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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers
Autoren: Steve Berry
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l’Europe. Neuf mille propriétés. Cette confrérie avait autrefois dominé la Terre sainte et œuvré pour l’Église deux siècles durant. Les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon symbolisaient le bien. Mais leur succès avait suscité la jalousie et, en tant que grand maître de l’ordre, il aurait dû prendre pleinement la mesure de l’orage qui menaçait. Être moins intransigeant, plus accommodant, moins franc. Grâce au ciel, il avait anticipé certains événements qui s’étaient déjà produits et avait pris ses précautions. Philippe le Bel ne mettrait jamais la main sur la moindre once d’or ni d’argent des Templiers.
    Ni sur le plus précieux des trésors.
    Alors de Molay rassembla le peu de force qu’il lui restait et redressa la tête. Pensant qu’il s’apprêtait à parler, Imbert s’approcha de lui.
    « Je vous maudis, murmura le grand maître, vous et tous ceux qui soutiennent votre cause maudite. »
    Sa tête roula de nouveau sur sa poitrine. Il entendit Imbert hurler que l’on ouvre la porte, mais la douleur était tellement intense et l’assaillait de tant de façons qu’il était anesthésié.
     
    On l’aidait à descendre. Combien de temps était-il resté suspendu là ? Il l’ignorait, mais le changement de position ne soulagea pas ses muscles depuis bien longtemps engourdis. On le transportait. Puis il vit qu’il était de retour dans sa cellule. Ses geôliers l’étendirent sur sa paillasse et, comme son corps s’enfonçait dans la douceur du drap, une puanteur familière emplit ses narines. Sa tête était soutenue par un oreiller, ses bras étendus de part et d’autre de sa couche.
    « On m’a rapporté, dit doucement Imbert, que lorsqu’une nouvelle recrue était accueillie dans votre ordre, on lui couvrait les épaules d’un drap de lin. Pour symboliser la mort et la résurrection en tant que templier, ou quelque chose comme ça. Vous allez à votre tour connaître cet honneur. Vous êtes étendu sur le linceul trouvé dans la chapelle. » Imbert se pencha pour recouvrir les pieds et le grand corps moite du grand maître du long pan de lin à chevrons. Le suaire offrait à présent à de Molay un rempart contre son regard scrutateur. « On m’a dit qu’il a été utilisé par l’ordre en Terre sainte, avant d’être rapporté ici pour ceindre les épaules des initiés parisiens. Vous voilà maintenant ressuscité, s’amusa Imbert. Ici, vous aurez tout loisir de penser à vos péchés. Nous nous reverrons bientôt. »
    De Molay était trop faible pour répondre. Imbert avait sans doute reçu l’ordre de l’épargner, mais de Molay se rendait également compte que personne ne s’occuperait de lui. Alors, il demeura immobile. L’engourdissement de ses membres commençait à s’atténuer, laissant place à une intense souffrance. Son cœur battait toujours la chamade, il transpirait à grosses gouttes. Il devait se calmer, penser à des choses agréables. Il savait exactement quelles informations intéressaient ses geôliers, par exemple. Il était le seul homme vivant à en disposer. L’ordre fonctionnait ainsi. Le maître transmettait le savoir à son successeur d’une façon que lui seul pouvait comprendre. Malheureusement, à cause de son arrestation brutale et de la purge pratiquée dans les rangs de l’ordre, la transmission du secret devrait s’opérer différemment cette fois. Il ne permettrait ni à Philippe ni à l’Église d’arriver à leurs fins. Ils n’apprendraient ce qu’il savait que lorsqu’il l’aurait décidé. Quelles étaient les paroles du psaume ? « Ta langue n’invente que malice, comme un rasoir affilé, fourbe que tu es ! »
    Mais soudain, un autre passage de la Bible lui revint en mémoire, apportant un certain réconfort à son âme accablée. Enveloppé dans le linceul, le corps baigné de sang et de sueur, de Molay songea au verset du Deutéronome.
    « Laisse-moi les détruire… »

1
     
    Le présent.
    Copenhague, Danemark
    Jeudi 22 juin,
    14 h 50
     
    Cotton Malone remarqua le couteau au moment même où il apercevait Stéphanie Nelle. Il était confortablement installé à la terrasse du café Nikolaj. Par cette douce après-midi d’été, la Højbro Plads, fameuse place danoise qui s’étendait sous ses yeux, grouillait de monde. Comme d’habitude, il régnait une atmosphère survoltée dans le café qui ne désemplissait pas, et il attendait Stéphanie depuis une
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