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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie
Autoren: Rachel Lee
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bleus.
    Derrière eux, deux gens du sud, des Anari, lui sembla-t-il.
Deux Anari voyageaient jadis avec l'homme au manteau noir mais cette nuit, il
était accompagné d'un homme et d'une femme. Ils sont magnifiques, se dit Jem
Downey. Et leurs visages empreints de sagesse.
    Deux seigneurs les suivaient, à en juger par leurs tenues.
Des Bozandari, sans doute. Et derrière, un homme frêle, au visage couvert de
cicatrices, et qui souriait néanmoins comme s'il était particulièrement heureux.
    Jem les regarda s'éloigner, ahuri. Le monde avait bel et
bien changé, songea-t-il, si ces gens, si différents, pouvaient cheminer
ensemble. Les histoires de son fils n'étaient donc pas exagérées. Il haussa les
épaules puis, ne voyant plus personne sur la route, ferma les portes de la
ville. Tout le monde s'amusait bien et buvait plus que de raison de la bonne
bière de Bandylegs Deepwell, et il ne voulait pas qu'un renard en profitât pour
saccager le poulailler d'un des villageois.
    Les cavaliers arrivèrent à l'auberge et le garçon d'écurie
accourut afin de prendre les rênes de leurs montures. Le silence tomba soudain
sur l'auberge : à leur vue, les gens oublièrent leurs discussions et les
fixèrent, émerveillés.
    Sara sortit de l'auberge et poussa un cri de joie.
    — Tess ! Archer ! Viens vite, Tom !
    Tom arriva à toute allure, les mains chargées de chopes de
bière et un sourire jusqu'aux oreilles. S'il portait toujours son masque de
cuir, il ne parvenait pas à dissimuler son bonheur en cet instant. Ses yeux
pâles brillaient de joie.
    Alezzi et Tuzza accompagnaient Ardred. Ils retirèrent leurs
capuches et se joignirent au bonheur des retrouvailles et aux étreintes, qui
n'exclurent pas Ardred lui-même.
    On leur fit bientôt une place dans la salle de l'auberge et
lorsque Tess retira son manteau, son ventre enflé fut visible. Sara et elle se
mirent à discuter gaiement des espoirs qu'elles plaçaient dans leurs enfants à
naître.
    La bière coula à flots et les plats passèrent de mains en
mains. Tom finit par demander comment se passait les choses dans le sud.
    Cilla sourit. Elle tenait la main de Ratha dans la sienne.
    —   Anahar est magnifique, plus belle que jamais. Et Ratha
est désormais prêtre. Nos prêtres ont toujours été des femmes mais à notre retour,
les mères de clan ont vite reconnu la nécessité pour nos anciens soldats de
bénéficier de la sagesse de l'un d'eux, afin de les aider à supporter les
souvenirs de la guerre.
    —   Je les écoute plus que je ne parle, dit Ratha avec un
geste de la main. Je n'en sais guère plus qu'eux.
    —   Tsss, répondit Cilla. Il est sage et les gens
recherchent sa sagesse, voilà tout.
    —   Et vous deux ? demanda Sara à Tuzza et Alezzi.
    —   Nous passons bien moins de temps en campagne, dit Tuzza.
Bozandar conserve une petite armée au cas où il y aurait un problème mais
Alezzi et moi nous empâtons et en sommes heureux. Nous sommes mariés maintenant
et nous occupons des domaines de nos familles, que nous négligions pendant que
nous étions à l'armée.
    Alezzi éclata de rire.
    —   On peut dire que nous profitons bien de notre retraite !
    —   Et vous deux ? dit Sara à Archer et à Tess. Comment
allez-vous ?
    Tess sourit à Archer et son expression en dit davantage que
tous les mots du monde. Il lui rendit son sourire, le regard plein d'amour et
de sérénité.
    —   Nous sommes heureux, dit-il. Que nous faut-il de plus ?
    —   Ne repartiras-tu jamais dans ton ancien monde ? s'enquit
Tom.
    Tess secoua la tête.
    —   Cette porte-là s'est refermée à jamais et je ne le
regrette pas. La vie que j'avais... n'est pas celle que je veux. Je prie tous
les jours pour que nous ayons assisté à la fin de toute guerre. Et dans ce
monde, peut-être est-ce vrai.
    Sara se tourna vers Ardred, qui était assis en silence au
milieu du groupe, et posa une main sur la sienne.
    —   On dirait que tu vas mieux.
    —   Tess y travaille, dit-il en baissant la tête un instant.
Puis il la releva et sa beauté passée apparut furtivement. J'apprends,
ajouta-t-il, à vivre avec mes remords et avec ce que je suis aujourd'hui. J'ai
appris que l'amour et le pardon d'un frère n'ont pas de limites. J'ai appris
que la chose la plus importante du monde est la venue d'un nouvel être. Je me
suis rendu compte que j'aimais travailler dans une ferme, avec les animaux,
surtout les chevaux.
    —   N'oublie pas la musique, dit Tess
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