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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I
Autoren: Pline le Jeune
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sinon historique, digne du prince son ami. C’est ainsi que Pline prenait au sérieux toutes les charges qui lui incombaient, ne voulant pas se contenter d’un « titre vide d’honneur ». Aussi bien les fonctions publiques qu’il occupait n’étaient pas toutes des sinécures : sans parler de l’augurat, la préfecture du Trésor, et la curatelle du Tibre et des eaux de Rome réclamaient des soins assidus et absorbants. Appelé loin de Rome, au gouvernement de Bithynie et de Pont, il se montra d’une activité infatigable, parcourant sa province dans toutes les directions, pour se rendre compte par lui-même des ressources et des besoins, des intérêts généraux ou privés de chaque cité, consultant l’empereur sur tous les litiges qui se présentaient et sur les dispositions à prendre.
    Une vie publique si active n’empêchait pas Pline de cultiver la poésie qu’il avait toujours aimée depuis son jeune âge, où il avait, dit-il, composé une tragédie grecque, et de rechercher les applaudissements dans les Lectures Publiques. Mais le nom de poésie convient-il aux jeux d’esprit à la mode dans une société qui ne connaissait plus les hautes et nobles inspirations ? Tout le monde composait de ces vers légers, où l’on prétendait imiter Catulle, hendécasyllabes ou autres, voués au plus complet oubli, mais où quelques traits piquants, quelques trouvailles précieuses charmaient un auditoire indulgent. Pline fit comme les autres, couvrant ses tablettes, en voyage, à la campagne comme à la ville, de petites pièces dont il entretenait ses amis, et qu’il débitait ensuite en les faisant briller de son mieux dans les réunions mondaines. Il en fit même, paraît-il, un recueil qui ne laissa pas d’avoir un succès des plus flatteurs pour son amour-propre. Quelle était la valeur de ces poèmes ? On ne saurait l’apprécier d’après quelques fragments cités, mais il est permis de douter du goût de Pline en la matière, si l’on s’en rapporte aux éloges qu’il accorde dans certaine lettre à une pièce manifestement au-dessous du médiocre. Quoi qu’il en soit, la fréquence avec laquelle il parle de ses hendécasyllabes, prouve que la poésie n’était pas seulement pour lui un simple délassement. Nous permettra-t-on de rappeler à ce propos le violon d’Ingres ? Quant aux «  Lectures Publiques » , instituées, rapporte-t-on, par Asinius Pollion, sous Auguste, elles avaient alors la vogue qu’ont aujourd’hui les Conférences, et servaient à la publicité des œuvres littéraires en tout genre. Pline en usa pour faire connaître ses vers, mais il y lut aussi la plupart de ses plaidoyers, (et, nous le savons, c’est pour une lecture Publique que fut remanié, sous la forme que nous possédons, le Panégyrique de Trajan). L’auteur nous fait part, assurément, de son culte pour les grands ancêtres, les Démosthène et les Cicéron ; mais il nous est impossible, en l’absence des textes eux-mêmes, d’affirmer que son art fut supérieur à celui des rhéteurs célèbres, d’un Sextus Gabinianus ou d’un Aper, et ce n’est pas, encore une fois, le ton officiel et compassé du Panégyrique qui nous permettra de résoudre cette question. Tout au plus a-t-on pu inférer du succès incontestable de ses discours, qu’ils devaient présenter une grande clarté d’exposition, une solide érudition juridique, une force de persuasion irrésistible ; mais rien ne permet d’assurer qu’ils aient pu être mis en parallèle avec un Discours sur la Couronne, ou une action contre Verrès ,et que le style, même élégant et châtié, en ait été exempt des défauts du temps.
    Là ne se bornait pas encore l’activité vraiment admirable de cet homme, dont la santé, nous avons tout lieu de le croire, était fragile. Pline veillait à l’entretien de ses domaines avec toute l’attention d’un scrupuleux intendant, s’occupait de la taille de ses arbres, et de la vente de ses produits, de l’achat de nouveaux domaines pour s’arrondir, de la construction ou de la réfection de temples ou de chapelles, du règlement de baux avec des fermiers, ou du placement de capitaux avec intérêt, en un mot, ne s’épargnait aucun des soucis d’un grand propriétaire ; car ses propriétés étaient nombreuses. Il possédait des villas en plusieurs endroits de l’Italie : c’était, non loin d’Ostie et de l’embouchure du Tibre, le Laurentin, vaste et confortablement
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