Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie
Autoren: Rachel Lee
Vom Netzwerk:
bizarrement, pour la première
fois depuis le début, il ne cherche pas à entrer en contact avec moi.
    —   Il n'en a pas besoin. Il sait que nous irons de toute façon
à sa rencontre et c'est ce qu'il veut.
    —   Son Ilduin s'affaiblit, dit Tess avec tristesse. Je ne
suis pas certaine que nous puissions la sauver.
    Il la regarda dans les yeux et vit un faible espoir briller
au fond de son regard.
    —   Tess, nous ne pouvons pas la chercher. Une fois que nous
aurons franchi ces portes, mon frère sera notre seul objectif.
    Elle hocha la tête, retenant ses larmes.
    —   Oui-da. Mais vous n'étiez pas dans les appartements de
Lantav Glassidor. Vous n'avez pas vu ce que votre frère a fait de la mère de
Sara. Elle n'était que l'ombre de l'épouse et de la mère aimante qu'elle était
autrefois. La femme qu'il possède aujourd'hui n'est sans doute pas bien
différente.
    —   Tess..., commença-t-il.
    Elle continua sans se laisser démonter.
    —   Tu te bats contre un vieux démon, Archer. Mon passé est
perdu à jamais. Je me bats dans le présent, pour sauver les âmes de mes sœurs.
Tu as tes propres raisons de vouloir franchir ces portes demain. Sache que j'ai
les miennes.
    Il n'avait pas pris la mesure de sa colère avant cet
instant. Il avait commencé par se méfier d'elle, puis avait éprouvé un certain
malaise face à elle, et avait fini par l'aimer, tout cela sans comprendre ce
qui la motivait tout au long des épreuves qu'ils avaient traversées ensemble.
    —   Tu fais un bon soldat, dit-il avec douceur.
    —   Oui. De cela au moins, je me souviens. Sans doute est-ce
la raison pour laquelle je respecte tant les Anari.
    Cette remarque le surprit et il fronça les sourcils.
    —   Nous n'étions pas supposées nous battre, dit Tess. Les
femmes. Dans le monde d'où je viens, dans l'armée où je servais. Nous n'allions
pas sur le front.
    —   Mais il n'en était pas ainsi pour toi, fit remarquer
Archer.
    Elle avait dû se rappeler d'autre chose, se dit-il, et il
chercha un moyen de l'amener à lui en parler.
    —   J'étais médecin, dit-elle. Un guérisseur, dans ce monde.
Mais je n'utilisais pas de magie. La magie était inconnue dans le monde d'où je
viens.
    Il hocha la tête. Un monde dépourvu de magie ? Les dieux
avaient-ils été si cruels qu'ils avaient créé un monde sans la lumière que
procurait la magie ?
    Il était surpris mais savait que Tess ne lui mentirait pas.
    —   Comment soignais-tu les gens alors ?
    —   Nous avions des remèdes pour soulager la douleur ou
mettre fin à la propagation d'une infection. Nous avions des pansements et des
garrots aussi, mais différents de ceux utilisés ici. Nos médecins étaient
capables de remplacer le sang d'un homme qui en avait perdu, ou même son cœur.
Nous pouvions réparer un genou ou une hanche brisée ou remplacer un bras ou une
jambe.
    —   Et tu dis que vous n'aviez pas de pouvoirs magiques ?
    —   Tout ceci doit te paraître magique. Mais nous appelions
cela de la science. Stérile, précise et mathématique.
    Archer secoua la tête.
    —   J'ai du mal à le concevoir.
    —   C'est sans doute préférable. Car nous avions des armes
qui te feraient trembler de peur. Elles étaient elles aussi scientifiques et
répondaient aux lois mathématiques. Elles étaient capables de réduire un homme
en morceaux en une seule explosion de feu et de métal. Nous imprimions les noms
des soldats sur des plaques de fer car trop souvent, les morts étaient
impossibles à identifier sans elles.
    —   Tu as vu tout cela, dit-il.
    Ce n'était pas une question mais une affirmation car le
visage de Tess ne reflétait pas le moindre doute. Elle avait vécu dans un monde
pire que ce qu'il avait imaginé.
    —   Je n'étais pas censée combattre. Je devais soigner les
blessés, sauver autant de vies que possible. Nous en sauvions beaucoup mais
nous ne pouvions les sauver tous. Nous traitions soldats amis et ennemis de la
même façon car les blessés n'ont d'autre étendard que la vie elle-même. Et
c'est pourquoi ils sont venus dans notre hôpital cette nuit-là.
    Il la regarda en silence, attendant qu'elle poursuivît son
récit.
    —   Des enfants, dit Tess. Ils ont amené des enfants. De
petits garçons et des petites filles blessés, éventrés par nos bombes. Je...
nous n'avons pas réfléchi un instant. Les enfants avaient besoin de soins et
nous avons commencé à les aider. L'un de nos médecins a
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher