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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie
Autoren: Rachel Lee
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Il envisagea de fuir avec son armée mais il savait ce qu'il
adviendrait de fuyards s'ils étaient capturés. Non, ses hommes et lui
défendraient Arderon. Non pas au nom de son fondateur mais pour eux-mêmes.
     
    —   L'ennemi bat en retraite, déclara Alezzi au conseil ce
soir-là. Nos nouvelles tactiques semblent avoir eu raison de la volonté du
grand ordonnateur.
    —   Combien avons-nous capturé d'hommes ? s'enquit
l'empereur.
    —   Seulement quelques traînards, dit Alezzi. Ils ont
disparu dans la forêt et il était impossible de les suivre en force. Je ne
voulais pas voir mes hommes tomber dans une embuscade après l'autre en pourchassant
un ennemi battu de toute façon.
    —   Je ne crois pas qu'il soit battu, remarqua Maluzza.
Sinon, nous aurions capturé des déserteurs et non de simples traînards. Non,
commandant, il n'est pas battu. Il se retire de son plein gré et selon un plan
bien défini.
    —   Vers Arderon, dit Tuzza.
    —   Oui-da, fit Maluzza. Il a l'intention de nous attendre
derrière les murailles de la cité.
    —   En effet, dit Alezzi, le regard sombre et les lèvres
serrées. Si l'on en croit mes éclaireurs, la cité serait imprenable. Ils parlent
de murs couverts d'échardes de verre, entourés d'une fosse d'une largeur de
trente pas, où des rangées de pieux ont été plantées. Une dizaine de légions ne
résisteraient pas à pareilles défenses. Et nous n'en avons que quatre.
    —   Quatre suffiront, dit Maluzza, qui n'était visiblement
pas d'humeur à admettre le moindre doute.
    —   Ne sacrifiez pas vos hommes sur ces fortifications, dit
Tom, qui parlait pour la première fois. Nous devons nous rendre à Arderon. Mais
l'issue dépendra du Seigneur Annuvil et de la Dame Filandière.
    —   Je..., commença Alezzi, dubitatif.
    Tuzza fit signe à Tom avant de prendre la parole.
    —   Le prophète a raison, mon cousin. Qui sait quels
sacrifices nous aurions dû faire encore, si nous n'avions pas protégé Maître
Archer et Dame Tess jusqu'ici, ou si nous n'avions pas écrasé les soldats de
l'ennemi au cours de ces batailles nocturnes.
    L'empereur, silencieux, finit par baisser la tête et par
pousser un soupir.
    —   Le prophète dit vrai. Nous avons préparé le terrain de
cette lutte fraternelle. Nous ne pouvons plus maintenant que nous rendre à
Arderon et nous tenir prêts pour la suite. Mais nous ne sacrifierons pas des
vies pour prendre cette forteresse, à moins que les dieux ne nous donnent pas
d'autre choix.
    Il se tourna vers Ratha.
    —   Bozandar et Anahar ont voyagé et combattu côte à côte.
Puissent les Bozandari ne plus jamais douter de la bravoure de ton peuple ni de
votre droit d'être libres.
    Cilla tendit la main à Maluzza et la serra fermement.
    —   Si cela doit être la victoire finale de nos armées — la
paix entre nos deux peuples —, c'est une belle victoire en effet. Mais avec
votre permission, Majesté, mes sœurs et moi devons nous retirer et entrer en
contact avec Dame Tess. En ce moment même, elle s'apprête à livrer une épreuve
cruciale. Archer et elle se trouvent devant les portes d'Arderon.
     
    — Il a toujours été un grand bâtisseur, dit Archer.
    A genoux dans les sous-bois, ils contemplaient la
forteresse. La cité était construite sur un large plateau et en partie sur le
flanc abrupt d'une montagne ; elle brillait d'un noir profond au clair de lune.
C'était une forteresse mais elle n'était pas moins esthétique, avec ses
murailles crénelées et les hautes flèches qui couronnaient ses édifices. Alors
qu'Anahar chantait la beauté de la pierre, que Bozandar célébrait la richesse
avec audace, Arderon, elle, semblait ruminer en silence. Si la ville abritait
des êtres humains vaquant à des tâches quotidiennes, bordant des enfants dans
leurs lits ou finissant de dîner avant de faire du feu pour la nuit, rien ne
transparaissait de ces activités à l'extérieur.
    Mais la cité ne ressemblait pas non plus à une ville
abandonnée. Loin de là. Des sentinelles se tenaient au sommet des murailles,
enveloppées de manteaux épais, tremblant de froid car la nuit était glaciale,
aux aguets. Archer se dit qu'elles avaient dû être alertées de l'imminence du
danger. Son frère était sans nul doute aussi conscient de la présence de son
frère que lui de la sienne. Ils avaient toujours partagé ce lien psychique.
    —   Il sait que nous sommes là.
    —   Oui, répondit Tess. Mais
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