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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I
Autoren: Pline le Jeune
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auteur du mérite de Pline un désir naturel de renommée ? « Rien ne me touche plus que le désir de la durée, la chose du monde la plus digne de l’homme, pour celui-là surtout, qui, n’ayant conscience d’aucune faute, n’a pas à redouter que la postérité se souvienne de lui… » Cela, du moins, ne fait pas sourire.
    Il faudrait accorder une mention particulière aux jugements et aux théories littéraires de Pline, aux véritables dissertations que nous lisons sur l’art d’écrire et de parler, sur la concision, ou l’abondance, sur le goût du purisme attique, sur la querelle des anciens et des modernes, sur l’utilité des traductions et autres exercices propres à former le style, etc., où il met le meilleur de ce que lui a enseigné son expérience d’écrivain.
    Voilà, avec bien d’autres choses encore, ce qu’on trouve dans la Correspondance de Pline le Jeune. Voilà l’intérêt que présentent ses lettres, pour l’histoire de la société romaine, et pour la connaissance de son auteur lui-même. Il reste à dire brièvement comment le recueil fut composé, et quelle en est la valeur littéraire.
    Les Lettres de Pline sont divisées en dix livres, dont il publia lui-même les neufs premiers entre les années 97 et 109 environ. La première du recueil est une sorte de préface où l’auteur avise le lecteur qu’il va publier celles qu’il aura écrites avec un peu plus de soin que les autres. Nous sommes donc dès les premières lignes avertis du caractère que présentera la publication. Lettres ou billets, (on en compte deux cent quarante-sept dans ces neuf livres), seront revus, remaniés, écrits pour le public. Quant à l’ordre chronologique, Pline ne se pique pas de l’observer, sauf approximativement dans le premier livre, puisqu’il prétend avoir pris ses lettres au fur et à mesure qu’elles lui tombaient sous la main. À vrai dire, elles se présentent avec la plus grande variété, sans rapport l’une avec l’autre ; le récit de la conduite indigne du délateur Régulus sera suivi d’une spirituelle description de chasse, l’éloge du philosophe Artemidore, d’une acceptation à dîner ; l’auteur semble bien avoir tout calculé avec une grande attention et un art consommé pour tenir en éveil, par cette variété même, la curiosité du lecteur. Il semble qu’il y ait dans chaque lettre un seul sujet traité, si bien qu’on peut donner à chacune un titre précis. C’est donc le résultat d’un travail littéraire, qui n’a, pour ainsi dire rien de comparable aux lettres de Cicéron rassemblées par Tiron, sans arrangement, sans artifice, sans préméditation, libres épanchements d’ami à ami, souvent improvisations admirables et émouvantes, non plus qu’aux lettres de Sénèque à Lucilius, leçons de philosophie écrites avec la préoccupation habituelle de problèmes de morale.
    Le dixième livre est pour le fond et pour la forme d’un caractère tout différent. Il a d’ailleurs été recueilli et publié après la mort de Pline, peut-être même après celle de Trajan. Il renferme uniquement la correspondance échangée entre l’empereur et le gouverneur de Bithynie. L’intérêt en est double. À l’exception de quelques lettres placées en tête, et que Pline avait adressées antérieurement à son impérial ami, nous y suivons à peu près dans l’ordre des faits, tous les détails de l’administration d’une province, pendant plus d’une année, nous y notons le zèle déployé par Pline comme légat du prince, qu’il consulte sur toutes les mesures à prendre, et nous sommes frappés du caractère de Trajan, dont les courtes réponses, polies et confiantes, mais claires et toujours précises, gardent un ton autoritaire et dominateur (imperatoria brevitas). Une de ces lettres mérite d’être mentionnée spécialement, c’est celle où Pline expose au Prince, avec les mêmes scrupules professionnels que pour tout autre détail administratif, les mesures qu’il a prises ou qu’il compte prendre contre une association suspecte de désobéir aux décrets impériaux, et surtout de rejeter le culte officiel des dieux de Rome et des images des empereurs, celle des chrétiens. Là encore, malgré les sévérités du fonctionnaire chargé de veiller à l’application d’un règlement, on voit paraître les sentiments d’humanité de Pline, qui s’efforce de tenir compte du sexe et de l’âge, des circonstances
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