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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers
Autoren: Steve Berry
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ancienne patronne. Il entendit la porte du bureau claquer et en profita pour regagner la sortie.
    Stéphanie quitta la boutique obscure et prit à gauche. Malone attendit un moment avant de la suivre discrètement ; il vit Stéphanie se faufiler à travers la foule des chalands en direction de la Tour ronde.
    Il lui laissa prendre un peu d’avance avant de reprendre sa filature.
    Elle ne se retourna pas une fois, apparemment inconsciente de l’intérêt qu’un inconnu aurait pu porter à ses activités. C’était une erreur, en particulier après ce qui s’était passé avec l’homme au blouson rouge. Malone se demandait pourquoi elle n’était pas sur ses gardes. Elle n’avait jamais travaillé sur le terrain, certes, mais elle n’était pas idiote non plus.
    À la Tour ronde, au lieu de prendre la direction de Højbro Plads et de la librairie de Malone, elle continua tout droit. Trois pâtés de maisons plus loin, elle s’engouffra dans le hall de l’Hôtel d’Angleterre.
    Malone la regarda entrer.
    Il était blessé qu’elle ait eu l’intention de prendre part à une vente aux enchères au Danemark sans lui demander son aide. De toute évidence, elle ne souhaitait pas qu’il se mêle de ses affaires. En fait, après l’incident de la Tour ronde, elle n’avait même plus envie de lui parler.
    Il jeta un coup d’œil à sa montre. Il était un peu plus de seize heures trente. La vente aux enchères débutait à dix-huit heures, et Roskilde était à une demi-heure de voiture. Il n’avait pas prévu d’y assister. Aucun des articles référencés dans le catalogue reçu plusieurs semaines auparavant ne l’intéressait. Mais ce n’était plus le cas aujourd’hui. Stéphanie se comportait de façon bizarre, encore plus bizarre que d’habitude. Et une voix familière, une voix qui lui avait permis de rester en vie au cours de ses douze années passées au service du ministère de la Justice, lui disait qu’elle allait avoir besoin de lui.

3
     
    Abbaye des Fontaines
    Pyrénées françaises
    17 h 00
     
    Le sénéchal s’agenouilla près du lit pour réconforter son maître agonisant. Il avait prié pendant des semaines pour que ce moment n’arrive pas. Pourtant, après avoir dirigé l’ordre avec sagesse pendant vingt-huit années, le vieil homme allongé sur le lit allait bientôt connaître une paix bien méritée et rejoindre ses prédécesseurs au paradis. Malheureusement pour le sénéchal, le tumulte du monde matériel ne se tairait pas, et cette perspective l’effrayait.
    La chambre était spacieuse, les murs de pierre à colombage avaient résisté à la décrépitude et seules les solives de pin portaient la noire patine du temps. Une unique fenêtre perçait tel un œil sombre le mur extérieur et offrait un point de vue imprenable sur une cascade spectaculaire se détachant sur la roche grise et aride. L’obscurité croissante engloutissait peu à peu les recoins de la pièce.
    Le sénéchal serra la main du vieil homme dans la sienne. Elle était moite et glacée. « M’entendez-vous, maître ? » demanda-t-il.
    Les yeux las s’entrouvrirent. « Je ne vous ai pas encore quitté. Mais cela ne tardera plus guère. »
    Il en avait entendu d’autres s’exprimer ainsi, leur dernière heure venue, et il se demandait si le corps s’épuisait simplement, si l’énergie nécessaire au fonctionnement des poumons et du cœur finissait par lui faire défaut, la mort triomphant là où la vie fleurissait autrefois. Le sénéchal serra plus fort la main du vieil homme. « Vous allez me manquer, maître.
    — Vous avez été pour moi un serviteur fidèle, comme je l’avais prévu, fit le vieil homme, un pâle sourire flottant sur ses lèvres minces. Voilà pourquoi je vous ai choisi.
    — Les conflits ne manqueront pas dans les jours à venir.
    — Vous êtes prêt. J’y ai veillé. »
    Il occupait le rang de sénéchal, second dans la hiérarchie après le maître. Il avait gravi les échelons rapidement, trop rapidement de l’avis de certains, et seule l’autorité du maître avait fait taire les mécontents. Mais la mort viendrait bientôt cueillir son protecteur et le sénéchal craignait que ce ne soit alors la guerre ouverte.
    « Rien ne dit que je vous succéderai.
    — Vous vous sous-estimez.
    — Je respecte le pouvoir de nos adversaires. »
    Le silence qui les enveloppa permit aux alouettes et aux merles, de l’autre côté de la fenêtre, de manifester
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