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l'incendie de Rome

l'incendie de Rome

Titel: l'incendie de Rome
Autoren: Jean-François Nahmias
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composé de plusieurs bâtiments dispersés dans un vaste jardin. Une fois qu’on en avait franchi l’enceinte, on se trouvait dans un autre monde fait de paix et de tranquillité, au milieu de l’agitation environnante. Et encore, on disait que Néron aurait voulu plus grand, installer au cœur de la ville une véritable campagne, avec des champs, des bois, des lacs.
    Avant d’entrer, Lucius jeta un regard en direction du Capitole : sa silhouette élancée était surmontée d’une colonne de fumée. Là-bas, les choses avaient plus mal tourné qu’il ne l’imaginait ; les informations qu’il rapportait sur les causes de l’émeute n’en prenaient que plus d’importance. Il arriva devant la garde et s’apprêtait à passer sans s’arrêter. Étant au service de Tigellin, il était connu de tous les officiers impériaux et il n’avait jamais eu le moindre problème pour entrer. Mais, cette fois, le commandant de la garnison vint vers lui.
    — Veux-tu me suivre, Gemellus ?
    — Que se passe-t-il ?
    Lucius ne reçut pas de réponse et lui emboîta le pas, très intrigué et même un peu inquiet. L’homme ne se dirigea pas vers le grand bâtiment qui réunissait les divers services de l’Administration où devait se trouver Tigellin, mais vers un autre, tout aussi imposant, qui abritait les pièces de réception et les appartements impériaux. Comme Lucius en demandait la raison, l’officier lui répondit laconiquement :
    — Néron t’attend.
    Lucius en resta bouche bée. Pour quelle raison l’empereur pouvait-il l’attendre, lui ? Comment même connaissait-il son existence ?… Il pénétra dans l’immense salle d’apparat où étaient reçus les personnages de marque et qui servait également de salle à manger pour les grands festins. Elle était décorée de deux immenses fresques représentant l’une et l’autre Apollon. Sur la première, le dieu jouait de la lyre, entouré des muses ; sur la seconde, il conduisait le char du soleil, survolant la terre où les mortels s’affairaient à leurs travaux. La pièce faisait aussi antichambre. Elle était remplie de gens, parmi lesquels de nombreux sénateurs, reconnaissables à leur toge ornée d’une large bande pourpre et à leurs sandales rouges. Tous attendaient visiblement de voir l’empereur, certains sans doute depuis un long moment. Lucius Gemellus remarqua leur air de surprise et de dépit, lorsqu’il passa devant eux à la suite de l’officier et disparut en direction des appartements impériaux.
    Lucius traversa ainsi plusieurs salles, toutes plus richement décorées les unes que les autres, notamment une bibliothèque où s’entassaient des dizaines de milliers de rouleaux. Il y avait tant d’œuvres d’art, des statues notamment, que, par moments, il fallait se faufiler entre elles pour passer. Enfin, le militaire arriva devant une porte gardée par deux factionnaires. Elle était d’une richesse éblouissante, en marqueterie d’or, d’ivoire, d’ébène et d’autres matériaux précieux. Sur un signe de son accompagnateur, les gardes lui donnèrent l’entrée. L’homme lui adressa un bref salut.
    — L’empereur ne va pas tarder. Attends-le ici.
    Après quoi, il disparut. Lucius jeta un regard circulaire au décor qui l’entourait. Sur une immense table de marbre vert, des feuillets traînaient par piles ou en rouleaux. Il était de toute évidence dans le bureau de Néron. S’y trouver seul de la sorte était terriblement intimidant. Comme dans les autres pièces, les statues encombraient une bonne partie de l’espace disponible. Mais il remarqua que figuraient, à côté des chefs-d’œuvre de l’art grec, des pièces beaucoup plus malhabiles, tant en marbre qu’en bronze. Il comprit que Néron n’avait pas que le chant pour passion ; il s’essayait aussi à la sculpture, mais, conscient de leur imperfection, il n’osait pas montrer ses œuvres à tout le monde… Une voix lui parvint en provenance d’un lieu attenant :
    — Je suis ici, Gemellus.
    Lucius se rendit dans cette direction. Il souleva une tenture et se retrouva dans une petite pièce ronde entièrement recouverte d’une fresque représentant des oiseaux dans les arbres et éclairée par plusieurs candélabres. Néron était là, assis juste devant lui. Il fit un geste de la main.
    — Prends place !
    La surprise de Lucius Gemellus se
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