d’Orléans
 et célèbrent la bonne nouvelle. En France, si le tout nouveau cardinal Dubois se réjouit de son habileté diplomatique, le Régent hésite à en informer le principal intéressé, connaissant son aversion pour le changement.
    Le temps presse ; le duc d’Orléans
décide donc de brusquer les événements. Il choisit la séance du Conseil de régence du 14 septembre 1721 pour révéler le projet de mariage au roi et lui demander son consentement. Il l’obtient mais avec difficulté, au terme d’échanges douloureux : « Voilà donc, Sire, votre mariage approuvé et passé, et une grande et heureuse affaire faite. » En réponse, le visage buté de l’enfant n’exprime qu’un profond mécontentement.
    Treize jours plus tard, le duc d’Orléans
instruit le roi du projet de marier sa fille au prince des Asturies. Louis XV l’approuve sans réticences.
    Le duc de Saint-Simon gagne aussitôt l’Espagne pour solliciter la main de l’infante ; au même moment, l’envoyé de Philippe V traverse la France pour demander la main de Mademoiselle de Montpensier.
    Les contrats signés, l’échange des princesses a lieu le 9 janvier 1722, sur l’île des Faisans, ancrée à égale distance des rives française et espagnole de la Bidassoa. À l’endroit même où Louis XIV avait épousé l’infante Marie-Thérèse
, soixante-deux
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